La semaine dernière, le gouvernement britannique a annoncé un plan de rigueur titanesque avec un objectif de 95 milliards d’euros d’économies d’ici à 2015.
En France, on se tire une balle dans le pied en ajoutant à la crise économique des blocages coûteux pour contester des mesures qui ne suffiront même pas à convaincre les agences de notations et encore moins à réduire le déficit.
Pourtant, de l’autre côté de la Manche, le plan de Cameron n’est pas sans risque…
Aujourd’hui, je vous propose un zoom sur la Grande-Bretagne et mon scénario pour la paire GBP/USD.
▪ La Grande-Bretagne se cherche
La situation de la Grande-Bretagne est particulière sur l’échiquier économique mondial. De par sa géographie, elle est proche de l’Europe mais se rapproche beaucoup plus des Etats-Unis pour des raisons historiques et sociales.
En économie, ce tiraillement se reflète parfaitement sur la monnaie du pays et sur le comité monétaire, qui est pris en étau entre deux types de politiques possibles.
D’un côté une influence européenne avec une BCE rigide et finalement peu interventionniste. De l’autre, l’influence américaine avec la Fed aux avant-postes de l’assouplissement monétaire et de l’inondation de liquidités.
▪ La Banque centrale d’Angleterre divisée
Ces deux tendances sont incarnées au sein du comité monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE) par M. Sentance qui a réitéré à maintes reprises son désir de voir les taux d’intérêt relevés d’un quart de point ; alors que M. Posen, lui, souhaite le maintien des taux bas et une nouvelle vague de rachats d’actifs pour stimuler l’économie (quantitative easing).
Le gouverneur de la banque a, mardi, départagé les deux camps en affirmant qu’un nouveau round d’assouplissement monétaire pourrait être décidé afin de stimuler la croissance et permettre au niveau d’inflation de rester aux alentours de 2%.
▪ L’Angleterre s’américanise
Ainsi, le comité monétaire de la BoE choisit de suivre la voie tracée par Ben Bernanke — et surtout, continue de pousser sa devise vers le bas pour maintenir un taux de change favorable aux exportations.
Couplé à une politique volontariste et rigoureuse sur le plan budgétaire, la Grande-Bretagne démontre sa capacité d’adaptation à la nouvelle donne économique et se prépare à aller chercher sa croissance dans les pays émergents en dévalorisant sa monnaie.
▪ Un pari risqué
Toutefois, le pari de David Cameron est très risqué.
L’Angleterre reste très pénalisée par un niveau de chômage historiquement élevé et les coupes faites sur les aides aux chômeurs. Ce qui va sans aucun doute peser encore sur une consommation en net déclin.
En effet, les ventes de détail ont reculé de 0,2% alors qu’une légère hausse était attendue. Même les chiffres précédents, déjà très mauvais à -0,5% ont été révisés en baisse à -0,7%.
De plus, l’impact de la baisse de la livre sur les exportations est resté très limité avec une nouvelle baisse sensible des exportations en août de plus de 2%.
▪ GBP/USD : Zones cruciales en vue !
L’évolution de la livre a été très erratique ces dernières semaines, posant quelques soucis au suiveur de tendance que je suis. Heureusement, nous avons bien profité du mouvement initié lundi avec un gain de plus de 3,50% en une nuit.
[NDLR : Pour retrouver tous les conseils de Jérôme… et transformer le prochain hoquet de la livre en gain, il suffit d’écouter…]
Toutefois, la paire n’a pas confirmé et est revenue vers une zone de support très importante aux alentours des 1,57 $.
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