** L’industrie aéronautique a aujourd’hui une grosse crise sur les bras. Dans le pourcentage des coûts aériens, le carburant atteint désormais près de 35% du total — près de 13% de plus qu’au début de la décennie. C’est le principal poste de dépenses de l’industrie aéronautique. Le prix du carburant impose une pression énorme sur le secteur. Dans le même temps, les législateurs demandent des avions plus propres, qui émettent moins de produits polluants.
– "Le prix du carburant a changé la réalité de l’industrie aéronautique et lui pose de gros problèmes", a dit Tim Clark, président d’Emirates, une compagnie aérienne basée à Dubaï. "C’est la crise la plus importante de toute l’histoire de l’aviation — plus grave que les guerres du Golfe, le 11 septembre, le SRAS et les crises pétrolières précédentes".
– Si le prix du pétrole de bouge pas et que rien ne change, l’industrie aéronautique va perdre près de six milliards de dollars cette année, comparé à des bénéfices de 5,6 milliards de dollars l’année dernière. De nombreuses compagnies aériennes vont prendre le chemin désormais familier du dépôt de bilan. D’un point de vue global, 24 compagnies aériennes ont déjà déposé le bilan ces sept derniers mois.
– L’industrie essaye — et va continuer à essayer — différentes tactiques pour tenter de repousser la faillite. L’une d’entre elles consiste à construire des avions plus économiques en matière de carburant. C’est aussi une opportunité pour les investisseurs de placer leur argent pour profiter de cette crise.
– Cela commence par le turboréacteur. La semaine dernière, le Wall Street Journal publiait "Les fabricants de turboréacteurs déclarent la Nouvelle Guerre" — un article sur la ruée vers les réacteurs moins gourmands en carburant. L’article remarque que les compagnies aériennes du monde entier veulent remplacer la totalité de leurs avions, des modèles qui demandent des quantités faramineuses de carburant, par des appareils nouvelle génération. L’objectif des fabricants de turboréacteurs — ou plutôt, la demande imposée par les consommateurs — est de présenter un bénéfice à deux chiffres en ce qui concerne l’économie de carburant.
– Comme le rapporte le Wall Street Journal : "développer des réacteurs économiques demande des alliages exotiques et des revêtements céramique qui peuvent supporter la température interne des réacteurs — laquelle dépasse le point de fusion des composants métalliques non-traités".
** C’est là que le cobalt fait son entrée. C’est un métal solide avec un point de fusion très haut, au-delà des 1 480° Celsius. Ce point de fusion très élevé lui permet de maintenir sa solidité à des températures que les autres métaux ne supportent pas. Les alliages de cobalt ont des points de fusion plus élevés que les alliages de nickel ou de fer.
– Résultat, le cobalt est principalement utilisé pour les superalliages dont les fabricants de turboréacteurs ont besoin. En réalité, la fabrication de superalliages a consommé près d’un quart de la production mondiale de cobalt, dont 75% ont servi à l’aéronautique.
– Le cobalt semblerait avoir de bonnes perspectives en ce qui concerne la demande à long terme. Mais ça ne s’arrête pas là. Les dépenses militaires sont également en augmentation sur le plan mondial. Un rapport du Financial Times sur l’aérospatiale mentionne que l’Inde, la Chine, le Brésil et certains pays du Moyen-Orient ont augmenté leurs dépenses militaires. L’Inde pourrait dépenser 40 milliards de dollars à elle seule en 2009.
– Le cobalt en représente également une part importante. Les Etats-Unis et l’Union soviétique faisaient autrefois des réserves de cobalt à des fins militaires. Ces réserves sont depuis longtemps épuisées, mais le cobalt joue toujours un rôle important dans la défense.
– Aussi excitant que puisse être le secteur de l’aérospatiale, les batteries pour les voitures hybrides pourraient être un marché potentiellement plus important. Une batterie de voiture hybride contient en moyenne entre 2,5 et 5 kilos de cobalt. Les ventes de voitures hybrides vont probablement atteindre les 500 000 véhicules cette année. Et le chiffre augmente rapidement.
– Kitco a récemment remarqué que le cobalt maintient la charge électrique mieux que n’importe quel autre métal. Ce qui le rend difficile à remplacer, même à 50 $ le demi-kilo. "Et les batteries actuelles fonctionnent tellement bien", explique Kitco, "qu’il y a peu de raisons d’en changer la structure (et les prix des autres métaux ont eux aussi atteint des sommets, tout comme le cobalt — plus rien n’est bon marché)".
– Avec la faillite des banques et les problèmes des grandes structures financières comme Fannie Mae, le cobalt semble être un secteur prometteur.