Après quatre années consécutives de variation supérieure à celle des grandes capitalisations et malgré un passage à vide entre les mois de mai et juillet, je suis ravi de constater que les valeurs moyennes ont une nouvelle fois surpassé les poids lourds de la cote en 2006.
Ainsi, l’indice Mid&Small 190, composé de 190 valeurs affichant les capitalisations les moins élevées au sein de l’indice SBF 250, s’est octroyé 27,98% en 2006 contre une hausse de 17,53% pour le CAC 40. De même, l’indice Alternext, représentatif de l’ensemble des sociétés cotées sur le marché alternatif à Paris, Bruxelles et Amsterdam, a grimpé de 28,13% entre la fin 2005 et la fin 2006. A l’échelon européen, la tendance est similaire puisque l’indice Footsie EuroMid Eurobloc s’est adjugé 27,48% alors que l’indice des grandes valeurs de la zone euro FTSEurofirst 300 a avancé de 16,30%.
Une surperformance à relativiser
Pourquoi un tel écart cette année encore me demanderez-vous ? Tout simplement parce que bon nombre de small et mid caps ont affiché des taux de croissance record de leur activité — en tout cas bien supérieurs à ceux des 40 valeurs vedettes de la place parisienne. Ensuite parce que ces valeurs ont bénéficié d’un afflux de liquidités alimenté par les opérations d’acquisitions et de fusions entre sociétés. Cette appétence a touché l’ensemble des secteurs représentés sur les marchés financiers.
Mais derrière ce tableau idyllique, j’estime que la notion de surperformance reste toutefois à relativiser et ce pour deux raisons : d’abord parce que l’indice CAC M&S 190 est tout juste revenu à ses niveaux atteints début mai avant la correction, ce qui montre que nous avons eu presque deux années boursières en une avec des indices qui sont revenus à leurs niveaux de début de l’année mi-juillet.
Ensuite, si l’on distingue la performance du CAC Mid 100 (+27%) de celle du CAC Small 90 (+15%), il apparaît que la performance s’est essentiellement logée sur les 100 plus grosses valeurs moyennes à l’instar de Soitec (+97%) ou encore Géophysique (+99%), alors que sur le CS90, la plus forte progression reste Nicox (+550%) dont le titre n’a été transféré sur le CM100 que mi-décembre, très loin devant Lucia (+70%) et IMS (+55%).
Notre processus de sélection reste performant
Vous l’aurez compris, opposer les valeurs moyennes qui composent 90% de la cote parisienne au segment des grandes valeurs, bien plus homogène car concentré sur 40 sociétés multinationales, n’a pas vraiment de sens de mon point de vue. En effet, la disparité et la diversité des sociétés qui composent le segment des valeurs moyennes sont telles que considérer ce segment comme un tout apparaît quelque peu étrange. La meilleure preuve est qu’il est impossible pour un fonds de reproduire la performance exacte de l’indice CMS190 pour une simple question de liquidité.
Mais l’heure est au bilan et il apparaît que notre performance en 2006 (+21,7%) se situe exactement entre celle de nos deux indices de référence, sachant que la pondération des grosses capitalisations boursières dans la composition du CMS190 a évidemment tiré la performance vers le haut. Je suis assez satisfait de ce que nous avons réalisé en 2006 dans une année qui n’aura pas été un long fleuve boursier tranquille. Nous avons enregistré une seule grosse déception, Lectra, avec une moins-value de 14,5%, mais également quelques très belles réussites comme Entrepose (+35%), Devoteam (+33%). Une année finalement assez contrastée dont nous sortons encore par le haut, confirmant la performance de notre processus de sélection de valeurs.
Je suis pour l’heure assez circonspect sur l’évolution que les marchés financiers pourraient connaître en 2007. Même si j’estime que l’évolution sera positive en 2007, je m’attends encore cette année à des fluctuations fortes et très certainement davantage de volatilité. Dans ce contexte, il faudra être encore plus sélectif et faire preuve de réactivité.
N’oubliez pas que le temps est notre meilleur allié et que notre choix n’est jamais d’aller dans le sens du courant…