Prêts de la Fed, argent de la planche à billet, cadeaux fictifs et autres instruments bien utiles…
Nous doutons obtenir un jour un prix Nobel pour nos analyses, pas même dans la catégorie des « délires politiques » ou des « folies de la Fed ». Mais, peut-être que, à titre posthume, elles mériteraient une note de bas de page dans un « Guide pour les cyniques de la philosophie politique » qui n’a pas encore été écrit.
Depuis quelques jours, nous expliquons pourquoi et comment les élites corrompues ont tendance à dévorer les classes moyennes qui les soutiennent. Les lecteurs attentifs remarqueront peut-être quelques détours et impasses dans notre discours ; ne vous en inquiétez pas ; nous explorons un nouveau territoire, qui n’a pas encore été cartographié.
Nous avons déjà constaté un certain nombre de choses : le gouvernement est dirigé par une petite élite. Ils l’utilisent comme un moyen de transférer le pouvoir et la richesse de la classe moyenne vers leurs propres mains.
L’intérêt de l’immobilier
Pourquoi la classe moyenne ? Parce que c’est là que se trouve l’argent. Les riches ont tendance à être fermement ancrés au sein de l’élite elle-même… ou disposent de moyens de protéger ce qu’ils ont. Et les pauvres n’ont rien à prendre. Ce qui laisse les grandes multitudes de gens se situant au milieu… tels des agneaux à un pique-nique entre loups.
Mais si l’élite dépend de la classe moyenne, pourquoi voudrait-elle la sacrifier ? C’est ce qui nous intéresse aujourd’hui.
Commençons par une mise au point. Les maisons représentent l’endroit où la classe moyenne conserve la majeure partie de sa richesse. Voici ce qu’en dit Vitaly Katsenelson, dans le podcast « Fatal Conceits » :
« Laissez-moi vous donner quelques chiffres. Si vous aviez acheté une maison en 2019, ou même en 2021, cela vous aurait coûté environ 420 000 $. Le taux d’intérêt était de 3%, ce qui vous aurait coûté environ 15 000 $ par an en versements hypothécaires.
Lorsque les taux passent de 3% à 7,6%, comme c’est le cas aujourd’hui, le versement hypothécaire passe à 30 000 $. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le ménage américain médian gagne environ 75 000 $ par an, soit environ 60 000 $ après impôts, en gros. En d’autres termes, lorsque les taux d’intérêt étaient de 3%, ils consommaient 25% des revenus d’une personne. Aujourd’hui, si vous achetiez une maison aux prix d’aujourd’hui, à ces taux d’intérêt, cela consommerait la moitié du revenu d’une personne.
Le logement est aujourd’hui inabordable. Ce qui doit se passer, c’est que, pour que le marché du logement retrouve les prix et l’accessibilité de 2019, 2020, 2021, il faut qu’ils baissent de 30 ou 40%. »
Et cela risque d’empirer. MarketWatch :
« Selon M. Bullard, un taux d’intérêt de référence compris entre 5% et 7% pourrait être nécessaire pour réduire l’inflation.
Le taux d’intérêt de référence de la Réserve fédérale pourrait devoir augmenter jusqu’à 7% pour exercer une pression à la baisse sur l’inflation, a affirmé le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard.
‘Pour atteindre un niveau suffisamment restrictif, le taux directeur devra être augmenté davantage’, a déclaré Bullard. »
Sous pression
Vous pourriez considérer les actualités financières comme des mouvements normaux du marché. Mais il existe : des courants profonds, sous la surface, qui vous entraînent, comme une feuille sur une rivière, peu importe ce que vous pensez ou ce que vous voulez.
Nous avons pu constater que la destruction de la classe moyenne se produit… même si cela ne semble pas avoir de sens. La Fed a abaissé les taux à des niveaux absurdes – ce qui a attiré les gens dans l’achat de maisons surévaluées à des taux hypothécaires sous-évalués. Puis la Fed a augmenté les taux, de sorte que des millions de familles de la classe moyenne auront du mal à faire face à leurs paiements hypothécaires.
Le gouvernement américain a dépensé bien plus d’argent qu’il ne pouvait en récolter par le biais d’une taxation honnête… et a compté sur l’inflation (en émettant plus de monnaie) pour combler la différence.
Le gouvernement américain a ainsi rendu la classe moyenne dépendante des prêts hypothécaires subventionnés, des prêts hypothécaires à faible taux d’intérêt garantis, des prêts étudiants (et de leur effacement), des chèques de « relance », des prêts PPP pendant l’hystérie du Covid… et bien plus encore…
Désormais, leurs intellects émoussés par Facebook et la télévision, et entraînés par le gouvernement pour s’attendre à obtenir quelque chose à partir de rien, 63% des Américains « soutiennent fortement » des paiements directs en provenance du gouvernement pour combattre l’inflation. Oui, ils sont prêts à combattre ce feu avec des seaux de kérosène !
L’inflation est manifestement nuisible au secteur de la production de richesse de notre société. C’est-à-dire qu’elle est particulièrement nuisible à la classe moyenne. L’homme moyen vend son temps. Et l’inflation dévalue le temps.
Les prêteurs n’attendent pas… les commerçants n’attendent pas… les employés n’attendent pas – tout le monde doit se dépêcher de gagner et de dépenser son argent aussi vite que possible. Il n’y a pas de paiements à long terme. Les investissements en capital à long terme sont abandonnés. L’argent n’est pas mis en dépôt, où il « fructifiera avec le temps ». Des files d’attente se forment devant les stations-service, les organismes d’aide sociale et les boulangeries. Le temps est perdu, et le lendemain disparaît alors que la lutte pour survivre devient une routine quotidienne.
Les salaires réels baissent. Et, avec eux, le niveau de vie de la classe moyenne chute. Et bientôt, la classe moyenne disparaîtra. Quelques-uns se taillent un chemin pour rejoindre les riches. La plupart échouent parmi les pauvres, cherchant désespérément une autre aumône de l’Etat.
C’est ce qui s’est passé dans la Rome antique, menant à l’effondrement de l’empire au Ve siècle. Et c’est une histoire que nous avons vue maintes et maintes fois depuis lors. L’argent s’en va. La classe moyenne disparaît. Et puis le pays tout entier part à la dérive.
Sous pression
Mais si l’inflation est si néfaste, pourquoi existe-t-elle ? L’explication la plus simple est que la compression des classes moyennes est également soumise à la loi des rendements décroissants. Au fur et à mesure que la richesse et le pouvoir sont accaparés, les classes moyennes se battent de plus en plus. Les politiciens qui promettent « pas de nouveaux impôts »… et qui augmentent ensuite les impôts, comme l’a fait George Bush père… sont écartés.
L’emprunt, aussi, implique une boucle de rétroaction négative. Lorsque le gouvernement emprunte davantage, il fait grimper les taux d’intérêt, ce qui augmente ses propres coûts de fonctionnement et paralyse l’économie dont il dépend pour ses recettes fiscales.
Qu’est-ce qu’il reste ? Comment l’élite peut-elle alors maintenir le flux d’argent et de pouvoir dans sa direction ? L’inflation. Tant qu’ils peuvent s’en tirer en payant leurs factures en « monnaie de planche à billet », c’est un moyen indolore de garder la tête haute.
Le record a été établi par l’équipe Trump pendant l’hystérie du Covid. Sur une période de 12 mois, elle a « imprimé » et décaissé de l’argent frais au rythme le plus rapide de l’histoire.
Mais il y a plus qu’une simple « erreur » fiscale ou même une escroquerie calculée. Il y a un autre aspect, plus profond et plus sinistre. Afin d’imposer leur propre volonté… l’élite doit rejeter la sagesse des morts… et surmonter la réticence naturelle des classes moyennes.
« L’homme moyen » veut vivre dans sa propre maison, pas dans une tour d’habitation collective. Il préfère sa propre voiture aux transports publics. Il se méfie des experts et se fie plutôt à son propre « bon sens ». Et il attend de ses semblables qu’ils fassent preuve de décence.
Les organisateurs de la conférence de Davos lui disent qu’à l’avenir, « vous ne posséderez rien et vous serez heureux ». Mais il n’y croit pas.
Alors, il devra être détruit.