▪ Les investisseurs veulent savoir : « hé ! Où en est-on ?! Qu’est devenu tout l’argent de M. Bernanke ? » Vous vous souviendrez que le plus célèbre des banquiers centraux a annoncé mi-septembre qu’il déverserait sur les marchés une autre tournée d’assouplissement quantitatif (QE). La Fed, sous son égide, commencerait à acheter des titres adossés à des créances hypothécaires pour une « valeur » de 40 milliards de dollars par mois… et ce indéfiniment.
Ce programme est censé booster le marché boursier, faire monter les prix de l’immobilier et soutenir le PIB. Je suis tombé sur un rapport publié par des hommes très intelligents et capables travaillant pour la Deutsche Bank. Il nous apprend que chaque 800 milliards de dollars imprimés par Bernanke correspond à une baisse de 0,32% du taux de chômage. Sans blague ! Ils ont réellement écrit ça. Pas 0,31%… et certainement pas 0,33%… mais exactement 0,32%. Vous voyez à quel point ces types sont intelligents ? Ce n’est pas un centième de pourcentage qui leur fait peur.
Mais cela ne s’arrête pas là, mesdames et messieurs. Selon l’analyse de la DB, chacun des 800 milliards de dollars fraîchement imprimés aura également pour effet de :
1. réduire le rendement du bon du Trésor à 10 ans de 51 points de base ;
2. relever le niveau du PIB réel de 0,64% ;
3. augmenter les prix de l’immobilier de 1,82% ;
4. booster le S&P 500 de 3,06%…
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NE TOMBEZ PAS DANS LE PIEGE !
Malgré les mesures prises par Mario Draghi, malgré le « oui » de l’Allemagne au MES… l’avenir de la Zone euro est loin d’être assuré.
Découvrez 6 mesures d’urgence à prendre en cas d’éclatement de l’Eurozone. Un conseil — n’attendez pas pour agir : tout pourrait aller très vite.
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Tout cela avec seulement une hausse de 0,25% des prévisions d’inflation. Et réellement, qui s’intéresse aux prévisions ?
Comment ne pas apprécier, cher lecteur ? Voilà une belle occasion de se réjouir. Un événement à marquer d’une pierre blanche. Hommes et femmes devraient descendre dans la rue pour fêter cela. Soldats, vous pouvez enfin baisser les armes. Nous n’aurons plus besoin de guerre à présent. Bernanke et compagnie ont résolu le problème le plus épineux au monde… comment créer quelque chose à partir de rien.
▪ Tout ce qu’on peut faire maintenant qu’on a la solution
A présent, il suffit d’établir de simples calculs. Hmm. Voyons… si le chômage se situe actuellement autour de 8%… et que chaque 800 milliards de dollars fraîchement imprimés réduit ce taux d’environ un tiers de pourcent (« non… attendez ! C’est 0,32% », me hurlent les types de la DB)… alors Bernanke n’a qu’à imprimer 19 200 milliards de dollars supplémentaires (8 x 3 x 800 milliards) et le chômage aura à jamais disparu !
Vaincu ! Effacé ! Evanoui !
Bien sûr, si l’on se base sur les chiffres ci-dessus, 1 200 milliards de dollars permettront également de…
1. réduire le rendement du bon du Trésor à 10 ans de 12,24 points de base ;
2. relever le niveau du PIB réel de 15,36% ;
3. augmenter les prix de l’immobilier de 43,68% ;
4. booster le S&P 500 de 73,44%…
Tout cela en augmentant les perspectives d’inflation de seulement 6%. Et à nouveau nous nous interrogeons : qu’en a-t-on à faire des perspectives ?
Pourtant, les investisseurs continuent à poser leurs questions enquiquinantes : où en est-on ? Qu’est devenu tout l’argent de M. Bernanke ?
Après un premier accès d’enthousiasme, les actions ont principalement stagné depuis l’annonce du QE3. Certes, il est encore tôt. Peut-être la magie de Bernanke a-t-elle encore besoin d’un peu plus de temps pour fonctionner (et n’oublions pas… il s’est donné comme délai l’éternité pour y arriver).
Un jour, les gens finiront peut-être par se rendre compte que leurs dirigeants ne sont pas des êtres omnipotents, capables d’accomplir de merveilleux miracles pour l’humanité. Les gouvernements ne sont pas des dieux. Ni les banquiers centraux. A peine sont-ils même des hommes. Lorsque leurs projets tordus tomberont à l’eau et que leur fraude et leur bêtise apparaîtront pour ce qu’elles sont réellement, nous ne pourrons que nous demander…
Vraiment, qu’attendions-nous de leur part ?