▪ Les cendres fument encore et le marché recommence déjà à s’inquiéter. Le secteur actuellement sous tension, c’est tout le marché du blé. Vous vous souvenez probablement, ce dernier a été durement éprouvé cet été, alors que les Etats-Unis connaissaient une de leur période de sécheresse les plus dure depuis 50 ans.
On n’efface pas facilement les séquelles du climat, qui plus est lorsque les terres touchées fournissent 9% du blé mondial. C’est ce que découvrent actuellement les marchés. Les plantations de blé d’hiver souffrent de la pauvreté des sols, alors que les réserves hydriques ont déjà touché des seuils particulièrement bas. L’hiver doux n’a pas aidé à reconstituer les réserves.
Le marché est donc tendu. Mais au-delà des conséquences de la sécheresse sur les cours des céréales, je veux vous parler aujourd’hui des différentes manières de profiter du marché de l’agriculture. Fondamentalement haussier, et alors que le blé nous offre une nouvelle fois une perspective positive, le marché n’est pas facile à appréhender.
Je vous propose d’abord de faire un petit état des lieux du marché agricole. Vous verrez, si les opportunités sont difficiles à dénicher, elles existent tout de même, et pourraient même s’avérer exceptionnellement profitables.
▪ Le blé, la céréale rebelle
A l’automne 2012, les cours des principales matières agricoles ont commencé à redescendre des cimes qu’elles avaient atteintes pendant l’été. L’ETF Amundi Commodities S&P GSCI Agriculture perdait ainsi 12% entre mi-septembre et décembre 2012.
Toutefois à partir de décembre, le blé a repris sa marche en avant, laissant derrière lui le soja et le maïs. C’est alors que les marchés se sont aperçu des conséquences à long terme de la sécheresse. Selon l’Observatoire américain de la sécheresse, 5,5% du territoire américain avait été touché par une sécheresse extrême.
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Pourquoi la France va QUAND MEME faire faillite
Dégradation de la part de Moody’s, inquiétudes du côté de l’Allemagne, portraits peu flatteurs dans la presse… l’étau se resserre sur notre pays : que va-t-il se passer maintenant — et surtout comment vous y préparer ?
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Ainsi pour l’USDA, l’agence de l’agriculture américaine, « les semis de blé américains, en sommeil depuis novembre, sont dans les pires conditions depuis 1985 ». Au niveau local, certains Etats connaissent des conditions dramatiques. Dans l’Oklahoma par exemple, 92% des surfaces souffrent actuellement d’un manque d’humidité.
▪ La Russie enfonce le clou
Comme si les Etats-Unis n’y suffisaient pas, la Russie est en train de vivre à son tour des conditions extrêmes. Le winter kill, cette vague de froid qui détruit tout sur son passage, est plus vigoureux que les années précédentes sur le territoire russe. Résultat, 9% des surfaces cultivées actuellement seraient victimes de cet événement climatique.
Aujourd’hui, les marchés s’inquiètent des quantités de blé qui seront disponibles cet été pour les récoltes. Une chose est sûre, c’est que les stocks sont déjà très faibles. Ils devraient s’établir à un niveau atteint seulement deux fois au cours des 50 dernières années, pour représenter 7,9% de la consommation mondiale. Et malheureusement, il ne faudra pas attendre de miracle de la prochaine récolte.
Comme le relevait le journal Les Echos il y a quelques jours, seulement 125 millions de tonnes de blé seraient disponibles cette année à l’exportation, contre 164 millions l’année précédente.
Comment jouer la tendance haussière des céréales ? Je reviens régulièrement sur le marché de l’agriculture, les événements climatiques semblant se donner le mot pour ne jamais laisser un moment de répit aux cours. Pour bien investir dans l’agriculture, il faut d’abord savoir une chose : les titres sur l’agriculture sont rares !
Ils ne sont pas rares dans l’absolu, mais rares en comparaison des autres secteurs des matières premières que sont l’énergie et les métaux. A titre d’exemple, il existe 1 419 sociétés minières listées sur la place de Toronto !
Or dans l’agriculture, il faut savoir que 85% de la production mondiale est le fait de petites exploitations, qui ne sont, bien entendu, pas cotées. C’est pourquoi les quelques groupes cotées déchaînent les passions. Le paysage est pourtant en train d’évoluer. Deux pistes s’ouvrent petit à petit à nous.
▪ Le regroupement du secteur
C’est une tendance de fond : les petits producteurs se regroupent et parfois décident de se lister. Ce fut le cas l’année dernière des agriculteurs dans le manioc au Mozambique, ou des agriculteurs de la région anglaise des Midlands. En Nouvelle-Zélande, la coopérative laitière Fronterra a même réussi à lever 525 millions de dollars en introduisant le fonds Fronterra, qui réplique les performances du fonds, en Bourse.
Cours de Fronterra Shareholders’ Fund (FSF) de novembre 2012 à janvier 2013
▪ L’industrialisation du secteur
Pour le directeur de Masdar Farming, l’agriculture est « la dernière grande industrialisation ». Alors que cette tendance s’étalera encore sur les 20 à 30 prochaines années, ce secteur m’apparaît effectivement comme le plus prometteur pour profiter de la hausse des besoins agricoles.
▪ Mon conseil
Je vous ai donné les deux pistes les plus prometteuses pour profiter du marché agricole. Je vous recommande de regarder d’abord du côté des fournisseurs d’équipements agricoles. Etant à mi-chemin entre agriculture et industrie, les résultats de ces compagnies sont moins soumis aux aléas climatiques qui règnent désormais en maître sur le secteur de l’agriculture. Ainsi les producteur d’engrais, à l’image de SQM, ou les semenciers, comme Syngenta, font partie des secteurs les plus attirants actuellement.
[NDLR : Pronostiquant que certaines valeurs seront en première ligne pour répondre au manque d’eau, Florent a conseillé à ses lecteurs de Matières à Profits de se positionner sur une valeur de l’irrigation dès la fin de la sécheresse aux Etats-Unis. Leader de son marché, cette valeur est actuellement choyée par les investisseurs du NYSE ; elle vous permettra de profiter de la hausse du marché américain et du mouvement d’industrialisation des campagnes dans le monde. Pour en savoir plus, abonnez-vous à Matières à Profits]
Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises du 30/01/2013.
2 commentaires
Il veulent faire de l’Agriculture un secteur industriel !
Un terroir est ses caractéristiques pédologiques et climatiques ne sont pas une …usine froide et sans caractères !
Un industriel Suédois du Tabac en a fait l’amer expérience.
Je m’explique:
Jusqu’en 2010 je produisait du Tabac brun ( HP = Hybride du Paraguay ) qui était boucané, c’est à dire fumé aux chêne pour lui donner un gout précis. Il était ensuite utilisé dans la fabrication des cigarettes en toute petite quantité pour y apporter son caractère.
Pour accroitre son profit l’industriel décida de le produire en Afrique du Sud.
Nous fumes 70 planteurs abandonnés pityoablement , avec nos investissements et emprunts sur le dos.
En Afrique du Sud la récolte fut belle et abondante, le tabac fumé avec le « chêne » d’Afrique du Sud ( pas la chêne de Causse que nous utilisions nous ).
Mais qu’elle ne fut pas sa surprise à ce brillant Financier de constater que le gout avait changé, le « CARACTERE » tant recherché n’était pas là !
Sa récole fut perdue….et son investissement fort profitable aussi !
Méditez Financiers !
http://www.facebook.com/46Ranch
ce document est très important il sert de guide pour tout lecteur. mes félistations pour les lauteurs