Et de dix faillites aux Etats-Unis pour les banques
Après la partie de boules, je ne vais pas vous la jouer dix de der comme à la belote. Chaque semaine apporte maintenant son lot de faillites d’établissements bancaires. Le dernier en date, à l’heure où j’écris ces lignes : Integrity Bank dans l’Etat de Géorgie. Non, ne vous méprenez pas en pensant qu’il s’agit de la première victime de l’invasion russe en Géorgie. Il s’agit de l’Etat américain, et la faillite est bien due à la persistance de la crise de l’immobilier et de la crise des subprime.
L’Agence fédérale de garantie des dépôts bancaires a édifié une liste noire des banques en difficulté, devant la gravité de la situation. Integrity n’est bien évidemment pas la plus connue, mais elle représente pourtant 1,1 milliard de dollars d’actifs et 947 millions de dépôts. Après la faillite d’Indymac en Californie, que nous avions annoncée début juillet, Integrity se situe en quatrième position en matière d’importance, pour un total de 78 milliards de dollars. Sur cette liste noire figure la bagatelle de 117 autres banques, faisant office de victimes possibles. Heureusement, toutes n’arriveront pas à cette déchéance absolue. Mais combien encore seront victimes de cette bérézina des marchés financiers ?
La banque Lehman Brothers touchée en plein coeur
Lehman Brothers, l’une des principales banques d’investissement de Wall Street est touchée. D’après le Wall Street Journal, elle s’apprête à monter une structure qui va lui permettre de se décharger de milliards de dollars de prêts immobiliers. Un nouveau tour de passe-passe en quelque sorte, histoire de présenter un bilan un peu plus propre. Mais que l’on ne s’y trompe pas. Les dépréciations sont là, ainsi que les pertes qui vont avec. Alors les pourparlers vont bon train avec de nouveaux investisseurs. Le groupe aurait ainsi intensifié ses discussions avec la banque sud-coréenne, Korea Development Bank (KDB), concernant le rachat de 25% de son capital pour six milliards de dollars.
Si toutefois l’opération échouait, une solution alternative avec d’autres investisseurs — comme la banque chinoise Citic Securities ou des fonds souverains du Moyen-Orient — pourrait faire office de solution de remplacement. Par ailleurs, Lehman Brothers essaie toujours de vendre sa filiale de banque d’investissements, Neuberger Berman. Mais dans toute cette histoire, les premières victimes seront — comme d’habitude — les salariés, avec à la clé 1 000 à 1 500 postes au tapis très prochainement. Ah, capitalisme quand tu marches sur la tête !
Le bilan actuel ressort à 500 milliards de dollars de dépréciations d’actifs
C’est bien de parler de la crise des subprime, mais de chez vous, il est difficile pour le moment de l’évaluer concrètement. Sachez que la crise qui nous cause tant de tourments depuis un an a déjà occasionné des dépréciations de l’ordre de 503 milliards de dollars d’actifs, soit 341 milliards d’euros. 2 234 milliards de nos pauvres anciens francs. Je dois avouer qu’à ce stade de chiffres, je suis un peu dépassé. En nombre de SMIC ça fait combien ? Sûrement un nombre indécent.
Un ordre de grandeur : la France a vu sa dette publique s’élever à 1 200 milliards d’euros. Cela représenterait donc un tiers de notre dette disparu en fumée, volatilisé. Cela nous aurait bien arrangés, mais ce n’est pas le cas. Chez nous elle continue à monter, à l’inverse de nos comptes personnels. C’est le résultat annoncé par la Banque des règlements internationaux, la BRI, située à Bâle.
Ce chiffre fait déjà froid dans le dos, mais quand ils annoncent que c’est loin d’être fini… jusqu’où ira-t-on ? Car toutes les données s’accordent à prévoir de nouvelles dépréciations dans les mois qui viennent. Certains avancent même le chiffre de 2 000 milliards ! Ajoutées aux ventes d’autres actifs, dépréciés eux aussi, aux besoins de trésorerie, vous pouvez imaginer que la fête va continuer…
[NDLR. : Pour protéger votre argent contre les revers de fortune qui affectent les marchés et l’économie, Frédéric Laurent vous donne des conseils simples, concrets — et profitables : profitez-en sans plus attendre !]
Meilleures salutations,
Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora
(*) Frédéric travaille depuis plus de 20 ans dans la gestion de patrimoine. Il a fait ses débuts dans une société d’assurance avant de s’intéresser de plus près à la finance et aux marchés. Il a alors travaillé pendant quelque temps pour Merrill Lynch, puis s’est exilé au Luxembourg, où il a appris jusqu’aux moindres détails de la gestion de fortune et de patrimoine.
Frédéric a ensuite fondé sa propre société de gestion de patrimoine. Cela lui permet de mener ce qu’il considère comme une véritable mission : aider les investisseurs comme vous à prendre réellement soin de leur patrimoine — le protéger, le faire croître quoi qu’il arrive… sans prendre de risques. C’est ce qu’il fait semaine après semaine dans le cadre du service Protection & Rendement : n’attendez pas pour profiter de ses conseils, vos finances pourraient s’en trouver transformées !