▪ Les marchés grimpent parce que… parce que…
Et l’or baisse parce que… parce que…
Eh bien, nous n’en savons rien. Et nous nous méfions de quiconque affirme le savoir. Vous avez remarqué, lecteur vigilant, que pour compléter les phrases ci-dessus, l’auteur doit avoir une bonne dose d’illusions ou d’arrogance… voire des deux.
Il se trouve que quasiment aucun des outils requis pour une compréhension plus profonde des événements qui se déroulent dans le monde ne se trouve dans les nouvelles quotidiennes. Par définition, les nouvelles rapportent des choses qui se sont déjà produites. Il convient de les envisager comme une sorte de « fil de données » fournissant chiffres et statistiques — les pages de l’Histoire qui se déroule, maladroitement rapportées, avec en plus un délai significatif.
En d’autres termes, nous ne savons pas ce qui se passe… ni pourquoi. Au lieu de cela, nous écoutons. Nous rendons compte. Et nous essayons de comprendre ce qui se passe.
Ce que nous pensons qui se passe, c’est un transfert de pouvoir et d’influence progressif et de long terme, passant des débiteurs de la planète à leurs créditeurs respectifs. C’est un règlement de comptes. C’est en grande partie un phénomène ouest-est. C’est un retour à la moyenne… qui, dans sa majeure partie, évolue si lentement qu’il est difficile de le détecter à l’oeil nu.
C’est une évolution à l’échelle mondiale — des consommateurs vers les producteurs. Dans la mesure où la puissance tend à suivre l’argent, il se produira également un réalignement brut de la géopolitique.
C’est, comme le dit Bill Bonner, une Grande Correction.
Que pouvons-nous faire pour changer de cap ? Rien. Que pouvons-nous faire pour endiguer cette marée montante ? Rien. Nous pouvons profiter du voyage, ça oui… Nous pouvons surfer sur la vague… mais nous ne pouvons pas modifier les caprices de la foule ni la direction dans laquelle elle se dirige. Nous ne pouvons qu’observer les alentours et décrire ce qui se passe.
Des « descriptivistes », c’est ainsi que Bill Bonner nomme ce rôle.
▪ Ensuite arrivent les empêcheurs de tourner en rond…
Evidemment, tout le monde n’est pas programmé pour laisser les choses suivre leur cours naturel. Il existe un groupe de personnes absolument obsédées par le besoin de « faire quelque chose ». Leur rôle, dans la grande pièce historique, est de mettre leur nez dans les affaires des autres. Ces gens n’ont jamais trouvé de solution qu’ils ne puissent transformer en problème — un problème ayant désespérément besoin de leur propre solution unique et indispensable.
Ces gens peuvent être décrits par le terme « prescriptivistes ».
Nous en avons trouvé un la semaine dernière dans un exemplaire du journal australien The Age. Les rares fois où l’on trouve une opinion dans la presse grand public, mieux vaut ne pas la lire — à moins d’être d’humeur à rire.
Eh bien, Chris Middendorp pourrait bien être notre nouvel auteur comique préféré. Voici ce qu’il dit :
« Notre gouvernement existe précisément pour représenter les meilleurs intérêts des citoyens ».
Sérieusement. Avez-vous lu ça, cher lecteur ? L’humoriste Bill Hicks avait lui aussi une phrase sur le sujet : « rendormez-vous, citoyen. Votre gouvernement contrôle la situation ».