La Chronique Agora

Les marchés ont été censurés par les autorités

[La Réserve fédérale] ne sait pas ce qu’elle fait.

– Donald J. Trump

Tous les signaux de prix ont été noyés, modifiés, masqués par la fausse monnaie injectée par les banques centrales. Aujourd’hui, les marchés sont égarés…

Le Dow Jones est censé nous dire ce que valent les entreprises les plus grosses et les plus prospères des Etats-Unis.

Mais s’il avait été suborné, soudoyé… acheté… ou censuré ?

L’argent est une « mesure de base » dans notre société. Nous dépendons de lui pour surveiller la valeur de notre temps, pour décider quels investissements faire, s’il vaut mieux épargner ou dépenser, qu’acheter et vendre.

Il marque aussi notre place dans la société – selon ce que nous gagnons et ce que nous en faisons. Notre épargne nous indique la part que nous détenons du temps (et de la production) des autres. Nos dettes indiquent combien les autres ont de droits sur nous.

Les marchés prennent ces informations individuelles et les agrègent – de sorte que nous savons combien valent les actions et les obligations, par exemple.

Des prix mabouls

Mais quelque chose ne va pas. Les actions et les obligations grimpent – alors que l’économie envoie des signes de ralentissement. Cette tendance perdure depuis 40 ans.

En 1980, le PIB des Etats-Unis était d’environ 2 800 Mds$. Les actions valaient 1 000 Mds$ à peu près. Aujourd’hui, le PIB est à 21 000 Mds$ – soit près de 7,5 fois supérieur.

La capitalisation boursière totale, en revanche, est passée à 30 000 Mds$… 30 fois plus élevée qu’elle l’était en 1980. Que nous dit le marché boursier ? Que la valeur réelle des entreprises a augmenté quatre fois plus rapidement que l’économie dont elles dépendent ? Sur une période de quatre décennies ? C’est maboul.

Par ailleurs, des rendements négatifs ne peuvent être « vrais ». Les obligations rapportent des intérêts parce qu’un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras ». Les taux d’intérêt mesurent le risque de défaut, d’inflation, les cas de force majeure… tout ce qui pourrait vous empêcher de toucher l’argent qu’on vous a promis.

Vous pourriez mourir avant de récupérer votre argent. Votre débiteur pourrait mourir avant de vous rembourser. Ou il pourrait quitter la ville.

C’est pour cette raison que les taux d’intérêt sont plus élevés pour des prêts revolving risqués, par exemple, que pour les bons du Trésor US. C’est aussi pour cela que les Argentins paient leur crédit plus cher que les Suisses, par exemple.

Les taux d’intérêt négatifs impliquent que les risques ont complètement disparu – ce qui est… eh bien… maboul aussi. Pourtant, quelque 13 000 Mds$ d’obligations gouvernementales – principalement en Europe et au Japon – rapportent moins que zéro.

Nous savons par ailleurs que la Fed prête encore à seulement 18 points de base (0,18%) de plus que le taux d’inflation… alors qu’elle maintient son taux directeur sous l’inflation depuis une décennie. A ce stade, de l’argent plus facile ne fera pas de différence pour l’économie réelle.

Alors pourquoi les actions grimpent-elles ? Et que signifient des taux d’intérêt négatifs ?

Les marchés sont censés donner des informations honnêtes sur les prix. Or actuellement, ils ne mesurent pas le risque. Et ils nous donnent des prix mabouls pour les actions et les obligations.

Pourquoi ? En un mot ou deux : les marchés ont été censurés par les autorités. On leur a interdit de dire la vérité.

La marée d’espoir se retire

Voilà ce que nous tenons pour vrai :

En mars 2000, un changement historique s’est déclenché. La marée d’espoir et de confiance entamée 20 ans auparavant a commencé à se retirer.

Les promesses d’internet se sont révélées être en majeure partie stériles. La plupart des dot.com n’ont pas créé de richesse, elles en ont détruit.

Les actions ont chuté… le Nasdaq connaissant un effondrement brutal qui a effacé l’intégralité des gains enregistrés depuis 1996.

Les marchés ont raconté toute l’histoire, transmettant fidèlement les nouvelles tandis que l’indice passait de 3 201 à 805 points.

Six ans plus tard, c’est l’illusion d’un marché immobilier à sens unique qui a succombé sous la neige. Les prix des actions ont perdu pied. Le Dow a chuté de 13 900 à 7 600 en 18 mois, effaçant dans les faits les 10 années de croissance précédentes.

Mais après chaque effondrement, les hélicoptères des banques centrales sont venus à la rescousse. La Banque d’Angleterre, la Banque du Japon, la Banque centrale européenne et, bien entendu, l’alouette de la Réserve fédérale ont injecté 20 000 Mds$ de nouvel argent dans les marchés financiers depuis janvier 2000.

Les actions ont grimpé grâce aux rafales de vent créées par les banques centrales… mais ce n’était que feint.

Mensonges sur BulleTélé

L’argent parle – l’argent factice. Il rugit si fort qu’il noie les murmures du marché… de sorte qu’il étouffe, censure ou éparpille, dans les faits, les informations de prix.

Au lieu d’entendre la vérité sur ce que valent vraiment les actions… et sur les risques du marché obligataire… les investisseurs n’entendent que les mensonges et les grandes gueules de BulleTélé.

La monnaie est fausse. Les taux d’intérêt sont artificiels. Les prix sont frauduleux. Et aujourd’hui, les signaux de prix sont sans valeur. Le Dow frôle des sommets historiques… tandis que l’économie s’approche d’une nouvelle crise majeure.

Et la tempête de mensonges se fera de plus en plus intense…

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