▪ Christine Lagarde, ancienne étudiante de l’école Holton Arms à Bethesda, dans le Maryland et désormais à la tête du FMI, veut que l’Europe assouplisse sa politique d’austérité. Wolfgang Schäuble estime quant à lui que Lagarde devrait se taire.
Schäuble souligne que l’Europe a un chemin difficile et escarpé à parcourir. Réduire la dette, c’est comme gravir une montagne, explique-t-il. Si l’on décide que c’est trop difficile et qu’on se retourne pour prendre la direction opposée, « alors la montagne devient plus haute encore », dit-il.
Lagarde ne sait probablement pas si elle monte ou si elle descend. Au moins n’est-elle pas toute seule. Ben Bernanke, Mario Draghi, Larry Summers, Joseph Stiglitz, Paul Krugman — tous sont irrémédiablement perdus.
Mais voici un rapport du Wall Street Journal qui pourrait aider ces randonneurs à s’orienter :
« Pour la première fois, l’Asie est la région la plus riche au monde, selon une nouvelle étude de Crédit Suisse ».
« Le rapport de la banque sur la richesse mondiale en 2012 […] révèle que la région a dépassé l’Europe en termes de richesse des ménages durant la période de 12 mois se terminant en juin. Si la richesse globale des ménages a chuté de 5,2%, l’Europe a subi le plus gros revers à cause de sa crise de dette et du ralentissement économique mondial, sa richesse chutant de 14% à 69,3 milliers de milliards de dollars. La richesse de l’Asie s’est avérée plus résistante, ne diminuant que de 1,9% sur la même période, à 74,1 milliers de milliards de dollars ».
« De plus, le rapport prévoit que les Asiatiques s’enrichiront à un rythme plus rapide que toute autre région au cours des prochaines années. Le nombre de millionnaires en Asie devrait augmenter de 70% au cours des cinq prochaines années, passant à 11,7 millions de personnes, le Japon et la Chine couronnant le plus de nouveaux millionnaires. Une étude similaire publiée plus tôt cette année par Capgemini et RBC Wealth Management a rapporté que l’Asie comptait déjà plus de millionnaires que les Etats-Unis ».
« Le rapport de Crédit Suisse conclut que le pays le plus riche du monde reste la Suisse, avec un patrimoine moyen de 468 000 $ par adulte, sept rangs de plus que les Etats-Unis, où les adultes ont en moyenne 262 000 $ à leur nom. Trois pays d’Asie-Pacifique sont entrés dans le top 10 : l’Australie arrivait deuxième, avec une richesse moyenne de 355 000 $ par adulte, tandis que le Japon (270 000 $) et Singapour (258 000 $) arrivaient cinquième et huitième respectivement. Singapour a déjà le plus grand nombre de millionnaires per capita dans le monde, selon une étude publiée par le Boston Consulting Group plus tôt dans l’année ».
D’accord… les Etats-Unis sont troisièmes !
Oui, si l’on divise le monde en trois grands blocs économiques — l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord — ce sont les plus pauvres. Et si l’on classe les pays individuellement, ils sont huitièmes.
Pas si mal. Mais probablement en train d’empirer.
Pourquoi ?
▪ Des zombies. Des zombies avec des fusils
L’Asie a peu de zombies. Jusqu’à récemment, elle ne pouvait se permettre d’en avoir. Les zombies sont des parasites. Un luxe. Deng Xiaoping et d’autres dirigeants communistes ont vu ce que leur politique parasite avait fait à la Chine. Elle s’était appauvrie tandis que d’autres régions d’Asie — Taïwan, la Corée du Sud, le Japon — étaient devenues très riches. C’était mauvais pour le pays, bien entendu. Mais c’était également mauvais pour les zombies chinois, qui se retrouvaient à cours de richesses à dérober.
« S’enrichir est glorieux », dit-il. Le secteur privé chinois s’est débarrassé de ses contrôleurs zombies. Même chose en Russie et dans de nombreuses autres économies autrefois communistes. A présent, la Chine s’enrichit tandis que d’autres pays prennent du retard.
Un pays apprend. Un autre désapprend.
L’Europe est pleine de zombies. Partout où l’on regarde, on voit un parasite. L’un régule le secteur financier. L’autre obtient un appartement subventionné. Un autre encore est retraité à 55 ans… profitant d’une pension qu’il n’a jamais financée.
Après les pires guerres de l’histoire, les Européens voulaient un système plus doux. Arrêtons de nous battre entre nous, se sont-ils dit, et vivons mieux — grâce à l’argent des autres. Ils ont créé tout un continent où la moitié des gens travaille… tandis que l’autre moitié est constituée de zombies. Non que nombre de zombies ne soient des gens travaillant dur. Il y a des docteurs, des enseignants et de conducteurs de trains honnêtes parmi eux. Mais c’est une classe de luxe… soutenue, soignée et souvent gâtée par des subventions, des réglementations et des dépenses gouvernementales directes. Dans le TGV, le contrôleur gagne-t-il son argent ? Un hôpital géré par le gouvernement est-il efficace ? Les musées sont-ils vraiment une bonne utilisation des fonds publics ? Qui sait ? Lorsqu’on commence à dépenser de l’argent en dehors du système de marché, on ne peut jamais savoir quel travail rapporte ou pas. Et puis… de nombreuses personnes dans l’Etat-Providence européen ne travaillent pas du tout.
Le coût de toutes ces dépenses sociales est si conséquent que bien peu de gouvernements européens peuvent encore se les permettre. La plupart accumulent les déficits année après année… et attendent l’effondrement ultime de leurs finances nationales. Schäuble leur dit de se reprendre et de contrôler leurs dépenses. Lagarde leur dit de ne pas se précipiter ; les zombies pourraient se plaindre.
2 commentaires
bonjour
Mais oui Mr Bonner votre système ultra libéral n a pas encore réussi à détruire les services publics en Europe et c est pas demain la veille : ne prenez pas vos pervers désirs pour la réalité ! Vos modèles comme Enron ou Goldman Sachs vous pouvez vous les garder , merci !
@bobforrester pourrait sans doute nous expliquer la veritable utilité de ces soi-disant services publics dont il semble vouloir défendre à tout prix?
C’est l’obésité de ces structures publiques et para-publiques qui est responsable des problèmess que nous rencontrons.
Mais vous-êtes comme la plupart des français, attaché à votre confort égoïste distribué par notre État-providence. Je le reconnais il est plus facile de recevoir l’argent des autres et d’attendre que l’État fasse tout plutôt que de se prendre en main.
Votre Super-État providence vous pouvez le garder!