▪ Oh, quelle déveine…
Quel tour pendable…
Quelle galère !
Voilà que les prix à la consommation grimpent aux Etats-Unis. Les autorités voulaient de l’inflation. Apparemment, ils en ont. Les dernières statistiques montrent que les prix à la consommation grimpent de 0,5% par mois. Ce qui semble peu. Mais multipliez ce chiffre par 12, et on est à plus de 6% par an.
Les prix à la production grimpent encore plus rapidement — au taux annuel de 20%, si l’on extrapole à partir du mois dernier.
Evidemment, une hirondelle ne fait pas le printemps. Et peut-être que les oiseaux de l’inflation se révéleront être des volatiles solitaires. Nous ne le saurons pas avant un certain temps. Mais les prix de l’énergie, de l’alimentation et des biens cotés grimpent sans le moindre doute.
A mesure qu’ils augmentent, les consommateurs voient leur pouvoir de dépense diminuer. Au lieu d’encourager l’économie réelle à avancer, l’inflation la force à reculer.
Au lieu d’engendrer plus de dépenses, la hausse des prix absorbe le peu de pouvoir d’achat qu’il reste aux ménages. Au lieu d’augmenter la demande, l’inflation la réduit.
Mais revenons un peu sur nos pas.
L’économie réelle dépend de deux éléments majeurs :
Les emplois. Et l’immobilier.
La plupart des gens dépensent l’argent qui provient directement de leurs emplois. Et la majeure partie de leur richesse accumulée est dans leurs maisons. Aucune des deux solutions ne semble avantageuse.
▪ Et voici une petite note sur la situation de l’emploi aux Etats-Unis :
« L’agence pour l’emploi du Massachusetts a annulé son salon annuel de l’emploi à cause du trop petit nombre d’entreprises s’étant présentées pour offrir des postes ».
« Richard Shafer, président du salon, déclare que 20 à 25 employeurs sont nécessaires pour le salon programmé pour le 6 avril, mais seuls 10 stands ont été réservés. L’un d’entre eux a été pris par une association offrant des services aux chercheurs d’emploi, trois autres par des agences d’intérim ».
« Ce salon pour l’emploi est organisé tous les ans ou presque depuis 1984 ».
Quant à Floyd Norris, du New York Times, il nous dit que le prix de l’immobilier américain ne va pas grimper de sitôt :
« Si l’on en juge par le niveau global de ventes immobilières aux Etats-Unis, le marché de l’immobilier s’est stabilisé à un niveau bien inférieur à la période faste de 2005 et 2006 — plus élevé toutefois que les taux de ventes caractérisant les périodes prospères des années 80 et 90. Cependant, peu de ces ventes concernent de nouvelles maisons, et une part croissante est due aux ventes forcées de maisons qui ne valent plus la somme empruntée ».
« Cependant, les ventes de maisons individuelles nouvellement construites ont plongé à leurs niveaux les plus bas depuis que le gouvernement a commencé à récolter des statistiques sur ces ventes en 1963. Le Bureau du recensement américain a rapporté cette semaine que 17 000 nouvelles maisons seulement ont été vendues en février, pour un taux annuel de 250 000 une fois qu’on prend les facteurs saisonniers en compte. Ces deux chiffres sont les plus bas jamais enregistrés ».
« Le rythme des ventes en février a sans le moindre doute été ralenti par une météo difficile dans le nord-est [des Etats-Unis], et un rebond en mars ou avril est possible. Cependant, le nombre total de maisons vendues sur la période de 12 mois — 349 000 — est plus bas que lors de toute autre période comparable ».
« Résultat, ce cycle a été très différent des précédents ».
« Dans de nombreuses régions, on a construit trop de maisons durant le boom, et voilà que les mises en chantier ont plongé. On trouve moins de maisons nouvellement construites, et dans certaines régions, les acheteurs se plaignent que les constructeurs n’ont pas voulu baisser les prix pour se mettre au niveau de ceux offerts pour les maisons d’occasion dans la même région ».
« Le pourcentage de ventes forcées a grimpé pour atteindre près de la moitié de toutes les ventes du début 2009, au plus haut de la crise du crédit, mais il est revenu à environ 30% à mesure que l’économie commençait à s’améliorer et que les banques imposaient des moratoires sur les saisies. A présent, il est à nouveau en hausse, exerçant de nouvelles pressions sur les prix et augmentant la concurrence pour les constructeurs qui tentent encore de vendre les maisons construites durant des jours plus optimistes ».
Et maintenant, comme prévu, les politiques officielles aggravent la situation.
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