Il y a quelques jours, nous avons vu que notre personnel politique est particulièrement touché par les absences, oublis et autres trous de mémoire (plus ou moins délibérés). Ce problème est grave, mais sans doute pas autant que les carences psychiques dont nous allons parler aujourd’hui.
Vous l’avez sans doute remarqué, nos politiciens tiennent parfois des propos tels qu’ils semblent évoluer dans une dimension étrangère au grand public. A moins bien sûr que ce soit nous qui ne soyons pas à la hauteur pour suivre le flot de leur géniale pensée…
Quand le génie de nos politiciens les entraîne dans une faille spatio-temporelle
Occuper la fonction de reine des Pôles n’est pas une mince affaire. Sans même se déplacer au Conseil de l’Arctique, la tâche est suffisamment ardue pour malmener jusqu’aux plus brillants des cerveaux énarques.
Même Ségolène Royal n’en n’est pas sortie indemne. Plus intéressée par la promotion de ses activités personnelles que par la défense des intérêts de la France, l’ancienne présidente du conseil régional de Poitou-Charentes s’est permis, en novembre dernier, de donner quelques conseils aux chaînes de télévision, histoire de prendre une énième posture pseudo-féministe.
Passons sur le caractère ridicule du choix des mots.
Le vrai problème, c’est que la Coupe de la Fédération (internationale de tennis) se déroulait à Perth, en Australie. La ville se situant à UTC+8, une « retransmission » – en direct donc – en France aurait eu lieu à 3h30 du matin, ce qui peut difficilement être qualifié de prime time (« première partie de soirée », dans la langue de Molière).
Mais peut-être Ségolène Royal a-t-elle prévu de contraindre ces damnés Australiens à respecter les heures françaises si elle arrive au pouvoir…
A la décharge de la socialiste, nos politiciens ne sont pas les seuls à avoir des rapports difficiles avec le temps.
Il faut aussi évoquer le cas des journalistes de France Culture – censée être une radio d’excellence – qui nous expliquent que la libération de la France a commencé dès… 1941, sous le régime de Vichy.
C’est en effet la loi du 14 mars 1941 qui a instauré le régime de retraites par répartition ainsi que le minimum vieillesse avec l’Allocation aux vieux travailleurs salariés.
Mais que n’écrirait-on pas lorsqu’il s’agit de défendre le modèle français d’un envahissant service public, que « le monde entier nous envie » sans pourtant le reproduire où que ce soit…
Quand on ne sait plus si la fin du monde est pour demain ou dans 30 ans
Celui qui semble le plus perdu dans le flux de sa géniale pensée, c’est sans doute Yves Cochet. L’ancien ministre et député français et européen a rejoint les Nostradamus et autres Paco Rabanne pour annoncer la fin du monde, ou plus exactement l’extinction de l’espèce humaine.
Docteur ès mathématiques, l’écologiste annonçait en septembre dernier que sous le poids du réchauffement climatique, de l’épuisement des ressources et de moult autres facteurs, il ne nous restait plus que quelques années devant nous : selon lui, l’effondrement du monde serait « possible dès 2020, probable en 2025, certain vers 2030 ».
Ces chiffres sont tout de même étonnants car à en croire les calculs qu’Yves Cochet faisait au mois de juin, nous avions encore 30 ans devant nous…
De deux choses l’une : soit la situation se détériore à vitesse grand V, soit Yves Cochet a jugé utile d’ajouter un peu de piment à son propos pour parler de son dernier livre, sorti le 25 septembre 2019.
Notez que cet ouvrage est publié aux éditions Les Liens Qui Libèrent. Nous les avions déjà évoquées puisqu’elles publient également François Ruffin. Vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre qu’on y trouve également les ouvrages des Economistes atterrés et d’Attac.
Les trois exemples que nous venons de voir sont assez frappants, mais au moins voit-on où nos politiciens et journalistes veulent en venir.
Cela n’est pas toujours le cas.
Quand on se sait plus si ce sont les politiques qui coulent une bielle ou alors nous qui n’arrivons plus à suivre…
Permettez-moi un dernier hommage à Brune Poirson, qui a été remerciée le 3 juillet après avoir sévi plus de trois ans au poste de secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire.
Je vous laisse admirer ce qu’elle déclarait en novembre dernier :
« Une voie médiane entre décroissance et croissance »… La stagnation, peut-être ?
Sans doute pas, puisque cette « solution » a déjà été « trouvée » : la Zone euro n’est-elle pas en effet la région la moins dynamique du monde, et la France l’une des économies qui la tire le plus vers le bas ? Du coup, j’ai beau chercher, je ne vois pas.
Si vous savez ce que la députée LREM propose, n’hésitez pas à me l’indiquer en commentaire.
Avec le remaniement du 3 juillet, Brune Poirson a donc été contrainte de laisser sa place.
Gérald Darmanin a quant à lui bénéficié d’un gros power up. En le faisant évoluer du poste de ministre de l’Action et des Comptes publics à celui de ministre de l’Intérieur, j’ignore si Emmanuel Macron a vu en lui quelqu’un de compétent qu’il fallait récompenser, ou au contraire un irresponsable qu’il fallait absolument écarter du Budget. Entre ces deux hypothèses, mon cœur balance…
Je vous laisse vous faire votre idée à la lecture de cette pensée darmanesque :
Je ne suis pas tout à fait sûr de mon coup, mais je dirais que l’ancien ministre de l’Action et des Comptes publics n’a pas bien compris ce qui provoque la faillite.
Dans l’émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, il expliquait :
« Ce qui est certain, c’est que nous avons choisi l’endettement, qui est préoccupant, contre la faillite, qui aurait été désastreuse. »
C’est en effet certain. Il est cependant dommage que la France n’ait pas à sa disposition un Churchill pour rétorquer quelque chose de ce genre à notre ministre : « Vous avez voulu éviter la faillite au prix de l’endettement. Vous avez l’endettement et vous aurez la faillite. » L’alternative grosse comme le nez au milieu de la figure consistant évidemment à faire la guerre à l’extension perpétuelle de la sphère d’intervention de l’Etat au sein de la société.
A moins bien sûr que je n’aie pas compris les subtilités de la pensée de Gérald Darmanin. Il est vrai que je ne suis pas ministre.