▪ Une tranquillité remarquable s’est installée sur les marchés, comme les mers calmes de l’Atlantique nord lorsque le Titanic a levé l’ancre.
"Dieu Lui-même ne pourrait couler ce navire", a dit son architecte.
En l’occurrence, il a été coulé par un iceberg. Dieu n’a rien réclamé, ni crédit ni blâme.
Nous les humains, nous ne pouvons pas espérer connaître la vérité. Même en matière de sciences, nous ne savons jamais si quelque chose est vrai ou non. Tout ce que nous savons, c’est quand quelque chose est faux. Nous testons. Si ça ne fonctionne pas, nous savons que le présupposé était faux. Nous rions. Nous nous moquons. Nous disons aux pauvres idiots qui le croient, "eh ben bonne chance !" Nous savons que ça ne fonctionnera pas.
Même lorsque quelque chose fonctionne, nous ne savons toujours pas si le principe de base est réellement vrai.
"Tiens… Je vais te prouver que je peux contrôler les dés", dit un aliéné.
"Je vais les jeter quatre fois… et à chaque fois, je tomberais sur la paire d’as".
Il fait rouler les dés. S’il n’a pas le score annoncé à chaque fois, vous savez que le présupposé était faux. Mais s’il réussit ? Est-il vrai qu’il peut contrôler les dés ? Ou bien a-t-il simplement de la chance ?
On ne sait pas.
Nous ne connaissons peut-être pas la vérité… mais pour ce qui est des sottises, nous avons l’oeil |
▪ Inutile d’essayer de comprendre la Fed
Nous ne mentionnons cela que pour vous préparer au message du jour. Nous n’essayons pas sérieusement de disséquer et analyser les politiques de la Fed. Nous n’en connaîtrons jamais le fin mot. Nous montrons juste du doigt, cyniquement, en riant. Nous ne connaissons peut-être pas la vérité… mais pour ce qui est des sottises, nous avons l’oeil. Et nous en voyons de grandes quantités dans la politique de la Fed.
Nous avons commencé cette série en observant que les économistes ne valent pas mieux que des diseurs de bonne aventure, en ce qui concerne la prédiction de l’avenir. Toutes nos excuses aux diseurs de bonne aventure ; pour autant que nous en sachions, leurs prévisions se réalisent parfois. Celles des économistes, en revanche… nous savons qu’elles ne riment à rien.
Pourtant, les investisseurs semblent convaincus que Dieu Lui-même ne pourrait couler ce marché. Ils pensent que la Fed "ne laissera pas ça arriver".
Comme nous l’avons démontré, la Fed ne sait jamais ce qui va se passer ou pas. Les chances d’une intervention avant que quelque chose se passe, dans le but précis d’empêcher ladite chose, sont donc minces. En revanche, il apparaît que les banques centrales peuvent faire grimper les prix des actifs (plus connu sous le nom de manipulation boursière) si elles y mettent vraiment du leur. Donnez assez de crédit facile à l’économie : les actions et l’immobilier grimpent généralement.
La planification centrale et l’activisme peuvent être efficaces… mais seulement dans un sens très limité. Le Pentagone a fait un épouvantable gâchis de quasiment toutes les guerres qu’il a entamées depuis la Deuxième guerre mondiale. Mais il peut encore annihiler une ville si l’envie lui en prend. De même, la Fed a fait un épouvantable gâchis de l’économie américaine… mais elle peut encore faire grimper les prix des actions.
La plupart des investisseurs n’ont pas remarqué les dangers auxquels ils sont confrontés. Peu d’entre eux veulent y penser.
▪ Malheureusement, les salaires…
Le véritable problème est révélé dans les chiffres des revenus : les salaires horaires moyens stagnent depuis 46 ans aux Etats-Unis. Piketty, Krugman et les autres voient ça comme un problème d’"inégalité", comme si l’économie produisait beaucoup de nouvelle richesse mais que cette dernière n’était pas distribuée correctement. Les républicains répliquent en disant que la soi-disant inégalité est factice et que si on ajoute les allocations et autres, le travailleur moyen s’en sort mieux que lorsque les Etats-Unis sont allés sur la Lune.
Plus le gouvernement se mêle de l’économie, moins bien l’économie s’en sort |
Tous se trompent. Nous ne savons pas quelle est l’entière vérité de tout ça… mais nous reconnaissons une économie bidon quand nous en voyons une. Et nous savons — à la fois par l’observation et par une réflexion simple et logique — que la planification centrale produit toujours une économie bidon. Nous ne connaissons aucun contre-exemple. Plus le gouvernement se mêle de l’économie, moins bien l’économie s’en sort.
Le prix le plus essentiel des Etats-Unis — le coût du crédit — n’est plus découvert, comme il le serait dans un marché libre. Au lieu de ça, il se trouve exactement là où les autorités l’ont mis. Ces six dernières années, elles l’ont caché dans la cave.
Cela a contribué à réduire les salaires horaires à leur plus bas niveau depuis 1968. Quant aux revenus des ménages, ils ont effacé tout le progrès enregistré depuis 1987.