La plupart des gérants soutiennent que les investissements en actions doivent être faits dans une optique de long terme. Mais les faits démentent ce principe.
Ici à la Chronique, nous estimons qu’un marché baissier a bien commencé. Pour retenir leurs clients qui commencent à hésiter après les piètres performances de 2018, les gérants énoncent un de leurs poncifs préférés : « avec les actions, on est toujours gagnant sur le long terme ».
Hélas, rien n’est plus faux que cette allégation. Voici quelques graphiques que les professionnels des mauvais avis évitent soigneusement de vous montrer.
Supposons que vous soyez un investisseur français ayant acheté des actions du CAC 40 il y a 18 ans. Aujourd’hui encore vous n’auriez pas remboursé vos pertes.
Un investisseur allemand n’aurait pas été beaucoup mieux loti.
Ni un Italien.
Ni un Espagnol.
Un épargnant japonais considérerait le suicide.
Un épargnant britannique s’en tire un peu mieux mais le pécule de sa retraite sera maigre.
Pour le moment, un épargnant américain s’en tire encore très bien…
La question est : pour combien de temps ?
Je vous passe les graphiques des marchés boursiers canadiens, chinois… qui démontrent tous la même chose.
La clé de l’investissement n’est pas « d’investir pour le long terme » en se disant que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
La clé de l’investissement en actions consiste à rentrer quand vous pouvez acheter pas cher et à sortir quand tout est cher. Nous sommes dans le dernier cas.
Autour de moi, je connais beaucoup de gérants de fonds qui ont fait fortune. Je ne connais pas un seul de leurs clients qui ait fait fortune avec leurs placements. Les gérants touchent une commission sur chaque mouvement ; pas vous, vous payez les frais.
Aujourd’hui n’est pas un moment pour rentrer sur le marché pour le long terme, ce serait plutôt le moment d’en sortir.
6 commentaires
» Supposons que vous soyez un investisseur français ayant acheté des actions du CAC 40 il y a 18 ans. Aujourd’hui encore vous n’auriez pas remboursé vos pertes. »
Il y a 18 ans, c’était très exactement le sommet, notre investisseur ‘n’était donc pas très chanceux. Les professionnels ne recommandent généralement pas de mettre tout son argent d’un seul coup sur le marché, mais de mettre en place un programme d’achat régulier, « dollar cost averaging ». Sinon, pourquoi prendre le sommet comme référentiel plutôt que le plus bas ? Notre investisseur aurait alors doublé son capital. Mais au delà ca, on ne prend pas en compte ici les dividendes reversés par les entreprises du CAC40. Or, le CAC Global Return se situe lui à un plus haut historique, à plus de 12 500 points. Enfin tout les exemples données concernent les marchés qui ont le moins bien performé au cours des 20 dernières années, pendant ce temps là des fortunes ont été faites sur d’autres marchés, en particulier les marchés émergeants.
» Je vous passe les graphiques des marchés boursiers canadiens, chinois… »
Le TSX (Canada) est proche de ces plus hauts historiques. Il a plus que doublé depuis 20 ans. (hors dividendes). L’indice de Shangai est encore loin de ses plus hauts, mais il a plus que doublé depuis 20 ans (hors dividendes). Bien sur depuis l’Europe il faudrait tenir compte du taux de change.
» La clé de l’investissement en actions consiste à rentrer quand vous pouvez acheter pas cher et à sortir quand tout est cher. Nous sommes dans le dernier cas. »
Les USA sont cher. L’Europe est à un niveau intermédiaire. La majorité des pays émergents sont sur des ratios de valorisation attractifs. A l’intérieur des indices il existe aussi certains secteurs qui s’échangent sur des ratios attractifs.
» Autour de moi, je connais beaucoup de gérants de fonds qui ont fait fortune. Je ne connais pas un seul de leurs clients qui ait fait fortune avec leurs placements. Les gérants touchent une commission sur chaque mouvement ; pas vous, vous payez les frais. »
C’est pour cela qu’il est souvent préférable d’utiliser les fonds indiciels (dont les frais sont très faibles, à la différence de la gestion active).
Le S&P 500 inclue les dividendes réinvestis, si vous prenez le CAC40 Global Return, c’est pas si mauvais.
Nolife : l’indice S&P500, comme le Dow Jones, n’inclue pas les dividendes, comme presque tous les indices, à l’exception il me semble du Dax. Dividendes réinvestis, la performance est donc supérieur. Vous avez raison pour le CAC Global Return.
Nolife : pour le S&P500 incluant les dividendes, il y a le The S&P 500 Total Return Index. Il atteint 5140 points.
Nolife : source wikipedia
https://en.wikipedia.org/wiki/S%26P_500_Index
» The « S&P 500 » generally quoted is a price return index; there are also « total return » and « net total return » versions of the index. These versions differ in how dividends are accounted for. The price return version does not account for dividends; it only captures the changes in the prices of the index components. The total return version reflects the effects of dividend reinvestment. Finally, the net total return version reflects the effects of dividend reinvestment after the deduction of withholding tax.[40][41] «
Effacez votre article à partir du moment où quand on réintègre ces dividendes votre raisonnement ne tient plus du tout… Tous les grands indices boursiers mondiaux dividendes réinvestis plus haut courant 2018.