Jamais encore un pays ayant la devise de réserve mondiale n’avait fait faillite. La suite devrait être intéressante…
Les actions US ont atteint des sommets historiques la semaine dernière. Devinez quoi ? En termes d’argent réel – c’est-à-dire en dollars pré-1971 adossés à l’or –, les actions perdent du terrain depuis le début du millénaire.
Nous assistons à l’un des épisodes les plus remarquables de l’histoire financière. Les investisseurs pensent gagner de l’argent… alors qu’en réalité, ils s’appauvrissent.
A Davos, Donald J. Trump a annoncé aux membres du Deep State que l’économie américaine est « spectaculaire » – mais la majorité des comtés US ne se sont jamais remis de la crise 2008-2009.
Quelle belle époque… à condition d’avoir quelques sous de côté et le sens de l’humour. Il nous arrive dessus un bulldozer financier à l’échelle mondiale…
Un désastre financier
Oui, nous avons vu plein de petites républiques bananières faire faillite. Le pays dépense trop. Il vole trop. Ensuite, que fait-il pour couvrir la corruption et le gaspillage ? Il imprime de l’argent.
En revanche, nous n’avons jamais vu un pays qui a la devise de réserve mondiale et une économie de 20 000 Mds$ subir le même sort. Ce sera amusant à regarder.
Et sur cette télévision, on n’a pas la télécommande. On ne peut pas l’éteindre.
Peu importe l’intelligence des gouverneurs de la Réserve fédérale. Peu importe le génie stable en place à la Maison Blanche. Peu importe ce que quiconque fait ou pense.
Il n’y a même pas besoin d’un « méchant » ou d’un monstre monétaire. Milton Friedman est quasiment un saint, dans certains cercles – mais c’est lui qui a inventé le nouvel argent en 1971… et la destruction qui nous attend sera principalement de sa faute.
Oui, cher lecteur, même de bonnes personnes font de mauvaises choses… et même des gens intelligents commettent des erreurs si crétines que les dieux pouffent, tandis que les morts se tordent de rire.
Ils ont déjà vu ça. Ils savent comment ça finit.
Alors voyons de plus près pourquoi c’est inévitable, alors même qu’ils font tout « bien »…
On fait le bon choix
La Fed a clairement fait le bon choix lorsqu’elle a décidé d’injecter des centaines de milliards de nouveaux dollars dans le marché des repos. Sinon, l’économie mondiale, le marché boursier… tout l’édifice se serait effondré.
Elle fera sans doute le bon choix la semaine prochaine – et celle d’après. Les autorités doivent « rouler » 6 000 Mds$ de prêts de court terme lors des six prochains mois. Tel est le coût de l’excès de dépenses – guerres, gabegies, allocations, gaspillage – du gouvernement américain.
Et… cela ne disparaîtra pas. Aucun candidat – démocrate ou républicain – ne se propose de réduire les dépenses américaines. Et aucun président ne pourrait survivre à son poste si les comploteurs du Deep State se retournaient entièrement contre lui.
C’est pourquoi ils feront tous le « bon » choix.
Par ailleurs, qui pourrait blâmer Obama et Bernanke, alors à la tête de la Fed, d’avoir appuyé sur le bouton « panique » en 2008 ? Ils ont fait ce qu’il fallait, ajoutant 10 000 Mds$ de déficits et 3 600 Mds$ au QE (assouplissement quantitatif) de la Fed.
Bernanke a eu « le courage d’agir » et a sauvé le pays d’une terrible récession ; c’est lui-même qui l’a dit.
Et M. Trump n’a-t-il pas fait ce qu’il fallait, lui aussi, en réduisant les impôts… et en augmentant les dépenses ? N’est-ce pas pour cela que le Dow Jones a atteint les 29 000 points… que le chômage est sous les 5% aux Etats-Unis… et qu’il peut se vanter à Davos ? C’est en tout cas ce qu’il pense.
M. Obama avait permis un modeste déclin des dépenses militaires à mesure que les guerres au Moyen-Orient s’apaisaient. Ensuite, non seulement Trump le « conservateur » a augmenté les dépenses militaires, il a aussi regonflé les allocations à domicile.
Les dépenses sociales américaines augmentaient de 3,2% annuellement sous Obama. Sous Trump, elles grimpent au taux annuel de 5,4%. Dans l’ensemble, les dépenses augmentent deux fois plus rapidement que durant les années Obama.
Qui s’en plaindrait ? Qui ne voudrait pas plus d’argent ? Les veuves ? Les vétérans ? Les compères ? Les lobbyistes ? Le marigot ? Tout le monde est pour – au moins au début.
Une légende de l’hyperinflation
Notre vieil ami Doug Casey a eu l’occasion de rencontrer une vraie légende des banques centrales : Gideon Gono – qui, en tant que gouverneur de la banque centrales du Zimbabwe, a imprimé des multi-milliards de billets de milliers de milliards de dollars zimbabwéens… et détruit l’économie du pays.
Doug rapport que Gono semblait être un homme intelligent et agréable. Il avait même écrit un rapport à son patron, le « camarade Mugabe » (c’est ainsi que le chef du Zimbabwe aimait à être appelé), dans lequel il proposait un dollar adossé à l’or. Il n’a eu recours à la planche à billets, a-t-il expliqué, que parce qu’il avait besoin d’un moyen de payer l’armée.
Est-ce que ce n’était pas le bon choix ? S’il n’avait pas payé l’armée, les soldats auraient pu se déchaîner… ou renverser le gouvernement.
Et que penser de Rudolf von Havenstein ? Il a présidé à l’un des épisodes d’hyperinflation les plus célèbres de tous les temps – en Allemagne au début des années 1920.
Ne se trouvait-il pas quasiment dans la même situation que le président actuel de la Fed, Jerome Powell ? N’a-t-il pas lui aussi fait le « bon » choix ? Liaquat Ahamed explique, dans le livre Lords of Finance [NDLR : Les Seigneurs de la finance] :
« Von Havenstein était confronté à un réel dilemme. S’il refusait d’imprimer l’argent nécessaire au financement du déficit, il risquait de causer une hausse sévère des taux d’intérêts, le gouvernement se démenant pour emprunter auprès de toutes les sources disponibles. Le chômage de masse qui s’ensuivrait, pensait-il, déclencherait une crise économique et politique nationale. »
Von Havenstein était-il idiot ? Malveillant ? Pas plus que le reste d’entre nous. Peut-être a-t-il fait le bon choix. Mais les résultats furent désastreux.
Imprimer de la nouvelle monnaie escroque toujours les gens qui ont travaillé, épargné et fait confiance à l’ancienne monnaie.