▪ « DERRIERE LA MOSQUEE »
Le message est apparu sur un vieil écran d’ordinateur poussiéreux, fièrement exhibé par le vendeur au coin de la rue, près de notre riad, dans la Medina. Nous demandions notre chemin dans un français approximatif et le jeune homme, âgé d’à peine 16 ans, se mit rapidement à rentrer l’information dans Google Translate. Son sourire, lorsqu’il eut une réponse, s’étirait d’une oreille à l’autre.
Nous allions trouver le café wi-fi, finalement…
Comment Bernanke et ses amis surdiplômés classeraient-ils notre aimable informateur, ici, à Marrakech ? Le fait que ce jeune homme s’occupe d’un magasin (sans doute celui de son père ou d’un oncle) attirerait-il les foudres des lois américaines sur le travail des mineurs ? Il ne nous a certes pas demandé de l’argent contre ses services, pas plus que consigné son travail dans un livre de comptes, même si nous lui avons offert quelques dirhams pour son aide (qu’il a poliment refusés.) En outre, nous doutons que son travail, qui, autant que nous pouvons en juger, consiste à réparer de vieux ordinateurs et claviers, fait l’objet de déclarations sur ses bénéfices aux « autorités compétentes ».
Dans quelle catégorie classeraient-ils alors ce jeune homme ? Est-il « actif occasionnel »… « en sous-emploi »… « découragé »… ou entre-t-il dans une autre définition créative du jargon politique ?
▪ Une économie plus riche qu’il n’y paraît
Certes, on n’a rien à envier à l’économie marocaine. Le pays s’est classé à une lamentable 130ème place au classement établi par les Nations unies en 2011 sur le développement humain. Près de 40% de la population est analphabète et les signes d’une extrême pauvreté sont omniprésents. Les ânes font encore office de taxis dans beaucoup d’endroits et, dans la chaleur accablante de la mi-journée, même les vendeurs d’épices sur la grand’place s’affalent par terre pour quelques heures d’une précieuse sieste. En fait, peu de choses sont accomplies durant la journée. Les souks ne reviennent à la vie qu’avec la fraîcheur du soir.
Nous ne voulons pas signifier que le gouvernement des Etats-Unis devrait se mettre à imiter le gouvernement marocain… même si, lorsqu’on compare la richesse des ressources qui restent verrouillées par le gouvernement américain, ce ne serait pas entièrement une mauvaise chose…
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Depuis 1993, l’économie marocaine, la cinquième d’Afrique, connaît une vague de privatisations d’industries auparavant sous le contrôle du gouvernement : les transports aériens, les télécommunications, un grand nombre de grands projets industriels et le secteur du tourisme, de plus en plus important. En outre, le gouvernement prévoit de vendre des terres agricoles actuellement gérées par des fermes d’Etat, ce qui impactera environ 40% à 45% de la population active marocaine. Le taux de croissance (pour autant qu’on puisse se fier aux chiffres officiels… des deux côtés de l’Atlantique) est aujourd’hui environ deux fois et demi celui des Etats-Unis. Ces dernières années, le déficit budgétaire et la dette globale ont beaucoup baissé en pourcentage du PIB.
Il existe également d’autres indicateurs clés. Comme l’a montré notre jeune ami, le pays possède la plus forte croissance d’utilisation de l’internet du continent. Un meilleur accès à l’information signifie une sorte de « libéralisation sociale ». Ainsi, il n’est pas rare de voir des jeunes femmes marcher main dans la main dans les rues, l’une vêtue de façon traditionnelle et l’autre « à l’occidentale »… ce qui aurait été inimaginable il n’y a pas si longtemps.
▪ Une matière première intéressante
Ceci étant dit, beaucoup de défis restent encore à relever. Le Maroc est le plus grand exportateur mondial et le troisième producteur mondial de phosphore, un composant essentiel des engrais. Sa production jouant un rôle clé dans l’économie nationale, les fluctuations des prix du minéral sur le marché international influencent fortement la vitalité économique du pays. Avec d’autres matières premières, le phosphore a fortement chuté fin 2008, passant de plus de 430 $ la tonne — son plus haut — à seulement 90 $ la tonne mi-2009. Depuis, la tonne est remontée à 180 $ mais on est encore loin des prix records atteints il y a quatre ans.
C’est pourquoi, comme on peut l’imaginer, les principaux indices boursiers du Maroc ont suivi la même direction. Le MASI (Moroccan All Shares Index) est en baisse de près de 33% depuis son plus haut enregistré en 2008… et n’est pas loin d’atteindre son plus bas depuis six ans.
Ne savons vraiment pas si cela représente une valeur intéressante dans laquelle investir ou juste une idée originale… ou quelque chose entre les deux. Par conséquent, pour paraphraser notre éditeur en chef Eric Fry, nous conclurons simplement que, même si le Maroc n’est peut-être pas encore un « achat », il n’est sans doute plus tout à fait « à vendre ».
Dans l’espoir d’être plus convaincus de l’opportunité d’investir dans le phosphate (ou dans le marché boursier marocain), nous avons demandé à Chris Mayer son avis sur le sujet. Chris est l’éditeur du Mayer’s Special Situations et le seul homme que nous connaissons qui puisse fournir un aperçu immédiat de tout ce qui existe, des transports ferroviaires birmans au phosphate marocain.
« Je viens de visiter une mine de phosphate la semaine dernière à Toronto », a-t-il répondu d’une manière qui laissait penser qu’il n’attendait que cette question. « Tout le monde dans le business a les yeux rivés sur le Maroc, parce que le pays possède 70% des réserves mondiales de phosphate. C’est le plus grand producteur mondial et c’est lui qui essentiellement en fixe les prix. Le marché du phosphate devrait rester tendu tant que les Marocains n’inondent pas le marché. Jusqu’ici, tout montre qu’ils veulent faire un bon rendement sur leurs actifs ».
« Si cela est vrai », continue Chris, « alors nous pourrions avoir un marché du phosphate tendu au cours des prochaines années, en particulier en Amérique du Nord. C’est toujours la même histoire, les meilleures mines vieillissent et doivent être remplacées. Il n’y a pas beaucoup de nouvelles réserves mais la demande croît rapidement. Le prix de la roche oscille encore entre 180 et 200 $ la tonne, un bon prix et il a tendance à suivre l’indice FAO des prix des produits alimentaires. Le prix du blé restera sans doute élevé du fait des récentes sécheresses, ce qui est une bonne nouvelle pour le phosphate ».