▪ Les autorités américaines ont franchi le premier obstacle. Elles ont passé un accord permettant de maintenir le gouvernement en activité pendant un peu plus longtemps.
Ce n’est pas la fin de l’histoire, toutefois. Ce n’est que le début.
Le New York Times nous en dit plus :
« Les membres républicains du Congrès [US] jurent qu’avant d’obtenir leur approbation pour lever le plafond de dette actuel de 14,25 milliers de milliards de dollars — une étape qui deviendra nécessaire sous moins de cinq semaines — le président Obama et les démocrates du Sénat devront accepter des coupes budgétaires bien plus profondes pour l’année prochaine, au-delà de celles contenues dans l’accord budgétaire semestriel accepté tard vendredi soir, qui éliminait 38 milliards de dollars et évitait une cessation d’activité du gouvernement ».
« Les républicains ont également signalé qu’ils exigeraient à nouveau des changements fondamentaux de politique en matière de soins de santé, d’environnement, de droit à l’avortement et plus encore, comme prix de leur soutien à l’augmentation du plafond de la dette ».
« Dans une lettre la semaine dernière, le secrétaire au Trésor US Timothy Geithner a déclaré aux membre du Congrès que le gouvernement atteindrait la limite pas plus tard que le 16 mai. Il a souligné les « mesures extraordinaires » — essentiellement des transferts d’argent entre comptes fédéraux — qui permettraient de gagner du temps jusqu’au 8 juillet ».
« Une fois la limite atteinte, le département du Trésor ne serait plus en mesure d’emprunter comme il le fait normalement pour financer les opérations fédérales et prolonger la dette existante ; finalement, il serait incapable de rembourser les dettes parvenues à maturité, mettant le gouvernement des Etats-Unis — la référence mondiale en termes de solvabilité — en faillite ».
« Les répercussions de cet événement seraient aussi bien économiques que politiques, passant du marché obligataire aux vies des citoyens ordinaires par le biais d’une hausse des taux d’intérêt et des incertitudes financières du genre de celles dont l’économie se remet tout juste, plus de trois ans après le début de la dernière récession ».
▪ Voilà l’affaire. Les autorités dépensent plus qu’elles ne « gagnent » en impôts — près de 100% de plus. Ce qui ne leur laisse que deux choix : équilibrer le budget fédéral en augmentant les impôts et/ou réduire les dépenses.
Ou bien… emprunter de l’argent.
Emprunter est bien plus facile qu’imposer ou réduire. C’est donc ce que feront les autorités. Oubliez les postures grandioses… oubliez les manigances d’agit-prop…
… soit elles empruntent, soit elles équilibrent le budget.
Et elles ne vont pas équilibrer le budget. Parce que trop d’électeurs attendent plus, de la part du gouvernement, que ce qu’ils ont payé. Telle était la promesse non-avouée des gouvernements modernes d’Etat-Providence :
« Laissez-nous contrôler vos vies. Nous vous verserons plus d’allocations que vous ne payez d’impôts ».
Comment donner plus aux gens que ce qu’ils paient ? Uniquement en prenant l’argent de quelqu’un d’autre. Mais les gouvernements ont appris qu’imposer de lourds impôts aux riches réduit en fait le PIB et la quantité d’argent qui peut être donnée aux électeurs. Ils ont donc décidé de taxer la génération suivante.
Après tout, elle ne vote pas.
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