Rubrique "Or" puis "Valeurs étrangères", tel fut l’ordre chronologique de ma collaboration à Vos Finances. Journaliste, investisseur à titre privé, et fidèle lectrice de La Chronique Agora, je suivais le cours du métal jaune en tant que matière première.
Mon passé d’ingénieur dans l’aéronautique m’avait familiarisée avec trois domaines :
– L’industrie des "vraies choses" par opposition à celle du service.
– Le cours des matières premières sans lesquelles ces "vraies choses" ne se fabriquent pas.
– La parité euro-dollar puisque achats et ventes sur les marchés internationaux se réalisent dans cette monnaie.
L’OR : vous faire profiter d’un cycle haussier de long terme
Pourquoi l’or ?
L’objectif de Vos Finances était de couvrir l’or sous l’angle patrimonial, fidèlement à l’esprit de La Chronique Agora. Le 1er mars 2004, l’once d’or cotait alors très exactement 400 $ au fixing de Londres et j’affûtais ma plus belle plume (en or) pour parler du métal jaune qui commençait à se réveiller d’un long sommeil, dans une superbe ignorance médiatique.
Trois ans plus tard, en avril 2007, l’once cote 685 $… L’ignorance médiatique a fait place à une couverture épisodique lorsque l’or frise ou franchit des "seuils psychologiques" : 600 $, 700 $… Mais nous sommes loin de la lutte finale de la montée de la "relique barbare". Car toute monnaie fiduciaire naît atteinte d’une maladie génétique abominable, un véritable cancer : la démultiplication néfaste". La monnaie fiduciaire se crée au bon vouloir des gouvernements ; il en faut toujours plus pour avoir la même "vraie chose".
En fin de compte, l’or permet de mesurer le "plus", l’inflation. L’ère de l’informatique, de la nouvelle économie, de l’enrichissement par la circulation des 0 et des 1 dans les ordinateurs n’y changera rien. Il y a la bonne dette, celle qui se consacre à l’investissement pour produire, la dette de la fourmi besogneuse, et il y a la mauvaise dette, celle qui est faite pour consommer, la dette de la cigale que flattent les politiciens à des fins électorales.
Mais, puisque nous vivons un cycle haussier de l’or, il n’est pas interdit de profiter de l’effet de levier des actions minières. C’est pourquoi, outre l’actualité du métal jaune et des analyses de fond, la rubrique "Or" propose aussi des recommandations dans ce secteur. Il s’agit en général de valeurs dites de "croissance" : moyennes capitalisations ou juniors. Car ce sont les mines de cette catégorie qui offrent le meilleur ratio Risk/Reward.
Et dites-vous bien que même si les minières sont cotées en devises étrangères, l’or se bonifie dans toutes les monnaies et les plus-values visées compensent, en général, très largement les taux de change. Ensuite, certes les minières ne sont pas éligibles au PEA, et les plus-values sont imposables, mais pour ma part, je trouve que les plus-values potentielles sont telles que le jeu en vaut largement la chandelle.
Les valeurs étrangères : une diversification indispensable
En 2005, lorsque la rubrique "Valeurs étrangères" fut créée, la parité eurodollar s’établissait au niveau record de 1,3564 (janvier 2005). L’objectif de Vos Finances était de proposer des valeurs hors zone euro dans un souci de diversification de portefeuille. Ma formation et mes goûts me font recommander des entreprises de taille moyenne, innovantes par leur technologie et tournées vers l’industrie. Je sélectionne également des fonds thématiques ou géographiques sur des marchés ou des secteurs dits émergents.
Les férus de finances, de services ou de grandes multinationales ne trouveront pas toujours leur bonheur dans cette rubrique. En effet, les plus grandes valeurs étrangères du secteur cotent également à Paris et bénéficient donc d’une information en langue française. Mais surtout, "je comprends mal la finance". Mon grand-père, à qui je m’ouvrais un jour de cette lacune, m’expliqua comment banquiers et assureurs vivaient de "menues rapines", ces frais récurrents et indolores maintenant prélevés automatiquement.
Avouez qu’il est très difficile d’évaluer la progression du poste "menues rapines" dans les bilans et les résultats d’une entreprise. L’industrie, la biotechnologie, la mine, l’énergie sont des secteurs plus transparents dans lesquels l’évaluation du savoir-faire et des actifs constitués par l’outil industriel reste objective.
Tops et Flops
La pire performance de la rubrique "Or" est venue de Durban Deep. J’avais conseillé la quatrième mine d’or d’Afrique du Sud en décembre 2004. Hausse du rand par rapport au dollar, mauvaise maîtrise des coûts de production lui ont valu de frôler le dépôt de bilan.
Patiemment conservée durant sa descente aux enfers, la ligne a pu être revendue en novembre 2005 en limitant la casse grâce à une parité eurodollar favorable. Bilan : -18%. Leçon : lorsqu’une mine produit dans une monnaie forte autre que le dollar, les coûts de production ne souffrent aucun dérapage.
La meilleure performance de la rubrique "Or" est venue de Centerra Gold en juin 2006 avec 100% de plus-value en 11 mois. Leçon : il faut profiter de l’effet de levier procuré par les minières moyennes car dans le même temps, l’once d’or n’avait progressé que de 50%.
Du côté des valeurs étrangères, un grand regret avec Ditem Exploration, une exploratrice de l’uranium, achetée en mai 2006, juste avant une correction. La transaction s’est soldée par une moins-value de 37% en juin 2006, le stop-loss ayant été touché. Depuis, le parcours de Ditem justifie les regrets (+500%), comme me le faisait remarquer un lecteur. Mais il y a plus à gagner qu’à perdre à gérer rigoureusement ses stops.
Terminons sur les belles performances que nous avons réalisées, toujours dans la rubrique "Valeurs étrangères", avec dernièrement nos 150% sur UrAsia. Le secteur médical a été source de gains spectaculaires avec la biotechnologique Celgene (102% de plus-value en avril 2006) et la robotique d’Intuitive Surgical (77% de plus-value en février 2006). Dans ce domaine, l’Europe affiche du retard par rapport au continent nord-américain, où se trouvent de très belles opportunités. étrangères