▪ « Dans quel monde on vit, je vous le demande ! »
C’est ainsi que ma boulangère a accueilli le dernier commérage de la cliente qui me précédait dans la boutique ce matin. Et c’est ainsi que votre correspondante a accueilli la nouvelle de l’effacement partiel de la dette grecque cette semaine.
Plus de 100 milliards d’euros — près de la moitié de la dette du pays — seront ainsi « effacés » d’un coup de baguette magique.
Une fois encore, les manipulations l’emportent sur le cours naturel des choses. De « sommets de la dernière chance » en bidouilles sur les CDS, nos autorités ont triché, comploté et manigancé pour parvenir au résultat qu’elles souhaitaient… Tant pis s’il est contre nature et surtout, illusoire.
Simone Wapler l’expliquait mercredi aux lecteurs de La Stratégie de Simone Wapler :
« Comparez ces quatre chiffres :
3 000 milliards d’euros : le bilan de la Banque centrale européenne, qui a doublé depuis 2008.
1 000 milliards d’euros : le coût estimé d’un défaut grec désordonné en mars 2012.
1 000 milliards de dollars : le montant de ressources supplémentaires allouées au FMI pour affronter la crise mondiale (soit moins de 800 milliards d’euros) lors du sommet de Londres d’avril 2009.
5 milliards d’euros = 1 kerviel : le montant perdu par le tristement célèbre trader de la Société Générale qui mettait soi-disant en danger la finance mondiale en septembre 2008 ».
« La progression des sommes vous saute immédiatement aux yeux. La triste vérité est que les autorités et le milieu financier ne maîtrisent rien. Il semblerait même que leur règle de conduite soit du Cocteau : ‘puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs ‘. »
Mais tout ça a été finement orchestré, faisait observer Philippe Béchade jeudi :
« La stratégie est bien connue, la ficelle grosse comme l’amarre d’un porte-avion : d’abord bomber le torse avec un ‘jamais la décote sur les emprunts grecs ne dépassera les 50%’… puis faire bien peur à l’auditoire ‘sinon ce sera la catastrophe, l’équivalent d’un Lehman puissance 10’. »
« Ensuite, on change de registre : la Grèce, ça pèse quoi au juste, 4% du PIB européen, 7% de la dette totale des pays de l’Eurozone… si on décote de 75%, cela ne change pas la face du monde. De toute façon, avec des taux courts à 1 000%, tout le monde a bien compris que ce fichu pays est en faillite et ses créanciers ont déjà tiré un trait sur 80% de leur mise ».
« Les contribuables européens, en revanche, ne vont pas aimer devoir financer un troisième plan de sauvetage à 50 milliards d’euros (comprenez plutôt 100 à l’horizon 2013)… Alors pour faire passer la pilule, on leur explique que s’ils préfèrent voir la Grèce revenir à la drachme, ça leur coûtera 10 fois plus cher ».
Retenez bien les étapes de l’opération, cher lecteur, parce qu’on risque fort de la voir reproduite dans les mois qui viennent avec l’Espagne… et/ou le Portugal.
▪ Vous pouvez aussi être sûr d’une chose : les vraies victimes dans cette affaire — ceux qui vont devoir payer l’addition au final… ce sont les contribuables. Vous, moi… et des millions d’autres.
Mon conseil : ne restez pas les bras croisés à attendre qu’on vous plume. Nouvelles réglementations, nouvelles taxes, nouvelle fiscalité… prenez les devants pour organiser votre patrimoine — afin de lui permettre de mieux résister aux assauts qui le menacent en ce moment.
Pour vous y aider, nous organisons une journée exceptionnelle entièrement consacrée au patrimoine : comment le faire fructifier, comment le protéger, comment assurer votre avenir financier.
De la fiscalité à l’assurance-vie en passant par l’art et l’immobilier, de nombreux thèmes seront abordés, par des intervenants de qualité — auxquels vous pourrez poser en direct toutes vos questions.
Le programme exact de la journée n’est pas encore définitivement fixé — ma collègue Nathalie Boneil, en charge de l’événement, se chargera de nous transmettre plus d’informations au fil du temps… Mais je vous recommande de vous inscrire dès maintenant, le nombre de places étant strictement limité. Tous les détails sont ici : n’attendez pas !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora