▪ M. Romney a eu sa chance. Il aurait pu clarifier sa campagne. Il aurait pu défendre sa position. Il aurait pu entrer dans l’histoire.
Durant une soirée privée, il a fait savoir que les zombies suçaient le sang de la nation. Quasiment la moitié des ménages américains ne pait pas d’impôts, a-t-il déclaré. Il sous-entendait que ces gens étaient devenus dépendants du gouvernement.
Les brasseurs d’opinion lui sont tous tombés dessus. Pire qu’un péché mortel, M. Romney avait commis une gaffe politique.
Où était cette gaffe ? Pas dans ce qu’il a dit : c’est vrai. Mais les candidats ne sont pas censés dire la vérité — là était le faux pas. Ne sait-il pas que les zombies votent ? C’est ce que David Brooks, dans le New York Times, appelle « une campagne présidentielle inepte ».
Oh, qu’on nous donne un candidat avec des tripes ! Un candidat avec un cerveau !
Nous n’avons pas plus d’informations sur le sujet que la semaine dernière. Mais nous avons eu plus de temps pour réfléchir. Et regarder. Ce que nous voyons, c’est un pays qui est en train d’étouffer sous les zombies. Ils sont partout. David Brooks à nouveau :
« En 1980, environ 30% des Américains recevaient une forme ou une autre d’allocations gouvernementales. Aujourd’hui, comme l’a souligné Nicholas Eberstadt, de l’American Enterprise Institute, ils sont environ 49% ».
« En 1960, les transferts gouvernementaux vers les individus se montaient à 24 milliards de dollars. En 2010, ce total était 100 fois plus élevé. Même en tenant compte de l’inflation, ces transferts ont été multipliés par plus de 700% au cours des 50 dernières années. Cette augmentation des dépenses, note Eberstadt, a augmenté plus rapidement sous les administrations républicaines que démocrates ».
▪ Qui sont les parasites ?
Le pauvre M. Brooks est indigné. « Qui sont ces parasites », veut-il savoir ?
« Est-ce le vétéran de la guerre en Irak ? Est-ce l’étudiant obtenant un prêt pour aller à l’université ? Est-ce le retraité touchant une pension de la Sécurité sociale ou de Medicare ? »
Nous savons ce qu’il pense. Quel idiot irait accuser ces gens d’être des « parasites » ?
Eh bien, nous ne sommes pas certain. Ils pourraient tous être des zombies, vivant du travail des autres. Le vétéran de guerre : qui paie ? L’étudiant : va-t-il rembourser son prêt ? Le retraité a-t-il assez payé pour couvrir sa pension ?
Ce n’est là qu’une petite part de l’histoire. De plus, des secteurs entiers — avec de vrais travailleurs produisant de vrais biens et services — ont été envahis et corrompus par les autorités.
On peut facilement montrer du doigt le secteur de la défense. C’est un monstre obèse qui s’inquiète plus de maintenir le flot d’avantages qui lui coule dans le gosier que de protéger vraiment le pays. L’ingénieur qui travaille pour Raytheon, par exemple, essaie de faire un travaille honnête… mais son entreprise tout entière a été transformée en zombie, en parasite du reste de l’économie.
Idem pour l’éducation. Les enseignants travaillent honnêtement toute la journée, pour un salaire honnête. Mais derrière eux se trouve une armée de zombies — des bureaucrates et des escrocs, mais dont le véritable rôle est de siphonner l’argent de l’économie productive.
On pourrait dire la même chose de la santé. Les médecins, les infirmières, les thérapeutes — des milliers et des milliers de vrais professionnels travaillent dur. Mais le secteur regorge aussi de zombies : administrateurs, avocats, régulateurs, contrôleurs, bureaucraties et agences. Le coût de la santé est exorbitant — et menace désormais de faire couler tout le pays. Pourtant, les avantages sont marginaux… au mieux. L’espérance de vie aux Etats-Unis est à peu près similaire que dans de nombreux autres pays qui dépensent beaucoup moins.
Les agriculteurs ! Nombre d’entre eux dépendent de subventions — directes et indirectes. Les constructeurs immobiliers ! Que feraient-ils si les autorités laissaient Fannie et Freddie faire faillite ? Les banquiers ! Idem.
▪ Bienvenue en zombocratie
Des zombies à gauche, des zombies à droite… et un zombie à tous les coins de rue lorsque vous essayez de rentrer chez vous.
La Fed offre d’imprimer une quantité illimitée d’argent. L’administration Obama offre de créer de nouveaux emplois. Mais le vrai problème, ce sont les zombies. Le pays est en train de se mettre sur la paille en essayant de tous les entretenir — administrateurs, lobbyistes, avocats, régulateurs, contrôleurs, empêcheurs de tourner en rond… personnes créant de la paperasserie gouvernementale… personnes remplissant la paperasserie…
… et il y a les 49% touchant des allocations directement du gouvernement.
Mais on ne peut pas en parler. Toute tentative de discussion sur le sujet est considérée comme étant d’un libéralisme sans coeur.
Et puisqu’on ne peut pas en parler, on ne peut pas le changer. Au lieu de ça, les zombies touchent une part de plus en plus grande de la production nationale… jusqu’à ce que le système tout entier s’effondre.
Et ça, c’est une zombocratie.