"Le pire de la récession s’agissant de l’emploi est encore devant nous, notamment en Allemagne, France et Italie", souligne l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), dans son dernier rapport annuel "Perspectives de l’emploi".
Aïe ! L’OCDE se met au pessimisme ? L’emploi n’est plus un paramètre à la traîne, comme on l’entendait jusqu’à présent ?
Le secrétaire général de l’organisme des ex-pays-riches, Angel Gurria, précise même : "si la reprise ne devient pas plus vigoureuse, le taux de chômage dans les pays de l’OCDE pourrait même approcher un plus haut depuis l’après guerre à 10%, soit 57 millions de chômeurs… L’emploi est la toile de fond de cette crise. Il est primordial que les gouvernements se concentrent sur l’aide aux chercheurs d’emplois dans les mois à venir".
Eh oui, cette relance est une relance sans emploi : triste constat un an après la faillite de Lehman Brothers.
Rappelons le postulat du traitement de la crise :
La croissance mondiale était tirée par la consommation américaine qui se faisait à crédit. La bulle du crédit éclate, mais, pour éviter la récession, il faut continuer à consommer alors que n’en avons pas les moyens.
Donc :
– D’abord, on sauve les banques (il faut qu’elles prêtent)
– Ensuite, on imprime de l’argent et on baisse les taux (il faut que l’emprunt ne soit pas cher)
– Enfin, on attend la reprise de la consommation… comme avant.
Oups ! Il y a un hic dans ce plan : ceux qui ont encore un emploi épargnent et ceux qui n’en ont plus ne consomment pas.
Continuons. Ceux qui n’ont plus d’emploi sont de plus en plus nombreux. Ce qui fait que ceux qui en ont encore un sont de plus en plus inquiets et épargnent de plus en plus. C’est une mécanique infernale.
A MoneyWeek, nous soutenons que les prétendus signes de reprise ne sont que des interprétations erronées de statistiques incohérentes.
Aux Etats-Unis, le rythme réel d’accroissement du chômage se situe entre 600 000 et 1 000 000 de personnes par mois. En Californie, un Etat économiquement comparable à la France, depuis le 1er septembre, 143 000 chômeurs supplémentaires ont épuisé leurs droits à la retraite, rappelle le bulletin du GEAB. Cela représente 1 000 000 de personnes de plus en détresse pour le mois en cours, l’équivalent de Marseille ou Genève.
Le taux de faillites des entreprises américaines a atteint un plus haut historique à 12,2%. Dans le reste du monde, ce n’est pas mieux, comme le souligne l’OCDE. Et malgré les tripotages d’été (chômeurs rayés, chômage partiel dans des usines qui ne repartiront jamais, recensement des travailleurs saisonniers,…) les chiffres commencent à inquiéter.
Nous le répétons : une reprise sans emploi et sans dépenses de consommation n’est pas une reprise.
Les marchés actions vont le réaliser. Quand, nous n’en savons rien. Mais on n’investit pas dans un rebond de marché baissiercomme dans un marché haussier. Utilisez les ordres de vente stop pour protéger vos plus-values latentes.
Meilleures salutations,
Simone Wapler
Pour la Chronique Agora
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