▪ Le Japon va devoir panser des plaies profondes. Par rapport au désastre du dernier tremblement de terre de Kōbe en 1995, les dégâts sont plus importants, et surtout, le Japon est beaucoup plus profondément endetté. Le pays lutte contre la récession depuis deux décennies.
Les Etats-Unis perdent avec le Japon un gros acheteur de leurs obligations souveraines à un très mauvais moment. Les événements risquent bien de devenir hors de tout contrôle pour Ben Bernanke, pilote de la Fed et d’un hélicoptère censé déverser des liquidités pour ranimer une économie moribonde.
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Simple : il suffit d’avoir un peu de temps… de discipline… et surtout les conseils d’un spécialiste du domaine ! Si vous avez les deux premiers ingrédients, nous avons le troisième : profitez-en sans plus attendre…
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Pour ceux qui croient à la fable de la reprise économique américaine, un seul bon graphique vaut mieux qu’un long discours. Gardez à l’esprit que l’immobilier fut le moteur de l’économie américaine et de la consommation. Regardez maintenant les mises en construction de maisons neuves aux Etats-Unis.
Source : www.shadowstats.com bulletin N°368
Ce graphe montre que l’immobilier reste en état de mort clinique. N’oubliez pas également que l’immobilier résidentiel est précurseur des dépenses de consommation car beaucoup de l’argent des foyers se concentre sur l’équipement de leur home sweet home.
▪ Qui voudra des bons du Trésor américain ?
Les Etats-Unis vendent leurs obligations souveraines à quatre gros clients : le Japon, les pays du Golfe, la Chine et… la Fed.
« Le Japon et les pays du Golfe représentant à eux seuls 25% du total des 4 400 milliards de dollars de la dette fédérale US (décembre 2010) […] cette situation nouvelle qui s’affirme au cours de ce premier trimestre 2011, sur fond de réticence croissante de la Chine (20% des bons du Trésor US) a continué à investir dans les titres fédéraux US, porte en germe l’implosion du marché des bons du Trésor US pour le second semestre 2011 ; un marché qui n’a désormais plus qu’un seul acheteur : la Réserve fédérale US » analyse le dernier numéro (N°53) du Global Europe Anticipation Bulletin.
Donc la Fed — malgré ses dénégations — va poursuivre dans la voie de la monétisation de sa dette, ce qu’on appelle élégamment le quantitative easing ou plus crûment la politique de la planche à billets.
C’est évidemment la politique habituelle (et pacifique) quand un pays ne peut plus rembourser ce qu’il doit. Cependant, la monétisation à outrance a toujours conduit à l’hyperinflation. Aujourd’hui n’est pas différent d’hier et toutes les bêtises ayant été déjà faites, replongeons-nous dans l’Histoire.
▪ Création monétaire et hyperinflation de A (Allemagne) à Z (Zimbabwe)
Tout le monde se souvient de l’hyperinflation allemande, de celle du Zimbabwe, ou encore de la Hongrie ou du Brésil. On recense 30 cas d’hyperinflation dans le monde depuis le XXe siècle. Le dernier ouvrage de John Mauldin consacre un chapitre au passage de l’inflation à l’hyperinflation. Signalons que, même durant les règnes de monnaies métalliques, le monde a connu de l’inflation sans toutefois basculer dans l’hyperinflation.
Les observations montrent qu’un pays bascule de l’inflation vers l’hyperinflation lorsque son déficit atteint 40%, nous indique John Mauldin. Mais dans certains cas, il suffit de seulement 20%.
Aujourd’hui, les Etats-Unis sont à 10% de déficit. Nous avons de la marge, allez-vous me dire. Erreur, pour deux raisons fondamentales !
-1- Ce déficit arrive alors que l’endettement public est déjà très important. C’est un phénomène nouveau par rapport à la plupart des cas d’hyperinflation connus, car il s’agissait de pays pour lesquels les prêteurs internationaux se montraient beaucoup plus exigeants.
-2- Citez-moi un pays capable de réduire son déficit alors qu’il met en oeuvre une politique de Sécurité sociale, ce qui est le cas du gouvernement Obama. Ne cherchez pas : il n’y a pas d’exemple.
Nous sommes en réalité tout proches de la pente fatale. John Williams pense — statistiques à l’appui — que la transition inflation-hyperinflation se fera en 2014. Mais le fait que les Etats-Unis perdent avec le Japon un souscripteur complaisant majeur de leur dette rapprochera cette échéance.
Nous sommes ici face à une grande inconnue : que se passe-t-il lorsque la monnaie d’échange mondiale, le dollar, connaît une hyperinflation ? Cette histoire reste à écrire. Mais vous pouvez déjà imaginer que les conséquences pour vous et votre patrimoine seront immenses.
Pour rester clairement informé, choisissez bien vos sources. Nous vivons une époque extraordinaire. Par la magie d’Internet, les données brutes sont accessibles. Reste à réfléchir lucidement à partir de celles-ci et à en tirer toutes les conséquences pour vos investissements.
[Simone Wapler est analyste, journaliste et ingénieur de formation. Elle a déjà contribué à des publications telles que Le Point, Enjeux, Les Echos, Chart’s… Spécialisée dans les valeurs industrielles, les matières premières, les énergies, l’or, les minières Simone Wapler est passionnée par les investissements « tangibles » et c’est ce qu’elle met chaque semaine au service des abonnés de L’Investisseur Or & Matières. Elle est rédactrice en chef du magazine MoneyWeek, et analyse chaque mois le secteur aurifère dans la lettre d’investissement Vos Finances.]
Première parution dans La Quotidienne de MoneyWeek le 18/03/2011.
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