▪ On dirait que la grande hausse continue. Les actions grimpent ; l’or baisse.
Notre conseil : n’y faites pas attention. C’est comme griller un feu rouge. Faites-le une fois : il y a de fortes chances qu’il ne vous arrive rien. Faites-le deux fois : les probabilités restent sans doute en votre faveur. Mais continuez comme ça, et à moins d’être né une nuit de pleine lune le septième jour du septième mois de 1977, les problèmes sont inévitables.
Restez à l’écoute.
En attendant, nous avons expliqué notre dernière idée à un petit groupe de gens vendredi.
"Un système est condamné quand plus de gens ont intérêt à perpétuer une erreur qu’à la corriger".
La Fed, selon nous, fait une erreur colossale. Elle pense pouvoir réparer l’économie comme si elle réparait un vide-ordures. Il suffit de sortir les outils et de se mettre au travail ! C’est ainsi que Paul Krugman décrit la situation, en tout cas. Il pense que l’économie est une machine… et que les économistes sont des mécaniciens. Si l’économie ne fonctionne pas correctement, c’est juste parce que les économistes ne l’ont pas bien réparée.
Nous sommes donc censés croire que la Fed bidouille joyeusement, utilisant ses outils — les taux zéro et le QE — pour que l’économie fonctionne mieux. C’est une erreur gigantesque… mais qui n’est pas impopulaire. Elle permet aux autorités de financer des déficits gargantuesques… et de distribuer des billets de 100 $ à tour de bras. L’argent va aux gens qui votent… qui écrivent des éditoriaux pour le Wall Street Journal… et qui embauchent des lobbyistes. Plus la situation perdure… plus il y a de "zombies"… et plus il est difficile de les arrêter.
▪ Le cas du Pentagone
A mesure que l’argent s’écoule, il corrompt les organisations qui en bénéficient. L’agence Associated Press parle de l’armée qui nourrit les zombies :
"Le Pentagone a versé des centaines de millions de dollars par an — de l’argent des contribuables — à des gens et des entreprises qui ne le méritent pas. Les faiblesses de sa gestion financière sont si graves qu’il n’y a quasiment eu aucun progrès dans la correction de ces erreurs ni même dans la mesure de leur ampleur, selon un rapport publié par un comité du Sénat US jeudi".
"Le département de la Défense US a rapporté avoir versé plus de 1,1 milliard de dollars en trop durant l’exercice fiscal 2011 à du personnel et des retraités militaires, des travailleurs civils de la défense, des sous-traitants et autres. Mais selon des enquêteurs du GAO (équivalent américain de la Cour des Comptes), ce chiffre n’est pas crédible à cause de factures manquantes et autres déficiences, en plus d’erreurs de calcul".
"Le corps des ingénieurs de l’armée US par exemple a dépensé, depuis 2009, 256 000 $ pour un programme de détection automatique des trop-versés — programme qui n’a détecté qu’un seul versement incorrect de 20,79 $, selon le GAO".
Soyons juste avec les comptables du Pentagone : un milliard ou deux de gaspillage sur un budget de 700 milliards de dollars, ça ne semble pas trop mal. Mais comme le disait Everett Dirksen, "un milliard par-ci, un milliard par-là… et bientôt on parle de vraies sommes".
Un autre article récent nous dit qu’il y avait plus de sous-traitants du Pentagone en Afghanistan que de soldats. Les bidasses ont peut-être toutes sortes de motivations mal conçues et inappropriées… mais les sous-traitants sont clairement là pour une raison simple : l’argent.
Et dans l’hebdomadaire Defense News, nous apprenons que tandis que les guerres diminuent, le Pentagone lui-même continue d’augmenter :
"La taille des vastes organisations de supervision du Pentagone a augmenté de plus de 15% entre 2010 et 2012, en dépit d’efforts pour réduire la bureaucratie du département de la Défense US".
"Le 9 août 2010, Robert Gates, alors secrétaire à la Défense, avait affirmé que le Pentagone devait réduire son personnel. […] Mais près de trois ans plus tard, la taille du personnel au sein [des services de l’armée] a augmenté, faisant naître une nouvelle série de demandes, de la part de dirigeants du Pentagone et d’observateurs, pour une réduction de la défense."
"L’état-major interarmées, par exemple, est passé de 1 286 personnes en 2010 à 4 244 personnes en 2012, une augmentation de 230%".
"’Le problème, c’est que la bureaucratie est plus résistante que même le secrétaire le plus puissant’, a déclaré Arnold Punari, major-général retraité des Marines, consultant et membre du Defense Business Board".
Les secrétaires à la Défense vont et viennent. Les zombies, eux, viennent… et ne s’en vont plus jamais.