Aujourd’hui, nous marquons une pause. Au lieu de tenter de faire le lien entre les nouvelles données, nous allons en examiner de plus anciennes, que nous avons déjà reliées.
Nous l’avons fait chaque jour (sauf le week-end), au cours de ces 17 dernières années. Et aujourd’hui, dans l’intérêt de nos nouveaux lecteurs, de ceux qui nous sont fidèles depuis longtemps, et le nôtre… nous prenons du recul.
Alors, que voyons-nous ?
Un bras d’honneur à l’élite
En ce qui concerne le Brexit, c’est l’exemple typique où l’homme de la rue fait un bras d’honneur à l’élite.
Peu importe son accent et ses origines, il « se lâche », excédé… même s’il ne comprend pas exactement ce dont il a ras-le-bol.
Mais commençons par le commencement, peut-être que nous pourrons l’aider.
Les marchés ne fixent pas les cours. Ils les découvrent. Cette différence est cruciale. Les cours changent à chaque minute d’une séance de cotation… les acheteurs et les vendeurs s’efforçant toujours d’identifier le bon.
Les cours sont un signal. Fondamentalement, le capitalisme est un système d’apprentissage, et non d’enrichissement. Quant aux cours – des cours honnêtes, que l’on découvre librement– ils constituent des informations vitales.
Ils orientent tout : l’investissement, la consommation, l’épargne. Si vous jouez avec les cours ou les prix – comme le fait actuellement la Fed, avec le prix du crédit, le plus important de tous – vous provoquez des déséquilibres, de la corruption et des ruptures.
Que vaut véritablement quelque chose, lorsque vous ne savez pas ce que vaut l’argent ?
Le prix versus la valeur
En outre, il y a une différence entre prix et valeur.
Les prix peuvent changer d’un jour sur l’autre. La valeur change lentement, quant à elle. « Le prix, c’est ce que l’on paye », disent les anciens, « mais la valeur, c’est ce que l’on récupère ».
Cette différence est importante.
Tels des témoins dans un tribunal, il est facile de suborner les prix. Ils peuvent être exposés aux pots-de-vin, à l’intimidation, et se faire embobiner aisément. Ils cèdent volontiers aux fantaisies passagères, aux nouvelles, aux stratégies de communication, à l’opinion publique, aux tendances, aux modes… et aux manipulations de la Fed.
Autrement dit, les prix peuvent être trafiqués. Pas la valeur. Elle est fiable, elle ne flanche pas… Elle ne craque pas sous la pression. Mais elle est plus profonde… et plus compliquée à cerner.
En gros, c’est la même différence que celle qui existe entre quantité et qualité.
N’importe quel idiot peut produire de la quantité… et n’importe quel économiste peut compter. Mais distinguer la qualité – la valeur réelle de quelque chose – exige du jugement, du goût et la discipline d’un marché.
Il est là, aussi, le problème que pose l’économie moderne : on ne fait que compter. Ce qui importe réellement, c’est la qualité. Or les économistes ne la reconnaîtraient même pas si on l’agitait sous leur nez.
A la Chronique Agora, nous recherchons de la valeur. Dans les actions. Dans tout.
Mais quelle que soit la direction dans laquelle nous regardons, nous ne la voyons pas…
Des pertes garanties
Prenons une obligation d’état japonaise, par exemple.
Vous pouvez en acheter une qui arrive à maturité dans 10 ans. Pour ce désagrément, vous obtiendrez un rendement de – 0,24%.
Cela signifie qu’en termes « nominaux » (non corrigés de l’inflation ou de la déflation), l’état japonais (qui est réellement en faillite) vous garantit mordicus que vous récupèrerez moins d’argent lorsque vous serez payé.
Elle est où, la valeur ?
Ou bien prenez une action classique de la Bourse de New York. Selon Robert Shiller, économiste à l’Université de Yale, elle se négocie à un cours représentant 25 fois le résultat déclaré l’année précédente.
Si vous achetiez la société tout entière, vous devriez patienter un quart de siècle avant que les résultats – s’il y en a, d’ailleurs – puissent couvrir votre investissement.
Elle est où la valeur, là ?
Et tout ça, c’est avant impôts. Un habitant du Maryland ou de Californie devrait attendre deux fois plus longtemps : un demi-siècle !
Ou bien prenons la politique. Identifiez-vous une valeur réelle, au sein du Congrès ? Chez les candidats à l’élection présidentielle ? Dans un système qui fait comme si c’était « le peuple » qui décidait, alors que de toute évidence ce n’est pas le cas ?
Et puis viennent les politiques publiques : la Guerre contre la Pauvreté, la Guerre contre la Drogue, la Guerre contre le Terrorisme, la Guerre au Moyen-Orient.
L’état a investi des milliers de milliards de dollars dans ces plans.
Mais pour quel retour sur investissement ? Elle est où, la valeur ?
Des milliers de milliards qui passent à la trappe
Marquons une nouvelle pause pour préciser les choses…
Les Etats-Unis ont énormément de pétrole et de gaz. Le pays n’a pas besoin de dépenser 1 000 milliards de dollars par an (ce qui représente le coût total de son secteur de la « sécurité ») pour protéger les importations d’énergie provenant du Moyen-Orient.
Cette année, les Etats-Unis vont importer environ 500 millions de barils de pétrole provenant du Golfe Persique. Or, à 40 dollars le baril, cela ne représente que 20 milliards de dollars de pétrole.
Mais voici ce qu’écrit James Burgess, sur OilPrice.com :
Roger Stern, professeur au National Energy Policy Institute de l’Université de Tulsa, a publié une étude en 2010 selon laquelle il estime que les Etats-Unis ont dépensé 8 000 milliards de dollars dans la protection des navires pétroliers, dans le Golfe Persique, depuis 1976, lors du renforcement de la présence militaire américaine dans la région, à la suite de la première déclaration d’embargo des producteurs de pétrole arabes.
Et tout ça en dépit du fait que seuls 10% du pétrole franchissant ces détroits sont destinés aux Etats-Unis.
Elle est où, la valeur ?
Les partisans de Trump veulent savoir.
Comment l’élite s’est-elle isolée à ce point ? Comment est-elle devenue si riche alors que tous les autres sont devenus si pauvres ?
Que s’est-il passé, il y a 45 ans, pour que les prix grimpent… mais que la valeur chute ?
8 commentaires
M. Bonner: Bravo !!!
Vous posez les bonnes questions. J’en joindrai d’autres. Avons-nous raison de croire que le Deep State oeuvre pour notre bien ?
Avons-nous raison de croire que notre système politique est le meilleur ?
Ou devons-nous penser que ce n’est qu’un habile système pour nous faire avaler les pires couleuvres ?
Bien vu sur la valeur Monsieur Bonner,
J’ai souvent proposé à des politiques (locaux puisque je n’ai pas accès à l’élite nationale) de mettre en place l’analyse de la valeur dans l’administration.
Résultat: Pas de réponse…. bien sur inutile de dire que les cadres n’en veulent pas (leur poste est en jeu.
J’ajouterais volontiers que la notion de valeur est subjective et que l’appliquer à des populations trop importantes peut justifier de ne rien faire.
M. Bonner:
Une idée me vient encore. L’histoire m’a appris, que de l’Angleterre du 16ième siècle, aux assignats de la Révolution, en passant par Louis 14 et Nixon (sans compter les Empereurs Romains), ce sont toujours les gouvernants qui ont triché avec la monnaie : en valeur comme en quantité. Et toujours avec les meilleures intentions du monde.
Etant spécialistes de la chose, pourriez-vous définir des critères auxquels un peuple pourrait se fier pour déjouer les subterfuges ?
Je remets, ci-dessous, ce – lien – tiré du site dénonçant les faux monnayeurs tellement il es
– clairement – explicatif des incidences redoutables, voire tragiques, du système de création monétaire ex-nihilo, à partir de rien, donc de la monnaie de crédit par les banques.
Dans cette explication excellemment documentée et que – le temps écoulé ne fait que confirmer tous les jours -, se trouve clarifiée la puissance financière quasi invincible dominant la politique. Cette puissance est basée sur la fausseté monétaire initiée par la banque d’Angleterre tout à la fin du 17ème siècle et véhiculée par Law. Ce système de faussaire aura servi de modèle bancaire au monde entier. Mais avec ce système les faussaires sont, pour l’essentiel, protégés par la loi… C’est le triomphe de l’usure devenue plus puissante que les gouvernements. Ces derniers ne sont plus que des concierges, portiers ou gardiens d’immeubles que sont les nations ne s’appartenant plus, tandis que les peuples, en retard de plusieurs guerres ou/et révolutions, croient encore aux élections politiques… quelle misère!
Soit dit en passant l’ « Europe » de Bruxelles est un cosmétique, puis un rimmel de la finance mondialisée. L’ « Europe » est le rejeton et le larbin (surveillé par le berger – allemand -) de la City de Londres et de Wall-Street. L’ « Europe » est littéralement truffée d’installations de l’armée US et de bases de l’OTAN (plus encore qu’il y en avait avant la chute du mur de Berlin en 1989 !!) elle est donc vassalisée par les États-Unis. D’ailleurs, John Kerry est en ce moment en train de faire sa « tournée européenne » pour faire reporter aux calendes grecques, voire faire en sorte qu’on ne tienne pas compte du brexit…
L’ « Europe » est le larbin, le serviteur zélé de ce système qui font les humains se manger les uns les autres pour le malheur et l’incertitude de tous.
Il faut revoir les travaux de Maurice Allais et les études de Christian Gomez (son ancien élève et qui fut l’un des cinq principaux directeurs de la Société Générale jusqu’à 2011 date de son départ à la retraite).
La porte de sortie se trouve dans un système de 100%-monnaie, ou monnaie pleine comme disent les Suisses dont il faut observer de très près les suites données au collectif suisse dans leur demande officielle à la BNS et la Confédération Helvétique (le – principe de Subsidiarité – est praticable dans la Constitution de la Confédération Helvétique) pour que les banques pratiquent la monnaie pleine et ne prêtent que l’argent de leurs déposants, tandis qu’un Office soutenu par les Cantons serait le seul ayant droit à la création monétaire. Le système des réserves fractionnaires est une calamité répétitive. Voir ce lien ci-après (ce n’est pas très long).
http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=2128
les deux liens suivants sont relatifs au projet de 100%-monnaie ou monnaie pleine et l’initiative suisse pour ce faire.
https://100monnaie.wordpress.com/
et
https://100monnaie.wordpress.com/initiative-suisse
Renaud
Nous allons au desastre humanitaire, a cause d’ » une poignée de gens avides ».
Sous des pretextes fallacieux,on triche avec l’argent , mais pas avec les meilleures intentions du monde » , mais avec des intentions bien personnelles, de plaisir, de grandeur, de possession, d’orgueil etc…..
Les meilleures intentions du monde auraient obtenu, des résultats pour les humains, pour la planète, ce qui n’est pas le cas.
Nous assistons ,me semble t’il à la fin de la démocratie. En dépit des appels aux peuple, c’est une oligarchie qui gouverne le monde. l’intérêt général est oublié,les interêts particuliers triomphent..
Pour la France,en particulier, ne serait il pas temps de revenir à la monarchie?
M.Chassin. Les meilleures intentions du monde ne sont, bien sûr, que le sucre pour faire avaler la pilule. Je vous sens sur la même longueur d’onde que moi. Comment faire pour se débarrasser de parasites qui non seulement détiennent tous les pouvoirs (Armée, Police, Justice, médias …
mais aussi celui d’acheter tout le monde via le pouvoir de créer de l’argent ad infinitum ? Et de déclencher des guerres !
Peut-être des financiers avertis pourraient-ils apporter une réponse à cette question. Sinon l’avenir de l’humanité est très sombre.
Voila des propos très intéressants: nos institutions européennes et nationales sont pléthoriques en terme de personnels très chers et de moyens mal utilisés donc cout gigantesque et de moins en moins supportable par les Etats. Ceci entraine aussi une avalanche de règlementations de normes de lois etc.. qui finalement bloque la vrai gouvernance sur les sujets essentiels. Souhaitons au moins que ce BREXIT soit un révélateur…mais j’en doute!! on voit plutôt la paille dans l’œil de son voisin que la poutre dans le sien. Restons positif!!