Pourquoi nous devrions malgré tout être optimistes quant aux perspectives économiques…
Alors que l’inflation est en baisse, mais toujours aussi forte, tout le monde se plaint de la hausse des prix.
Mais comme je l’ai déjà souligné par le passé, la grande majorité des prix des produits de base, des produits finis et des services ont en fait considérablement baissé au cours des 40 dernières années, si l’on considère le temps de travail que le travailleur moyen doit consacrer pour se les procurer.
Selon cette mesure, les appareils électroménagers, les ordinateurs, les maisons et autres biens de consommation ne sont pas seulement de bien meilleure qualité qu’auparavant…
Ils nécessitent également beaucoup moins de travail pour les acquérir.
Plus avec moins
C’est l’un des nombreux points surprenants et contre-intuitifs présentés dans Superabundance, un excellent ouvrage de Marian L. Tupy et Gale L. Pooley.
Qu’est-ce que la superabondance, exactement ?
Grâce à l’analyse de 18 ensembles de données distincts – couvrant tous les domaines, des matières premières aux produits finis – les auteurs montrent que les ressources augmentent beaucoup plus rapidement que la population.
En d’autres termes, l’Américain moyen peut acheter plus, tout en travaillant moins.
A quoi doit-on cette augmentation exponentielle de l’abondance ? A deux choses : la population, et la liberté.
La liberté est essentielle, parce qu’elle permet aux gens de créer et de tirer profit de leurs innovations. (C’est pourquoi les biens et les services ne sont pas devenus moins chers pour le consommateur moyen à Cuba, au Venezuela, en Corée du Nord et dans d’autres pays non libres.)
Mais ce phénomène n’est pas uniquement lié à la liberté. Il s’agit aussi du fait que le monde abrite un plus grand nombre de personnes. Beaucoup plus de monde…
La croissance démographique permet une plus grande division du travail, ce qui rend la production moins chère et plus abondante. Et lorsque la demande augmente, l’offre fait de même.
Nous avons augmenté l’offre alimentaire, par exemple, en augmentant les rendements des champs existants. Nous avons tellement amélioré notre efficacité agricole que moins de 2% de la population américaine pratique l’agriculture.
Après plus d’un siècle d’utilisation intensive des combustibles fossiles, nous disposons de plus de gisements connus de pétrole et de gaz que jamais auparavant. (Et nous n’avons exploré qu’une infime partie de la planète).
Progrès technologique
La surpopulation n’est pas une véritable menace. Au contraire, en limitant la croissance démographique, on limite la matière grise.
Pourtant, on a enseigné à des générations d’écoliers que la croissance démographique raréfie les ressources. En effet, le monde universitaire et les grands médias ne cessent de nous dire que nous consommons les ressources naturelles de la planète à un rythme alarmant… et qu’il n’y en aura bientôt plus.
Ce n’est pas vrai. L’abondance des ressources croît plus rapidement que la population mondiale.
Par exemple, l’économie américaine a progressé de près de 15% entre 2008 et 2017, mais la consommation d’énergie a diminué au cours de cette période.
Notre économie a atteint un tel niveau d’efficacité et de sophistication que nous produisons une quantité croissante de biens et de services tout en utilisant de moins en moins de ressources.
Grâce aux progrès réalisés en matière d’efficacité et de contrôle des émissions, le monde moderne est également en train de se décarboniser. Les pays occidentaux ont ainsi appris à obtenir le maximum d’énergie en produisant le minimum d’émissions de gaz à effet de serre.
Au fur et à mesure que nous gravissons les échelons énergétiques, du bois au charbon, puis au pétrole et au gaz, le carbone et l’hydrogène dans nos sources d’énergie ne cessent de diminuer. En conséquence, de moins en moins de villes sont aujourd’hui enveloppées d’une brume de pollution.
Nous vivons l’âge d’or du capitalisme. Pourtant, la plupart des gens n’en sont pas conscients.
Nos ancêtres passaient des heures à chasser et à récolter de la nourriture pour vivre. Aujourd’hui, l’Américain moyen a accès à de la nourriture en quelques minutes. Et nous avons l’embarras du choix.
Par exemple, Walmart propose 768 variétés de céréales pour le petit-déjeuner. Même un travailleur au salaire minimum peut acheter la plupart d’entre elles pour moins de 30 minutes de travail.
Nous disposons de plus de biens et de services – et travaillons moins d’heures pour nous les offrir – que n’importe quelle génération précédente.
Catastrophisme
Le monde d’aujourd’hui est incomparablement plus riche que celui des décennies passées. Pourtant, les annonciateurs de catastrophes n’ont jamais été capables de le voir.
Comme l’a écrit Matt Ridley dans The Rational Optimist en 2011…
« Au cours de ma vie d’adulte, j’ai écouté les prédictions implacables d’une pauvreté croissante, de famines à venir, de déserts en expansion, de pestes imminentes, de guerres de l’eau à craindre, d’un épuisement inévitable du pétrole, de pénuries de minéraux, d’une baisse du nombre de spermatozoïdes, d’un amincissement de la couche d’ozone, de pluies acidifiantes, d’hivers nucléaires, d’épidémies de vaches folles, du bug informatique de l’an 2000, d’abeilles tueuses, de poissons changeant de sexe, de réchauffement planétaire, d’acidification des océans et même d’impacts d’astéroïdes qui mettraient actuellement un terme terrible à cette parenthèse heureuse.
Je ne me souviens pas d’une époque où l’une ou l’autre de ces craintes n’était pas solennellement défendue par des élites sobres, distinguées et sérieuses et répercutée de manière hystérique par les médias. »
La ressource la plus importante dans le monde d’aujourd’hui n’est pas le pétrole, le gaz naturel ou les minerais de terre rare. Ce sont les gens. En utilisant leur intelligence et leur créativité à bon escient, les hommes et les femmes font que les autres ressources deviennent plus abondantes.
L’accroissement de la population ne crée pas seulement de la demande supplémentaire (bien que la demande crée également de la croissance et de la prospérité). Il fait croître l’offre d’idées, de connaissances et de travail productif.
Tout cela nous aide à vivre plus longtemps, en meilleure santé, plus riches et plus libres. Nous ne devons pas sous-estimer cette valeur.
Chaque personne – riche ou pauvre – ne dispose que de 24 heures par jour et d’un grand nombre d’années à vivre.
Le temps est la seule ressource qui ne peut être économisée, recyclée, dupliquée ou récupérée.
Lorsque vous passez moins de temps à travailler pour nourrir et habiller votre famille, mettre un toit au-dessus de votre tête, allumer la lumière et payer vos factures, vous gagnez la richesse ultime : plus de temps pour faire ce que vous voulez vraiment faire.
Ce n’est pas seulement de la prospérité. C’est la superabondance.
Et il s’agit une autre bonne raison d’être optimiste quant à l’avenir de notre économie.
2 commentaires
C’est sympa de lire un article aussi optimiste, mais il ne résiste malheureusement pas à une analyse même succinctissime. Qu’un Américain se nourrisse avec seulement 30 mn de travail par rapport à un chasseur cueilleur qui mettait 3 ou 4h pour y arriver est une caricature tellement grossière qu’elle en devient mensongère. Nous ne pouvons éviter aujourd’hui d’avoir une voiture, un téléphone, ordinateurs, TV, logement coûteux etc. Ce qui fait qu’au delà de sa stricte nourriture (et quelle qualité de nourriture ??), l’américain en question trime au moins 12h par jour avec souvent 2 boulots, alors que le chasseur cueilleur, lui, avait fini sa journée quand il avait mangé. Le reste est à l’avenant, ce serait trop long de tout corriger … mais c’est bien tenté, on aurait envie d’y croire.
Relativement d’accord sur la plupart des petits objets de consommation, mais pas sur le coût des habitations (TTC) qui sont devenues inabordables pour les salaires (nets). Il suffit de remonter à peine plus loin pour voir qu’un salaire suffisait pour faire vivre une famille et acquérir l’habitation principale. Depuis, les États ont beaucoup grossi, se sont arrogés beaucoup (trop) de pouvoir, et sont en conséquence devenus dispendieux… aux frais de cette classe moyenne.