Un parcours éblouissant depuis février
Le cuivre a suivi un parcours éblouissant depuis février dernier, date de son dernier point bas. Une hausse de 44%, effrénée, ininterrompue, sans l’ombre d’une pause : impressionnant.
D’un point de vue fondamental, les deux grands piliers qui soutiennent le cuivre sont la consommation chinoise et la consommation américaine. Le cuivre est incontournable et massivement utilisé dans la construction (bâtiment) d’une part, et dans la mise en place d’infrastructures d’autre part.
Incontestablement, la demande chinoise va rester soutenue. C’est un pilier "qui tient la route" ; les besoins là-bas sont gigantesques.
En revanche, il y a un risque de voir le second pilier vaciller dans les mois à venir, à savoir celui de la construction américaine. C’est du moins mon avis. L’éventualité d’un ralentissement de l’immobilier — et notamment de la construction — est bien réelle aux Etats-Unis. Tant que cette incertitude ne sera pas dissipée, le potentiel de hausse sur le cuivre ne pourra à mon avis pas s’exprimer aussi pleinement qu’il le pourrait.
Examinons le graphique du cuivre sur cinq ans.
A long terme : la tendance de fond est clairement haussière
Première constatation, la tendance de fond sur le cuivre depuis quelques années est clairement haussière. C’est la tendance primaire.
Analysons plus spécifiquement le graphique depuis début 2005. Le cours tournait à l’époque autour des 3 000 $ la tonne. De début 2005 à mai 2006, la hausse a été continue, et même exponentielle, avec un point haut touché à 8 720 $ la tonne. Soit une envolée de +190% en moins d’un an et demi. Une performance très appréciable, vous en conviendrez.
Une saine consolidation
Les marchés boursiers sont alors entrés dans la tourmente, n’épargnant pas le cuivre qui s’est mis à consolider, passant outre son support de 6 725 $ et revenant jusqu’à 5 226 $. Nous sommes en février 2007 et la consolidation touche à sa fin. Nous avons perdu 40% depuis mai.
Un retracement de 80%
Vous connaissez la suite : une hausse ininterrompue depuis février, +44%, et un spectaculaire retracement de 80% en deux mois à peine.
Le cuivre a allègrement refranchi à la hausse sa résistance des 6 725 $, avec en ligne de mire le record de mai dernier, à savoir 8 720 $. Et un potentiel long terme à 10 000 $.
Où en sommes nous ?
Pour l’instant, nous avons du mal à franchir les 8 000 $.
Certes, il y a quelques incursions au-dessus de ce seuil en cours de séance… mais le prix du cuivre repasse à chaque fois rapidement en-dessous des 8 000 $. Donc, rien de convaincant pour l’instant.
Je pense que le marché est dans l’expectative. Alors en attendant, nos traders font des allers-retours dans un trading range compris entre 7 800 $ et 8 000 $ la tonne — histoire de s’occuper et de ne pas rentrer bredouille en fin de journée.
A la recherche d’une direction
Surveillez bien ces quelques seuils dès qu’une direction s’affiche à nouveau sur le marché :
– Soit on franchit clairement les 8 000 $ et vise clairement les 8 720 $. Dans ce cas, nous voilà repartis sur une tendance haussière de fond long terme.
– Soit on revient vers les 6 725 $, et si on les franchit à la baisse, le cours pourrait revenir vers les 5 225 $. Et dans ce cas, la pause qui s’inscrit dans la grande tendance haussière n’est pas encore terminée.
Et à mon avis, c’est du côté de la croissance américaine qu’il faut regarder pour obtenir une réponse. C’est de là que viendra la tendance ; à la hausse ou à la baisse. Patience, donc…