▪ Les investisseurs sont encore allés aux courses cette semaine, et le galop vif de M. le Marché ne les a pas déçus.
L’indice Dow Jones a continué de grimper. Il semble qu’aucune donnée économique réelle ne peut retenir ce cheval sauvage… du moins pas plus de quelques jours.
L’or fait aussi les gros titres après que le précieux métal a explosé son record (nominal) et même dépassé la barre des 1 050 $ pour la première fois de l’histoire. (En termes réels — adaptés à l’inflation — le métal est encore bien en dessous de son record de 2 150 $ atteint en 1980.)
Quoi qu’il en soit, il semble que tout le monde soit sorti gagnant… hormis ceux qui ont parié sur le billet vert, évidemment. Mardi, le dollar a encore plongé face à toutes les principales devises, sauf la livre sterling. De fait, ses résultats ont été si mauvais cette année que, si ce n’était pour son statut désormais incertain de "devise de réserve", le dollar serait déjà parti pour l’usine à colle.
Il semble de plus en plus vrai que le dollar n’est plus du tout ce qu’il était.
▪ Pourtant, nous sommes toujours aussi opposés à tous ceux qui cherchent à obtenir plus que leur part de dollars… de wons coréens… de dirhams des Emirats Arabes Unis… ou de n’importe quelle autre devise.
Prenez par exemple les PDG de certaines des plus grandes sociétés financières des Etats-Unis. Pendant l’euphorie du marché haussier qui a mené au krach spectaculaire de 2007-2008, les PDG se sont accordé des bonus complètement absurdes.
Selon un rapport, le salaire des PDG a augmenté de 45% entre 1996 et 2006, alors que le salaire moyen d’un travailleur américain sur la même période n’a augmenté que de 7% (moins l’inflation !).
Cette même étude a révélé que les PDG de 386 des entreprises membres des Fortune 500 ont récupéré 10,8 millions de dollars de compensation totale en 2006, plus de 364 fois ce que le travailleur moyen a gagné cette même année.
Vos chroniqueurs ne diraient jamais que TOUS ces PDG de haut vol ne méritent pas leurs chèques de haut vol… ils diraient seulement que certains — peut-être même beaucoup — d’entre eux ne les méritaient pas. Des noms comme Dick Fuld, Stan O’Neal, Chuck Prince et Angelo Mozilo nous viennent à l’esprit, parmi d’autres.
Si ces entreprises se développaient, ou même si elles préservaient l’argent de leurs actionnaires, alors certaines de leurs rémunérations exorbitantes seraient justifiées. Malheureusement, en réalité, ces hommes ont reçu des bonus stupéfiants alors que les entreprises qu’ils étaient chargés de diriger plongeaient.