▪ Quelle corvée ! Notre ordinateur portable a rendu l’âme hier matin. Nous avons perdu des heures à essayer de le ressusciter. Nous sommes comme un charpentier sans marteau… un clown sans nez rouge… un idiot sans village.
En attendant, le monde financier semble lui aussi sur le point de rendre l’âme. C’est le genre de nervosité boursière qui se règle généralement d’elle-même — par un plongeon à pic. Oui, notre drapeau d’Alerte au Krach — en lambeaux, délavé et élimé — est ressorti. Ignorez-le à vos risques et périls !
La Fed injecte encore quatre milliards de dollars de nouvelles devises dans le système chaque jour. Et le gouvernement américain y rajoute cinq milliards de dollars de dépenses déficitaires quotidiennement.
Avec ce genre de soutien, on ne s’attendrait pas à ce que les prix des actifs chutent. Ils devraient plutôt grimper en flèche.
« Ne luttez pas contre la Fed », avertissent les vétérans.
Mais attention. La Fed pourrait avoir perdu le contrôle.
La Grande Correction ne disparaît pas. Elle s’intensifie.
Comme vous le savez, c’est la guerre, là-dehors. Les autorités contre le marché. Le marché veut du changement. Les autorités luttent pour protéger le status quo.
C’est une lutte antique. Mais cette phase dure depuis plus de dix ans. Les marchés essaient de baisser… pour corriger leurs erreurs… pour réduire la quantité de dettes dans le système. Et les autorités répliquent avec une puissance de feu gigantesque — forçant les prix à regrimper… ajoutant plus de dette empêchant les faillites. Et là, la bataille s’échauffe.
Que faut-il en penser ? Pour commencer, les autorités peuvent détruire la richesse. Elles peuvent l’empêcher. Mais seul le secteur privé — et les forces du marché — peuvent en créer.
Ensuite, plus les autorités se mêlent du marché, plus le résultat se déforme et devient grotesque. La réglementation, le trucage des marchés du crédit, les renflouages et les subventions — tous pervertissent l’issue naturelle des forces du marché.
Enfin, les autorités utilisent actuellement une force gigantesque pour bloquer une correction boursière — ce qui génère des problèmes inattendus, considérables et pernicieux. Elles ont mis de l’argent dans le système pour tenter d’encourager les dépenses et l’investissement. L’argent fait grimper les actions — donnant aux investisseurs plus de « richesse » à dépenser. Mais elle tente également les spéculateurs, les attirant dans des trades risqués… et fait grimper les prix du pétrole, donnant aux entreprises et aux consommateurs des prix de l’énergie plus élevés… et moins d’argent à dépenser sur d’autres choses.
Voyons ce qu’il se passe ensuite.
Certes, les autorités n’ont pas causé les tremblements de terres au Japon, ni les révolutions et les guerres civiles en Afrique du Nord. Mais elles ont créé une structure financière si branlante… si chargés de dettes… que presque n’importe quelle calamité peut la mettre à bas.
Il se trouve que les troubles politiques dans les Etats arabes et les problèmes nucléaires du Japon… entourent le marché le plus important au monde — le pétrole — comme les mâchoires d’un étau.
Les Arabes en produisent. Les Japonais en consomment. Sans ses réacteurs nucléaires, le Japon dépendra plus lourdement d’autres formes d’énergie… laissant encore plus de gens faisant la queue, des jerrycans vides à la main.
C’est là que les autorités interviennent — leur argent facile avait déjà envoyé le prix du pétrole d’un plus bas de 30 $ au plus dur de la crise de 2009… à un sommet de plus de 100 $ avant que la première tasse de café ne commence à trembler au Japon.
Où le prix va-t-il aller ensuite ? Nous n’en savons rien. Mais il est sous pression des deux côtés — l’offre et la demande — simultanément.
▪ Et voilà une petite chose que vous devriez savoir :
Selon Nomura Securities, chaque fois qu’il se produit une grande augmentation du prix du pétrole — 170% ou plus — il y a également une récession.
A chaque fois, depuis 40 ans — 1974, 1979, 1990 et 2000.
N’oubliez pas que la dette subprime des Etats-Unis n’était pas seule à causer la ruine de l’économie en 2008. Il y avait aussi la hausse des prix du pétrole… qui réduisait les budgets des ménages partout dans le monde. Et devinez quoi ? Le prix de l’or noir a déjà grimpé de plus de 170%. Il avait atteint le point critique avant même les révolutions au Proche-Orient ou les tremblements de terre sur la côte japonaise.
A présent, sous encore plus de pression, nous pouvons nous attendre à un prix du pétrole encore plus élevé… jusqu’à ce que la crise se déchaîne une nouvelle fois.
Note : Cet article vous a plu ? Pour recevoir tous les jours l’édition complète de La Chronique Agora par e-mail, il suffit de vous inscrire.