** Sont-ils tous devenus complètement fous ?
Entre la Fed qui multiplie les interventions en grimpant chaque fois d’un degré dans le radical… la BCE qui accumule les déclarations fracassantes… la Société Générale et ses mésaventures entre le Roi Ubu et La Curée, de Zola… le soulagement subséquent, accompagné d’un rebond (durable ?), du CAC 40… avouez qu’il y a de quoi s’interroger sur la santé mentale des responsables économiques, monétaires et financiers de la planète — sans parler des investisseurs.
Où que nous nous tournions actuellement, le seul qui semble n’avoir pas besoin de recourir à des tranquillisants semble être le métal jaune. Son statut de valeur refuge lui permet de poursuivre une hausse déjà alimentée par des raisons fondamentales relativement saines (hausse de la demande, baisse de l’offre). Simone Wapler, de l’Investisseur Or & Matières, nous expliquait cette semaine pourquoi les perspectives de l’or sont brillantes :
"Dans un contexte de krach, l’or apparaît comme un refuge pour tous les détenteurs de liquidités", nous explique-t-elle. "Contrairement à ce qui s’est passé à la fin de l’été, je pense que moins d’argent devrait se porter sur le pétrole. En effet, je vous rappelle qu’à la suite de la correction estivale, beaucoup d’investisseurs professionnels s’étaient rabattus sur le pétrole. L’or noir leur paraissait comme un actif capable de résister à la baisse du dollar, qui est passé d’une parité de 1,35 à une parité de 1,45 entre août et novembre. Mais qui dit récession dit moins de besoin de pétrole à court terme. C’est pourquoi je pense que les capitaux en attente devront trouver autre chose. Et cette autre chose pourrait être l’or".
"Comme par ailleurs la Banque centrale américaine est maintenant acculée à une nouvelle baisse de son taux directeur, la rémission du dollar sera de courte durée. Et toute baisse du dollar entraîne l’or à la hausse".
"Enfin, les futures des USA sont à la baisse et les marchés américains devraient reculer fortement cet après-midi. L’inquiétude ne va donc pas se dissiper, au contraire".
Isabelle Mouilleseaux a un avis encore plus tranché sur la question : "apprêtez-vous à voir les prix de l’or repartir à la hausse", affirmait-elle cette semaine dans l’Edito Matières Premières. "A coup sûr notre ami Ben va baisser ses taux de 50 points de base le 30 janvier prochain — plongeon assuré du dollar en vue. Je parie sur un rebond de l’or au-delà de son dernier record".
** Pendant que l’or fait des étincelles et que le dollar plonge, nos correspondants américains, eux, côtoient stars et paparazzis au Festival du film indépendant de Sundance.
Rassurez-vous, la crise boursière ne nous pousse pas à la diversification dans la presse people. Simplement (si l’on peut dire…), les Publications Agora se lancent dans le cinéma.
Il s’agit plus précisément d’un documentaire adapté du livre de Bill Bonner et Addison Wiggin, L’Inéluctable faillite de l’économie américaine. Le film aborde tous les aspects de la face cachée des Etats-Unis… l’endettement des ménages… les déficits colossaux du gouvernement US… et comment tout cela contribue à l’effondrement de l’empire américain.
Le nom de ce film, dirigé par Richard Creadon ? I.O.U.S.A. — jeu de mot intraduisible entre "IOU" (reconnaissance de dette, en anglais) et USA ; vous trouverez tous les détails ici-même.
Le film vient d’être lancé aux Etats-Unis ; je ne sais pas, pour l’instant, si le film sortira en France, quand il sortira, etc. mais une chose est sûre : il fait parler de lui en Amérique… Comptez sur moi pour vous en dire plus dans les semaines et les mois qui viennent.
Michael Moore n’a plus qu’à bien se tenir, comme le disait mon collègue Olivier Cros. Notez bien, cher lecteur : rendez-vous en mai prochain sur les marches à Cannes !