Par Bengt Saelensminde
Les banquiers centraux de la planète jouent un jeu très dangereux. En essayant de contenir l’inflation tout en poursuivant à plein régime leurs politiques inflationnistes en 2012, ils ont ravivé la volatilité des marchés.
Ceci dit, même si la conjoncture reste difficile, pour ceux qui sauront prendre quelques longueurs d’avance sur les planificateurs centraux, les profits seront au rendez-vous. Aujourd’hui, j’aimerais vous montrer pourquoi les banques centrales feront tout pour maintenir l’illusion qu’elles ont créée et je vous parlerais surtout de ce que vous pouvez faire pour rester à distance de cet écran de fumée.
▪ Les marionnettes des politiciens
Mettons-nous d’accord sur une chose avant de commencer : bien que la plupart des banques centrales affirment être indépendantes, ce n’est absolument pas le cas.
Quand les circonstances l’exigent, ce sont les politiciens qui prennent les rênes. Et ils font ce que l’on attend d’eux : ils engagent une politique complaisante. A savoir des taux d’intérêts bas associés à une batterie de mesures d’assouplissements comme ceux dont on entend parler depuis le début de la crise. C’est ce qu’attendent les investisseurs. C’est ce qu’attendent les banques.
Au Japon par exemple, les politiciens n’ont pas tergiversé. Ils ont prévenu que si la Banque centrale du Japon refusait de mener une politique d’assouplissement quantitatif, ils passeraient une loi pour pouvoir le faire eux-mêmes !
Regardez comment la composition de la Banque centrale européenne a changé au cours des dernières années. Les faucons de devises fortes du nord de l’Europe ont été complètement chassés par de biens dociles colombes du sud.
N’oublions pas ce qui se trame en Angleterre avec l’arrivée du nouveau gouverneur de la banque centrale. George Osborne, le ministre des Finances, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire venir de Toronto Marc Carney, un ancien de Goldman qui a déjà évoqué la nécessité d’adopter rapidement des mesures plus accommodantes.
__________________________
Le cancer tue plus que le SIDA, le paludisme et la tuberculose réunis…
Une nouvelle molécule pourrait révolutionner le traitement de cette maladie.
Et… la valeur biotech qui fabrique cette molécule pourrait vous rapporter jusqu’à 300% de gains
ACHETEZ !
Pour tout savoir sur cette molécule qui pourrait aider des millions de patients souffrant de certaines formes de cancer, continuez votre lecture…
__________________________
Vous comprenez donc maintenant, je l’espère, que les banquiers centraux ne sont que des marionnettes aux services des politiciens et acceptent les yeux fermés de mener des politiques monétaires dignes de bien des républiques bananières.
▪ Pourquoi nous ne sommes pas encore le Zimbabwe
Maintenant, ne vous méprenez pas. Je suis tout à fait prêt à accepter l’idée que ces mesures accommodantes n’ont pas été prises sans d’intenses discussions. Bien que ces assouplissements quantitatifs (QE) ne résolvent pas les problèmes de dettes sous-jacentes des pays occidentaux, il ne fait aucun doute qu’ils ont retardé la douleur et détourné l’attention des créanciers.
Mais pour s’en sortir sans trop de dégâts, les banques centrales ont joué une partition toute en finesse. Elles doivent sans cesse faire croire qu’elles ne sont pas en train de faire ce qu’elles sont réellement en train de faire.
Parce que si elles étaient honnêtes quant à leurs intentions, nous aurions déjà vu la spirale inflationniste redémarrer de plus belle !
Peuvent-elles poursuivre cette ruse ? Elles vont certainement essayer. Voici quatre mensonges que les banques centrales essayeront de vous faire gober en 2013 :
▪ Les quatre gros mensonges de 2013
Le premier mensonge que vous entendrez cette année en provenance directe des banquiers centraux, c’est qu’ils ont l’intention de revenir sur leurs mesures accommodantes. Par exemple, ils diront qu’ils ont l’intention d’arrêter l’impression de billets frais pour acheter de la dette publique. De plus, et de manière totalement éhontée, ils vous annonceront leur intention de commencer à vendre les obligations d’Etat — qu’ils ont auparavant achetées — sur le marché. C’est tout à fait impossible à ce stade de la crise… mais c’est un mensonge que les marchés ont besoin d’entendre.
Le deuxième mensonge est que si achats d’actifs il y a, ces derniers seront de faible ampleur et limités dans le temps. Mais dès le premier jour de ces politiques d’assouplissement, la taille et la portée (c’est-à-dire le type de dette achetée) ont explosé. Personne ne peut dire combien de dettes, les banques centrales devront ingurgiter. Ces actions qui semblaient inimaginables il y a quelques années sont maintenant devenues la norme. Les acteurs du marché ont été poussés par les banques centrales à considérer ces actions comme normales.
Le troisième mensonge concerne la durée de ces mesures. En fait, un communiqué de la Fed suggérait que la reprise pourrait être plus rapide que prévu, provoquant ainsi juste après Noël un recul des cours des métaux précieux. Bien sûr c’est faux. S’il n’y a pas de réelle stratégie derrière ces mesures d’assouplissement, il n’y a pas non plus de limite de temps. Et à mon avis, ce type de politique ne fonctionne que dans un sens. Ils continueront aussi longtemps qu’ils le pourront.
Le quatrième mensonge est qu’ils clameront combattre une possible déflation. Mais si cela était vrai, comment pourraient-ils affirmer dans le même temps que l’assouplissement monétaire sera un jour inversé ? Si tel était le cas, cela provoquerait un épisode de déflation, et non l’inverse !
Ces gens-là poursuivent des politiques inflationnistes, et ils utilisent ces quatre mensonges pour manipuler les marchés dans le mauvais sens. Ils sont obligés de le faire ! Ce que je veux dire, c’est que si les indicateurs de l’inflation — l’or, l’argent et le pétrole — repartaient dans une ascension folle, alors leur petit manège serait dévoilé ! Et leurs précieuses obligations seraient anéanties sous le poids de leur propre dette.
Donc ce qui arrive, c’est qu’à chaque fois que les indicateurs de l’inflation frémissent, les banques arrivent avec une rhétorique bien rodée pour les faire taire. Et si le marché du papier prend un mauvais virage, les banquiers centraux font tourner plus vite la planche à billets pour éteindre l’incendie.
Voilà ce qui explique les violents soubresauts des marchés ces derniers mois.
▪ Que faire ?
Vous pouvez mettre à profit la planche à billets. Pour l’essentiel, ma position demeure la même : protéger votre portefeuille en évitant les pertes. Au fil des années, cette stratégie a toujours été très efficace. Mais de plus en plus, je suis d’avis de profiter également des poussées haussières des marchés.
Après tout pourquoi pas ne pas les mettre à profits puisque :
– nous savons ce qui les provoque ;
– nous savons qu’elles ne sont pas près de s’arrêter. Les banquiers feront tout — de l’avis même de M. Draghi — pour ne pas réveiller les marchés et ramener leurs créanciers à la réalité… quitte à imprimer toujours et encore plus.
– nous savons que pour sécuriser au maximum notre patrimoine, nous pourrons toujours compter sur l’or, notre vigie anti-inflation.
Nous avons donc en main toutes les cartes pour profiter des abus de planche à billets, bien partis pour s’éterniser !