J’ai reçu il y a quelques jours un message Twitter de Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique, un syndicat professionnel de l’industrie du numérique. Son tweet était le suivant : « cela va faire plaisir à Small Caps Confidentiel… TCS, la première SSII indienne, rachète le Français Alti ». En lisant cette information, j’ai bondi de ma chaise en me disant, « tiens le mouvement de concentration du secteur informatique va enfin commencer… les petites SSII vont flamber ».
Mon calcul était relativement simple : si la filiale du conglomérat indien Tata est capable de mettre sur la table 75 millions d’euros pour acquérir Alti — soit une base de 0,6 fois le chiffre d’affaires –, c’est que le secteur va forcément repartir à la hausse. Et, par la même occasion, nos petites SSII vont fortement progresser.
Je passe donc une bonne partie de la matinée sur les écrans à passer en revue les small et mid caps du secteur. Qu’ai-je vu ? Rien. Il ne s’est strictement rien passé. Aubay était stable, Osiatis gagnait un petit 0,3% tandis que Groupe Open progressait de 1,3%.
Seul Groupe Steria affichait 4% de hausse — mais, suite à un plongeon totalement injustifié, de nombreux brokers s’étaient mis à recommander l’action depuis déjà plusieurs jours. Bref, je poursuis ma revue de valeurs. Sopra Group lâchait 2%. Je suis alors passé à SQLI dont j’attendais l’envolée mais, là encore, rien de probant, le titre est resté désespérément stable…
Bref je quitte mes écrans quelque peu décontenancé, laissant la perplexité gagner mon esprit et m’en vais rejoindre Christian Poyau, le président de Micropole, pour déjeuner.
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L’homme, que je connais depuis de nombreuses années, doit nous présenter les résultats de son groupe. En arrivant sur les lieux, je me dirige vers lui et lui expose les faits. Je lui demande ensuite s’il comprend ce qui se passe. Il me répond que non. Pour lui : « c’est totalement incompréhensible, les valorisations du secteur sont extrêmement faibles mais il n’y a aucun acheteur final. Et ce, qu’il s’agisse des fonds d’investissements ou encore des particuliers ».
C’est à n’y rien comprendre. Cela d’autant que, comme je vous l’ai déjà expliqué, les sociétés du secteur ont bien résisté en 2012 et ne mérite pas une telle désapprobation.
Mais, je dois bien vous l’avouer, il y a un élément que je ne maîtrise pas : le faible nombre d’analystes financiers qui suit le secteur. Christian Poyau, par exemple, m’expliquait être suivi par un seul analyste actuellement. Dans ces conditions, comment voulez-vous que le secteur retrouve de la vigueur ? Et, pourtant, les opportunités ne manquent pas.
A quand une vraie mise en application d’un projet de Bourse dédié aux PME-PMI comme Euronext s’y était engagé ? Qu’attend-on pour promouvoir une recherche faite par des analystes indépendants qui ne dépendent pas de telle ou telle banque et qui n’ont pas d’opérations financières à monter pour suivre une valeur ? Il y a beaucoup de questions mais encore trop peu de réponses. Il en va de la survie de notre monde des small caps. Rappelons que nos PME créent de la richesse. On a trop tendance à l’oublier…