▪ Comme chaque année, la banque d’investissement a publié ses principales idées pour 2012. La plupart des scénarios envisagés sont intéressants — même si je trouve certains moins pertinents que d’autres. Je prends donc quelques minutes ce matin pour vous donner mon avis sur les principaux axes de Goldman Sachs.
▪ Goldman Sachs est short (vente) sur le Bund allemand
Je suis tout a fait d’accord avec Goldman sur ce point. Les taux allemands a 10 ans sont au plus bas et le Bund, qui évolue à l’inverse des taux, est donc au plus haut historique, dans un mouvement qui semble clairement insoutenable à moyen terme.
On l’a vu récemment, même l’Allemagne est concernée par la crise de la dette souveraine et pourrait perdre son triple A. Elle réalise peu à peu qu’elle est dans le même bateau que les Européens. Et elle devra bien se résoudre à aider les autres pays pour enfin trouver une solution à cette crise. Si, à terme, les euro-obligations finissent par s’imposer — ce qui devrait probablement se faire progressivement –, vendre le Bund est donc une idée intéressante à moyen terme.
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Trois mesures a mettre en place avant la dégradation de la France
Tous les critères sont en place pour la perte du « Triple A » des obligations françaises… et si cela se produisait, des millions d’épargnants français verraient leur argent partir en fumée.
Comment vous protéger si la catastrophe arrivait ?
Tout est expliqué ici…
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Dans la suite de ce scénario, on peut également envisager une légère baisse de l’aversion au risque en Europe. Ainsi, apres une année difficile où les marchés actions européens ont nettement sous-performé les Etats-Unis, ils pourraient faire mieux que les marchés américains l’année prochaine.
▪ Goldman est long (achat) sur EUR/CHF
Je vous l’avoue, je ne suis pas un spécialiste du Forex. Bien évidemment, je suis de près les principales paires, notamment l’euro/dollar et l’euro/yen dans mon travail de corrélation entre les marchés.
Là aussi, je suis plutôt d’accord avec l’idée, techniquement comme fondamentalement, même si c’est avec beaucoup moins de conviction que sur le Bund. En effet, il y a quelques mois, la Banque nationale suisse s’est engagée à maintenir le taux de l’EUR/CHF au-dessus de 1,20. Acheter la parité (achetez l’euro contre le franc suisse) paraît donc peu risqué, même si le potentiel semble toutefois assez limité, d’où ma conviction assez modérée.
Dans les autres idées sur le change, pour les amateurs d’exotisme et spécialistes des devises, Goldman Sachs favorise également le yuan et la monnaie malaisienne.
▪ Goldman est long actions canadiennes et short actions japonaises
Ici, je ne suis pas d’accord. L’idée est bien sûr de jouer la surperformance d’un indice sur un autre. Si je comprends tout à fait que l’on puisse acheter des actions canadiennes pour le moyen terme — celles-ci pouvant bénéficier d’un rebond des matieres premieres notamment — c’est sur l’autre jambe du ratio que je ne suis pas d’accord.
En effet, le Nikkei est revenu techniquement sur une zone de support majeure à 8 000/8 200 points. Même s’il est encore plus cher que l’Europe (comme tout le monde), il pourrait à mon avis surperformer en cas de rebond. J’achèterais donc à la fois des titres canadiens et des actions japonaises !
▪ Long Brent pour viser 120 $
Là, je suis d’accord et à moyen terme, j’irais même un cheveu plus loin : je pense que nous pourrions re-tester les plus hauts de cette année a 127 $. Plus que les tensions en Iran, c’est avant tout l’analyse technique sur le moyen terme qui me conforte dans cette idée. Tant que les 98 $ sont support, la configuration du pétrole reste en effet positive. Un dépassement de l’oblique baissière qui a bloqué les cours ces derniers mois nous emmenerait vers les 120 puis les 127 $.
Voila pour les idées principales développées par Goldman Sachs.
Pour ceux qui me suivent au jour le jour dans Levier 7, vous savez combien il est important d’avoir toujours en tête un scénario clair à moyen terme avant de pouvoir ensuite zoomer à court terme. Et c’est ce que je m’applique à faire pour bien commencer le premier trimestre 2012.
Première parution dans le Billet du Trader du 19/11/2011.