▪ Beaucoup d’affolement sur les marchés depuis que la révolution en Tunisie s’est propagée aux pays d’Afrique du Nord. Surtout depuis que la Libye essaye de se débarrasser de Kadhafi qui s’accroche encore au pouvoir. La première des conséquences — et principale menace pour l’économie mondiale — est la flambée du baril du Brent, qui a dépassé pour la première fois depuis 2008 le seuil des 120 $.
Le spectre du cygne noir (black swan en anglais — mais rien à voir avec le film) est dans toutes les têtes ; les investisseurs commencent à craindre pour la reprise économique si d’autres producteurs de pétrole devaient également subir la colère de la rue. Le concept du black swan décrit un facteur improbable et imprévisible qui finalement se réalise, révélant une puissante déstabilisation à l’échelle mondiale.
Le risque géopolitique porté par ces révolutions est une réalité. Mais n’est-il pas surestimé ? Il est évident que les marchés détestent l’incertitude. Or ces révolutions, si elles sont évidemment souhaitables d’un point de vue moral, ajoutent de l’incertitude à une inquiétude économique déjà présente.
En attendant, il est difficile de connaître l’impact réel de ces révolutions sur la production pétrolière mondiale — et encore plus de justifier un bond de 10 $ du baril de pétrole en quelques séances. Les spéculations sur des ruptures de l’approvisionnement des pays européens apparaissent quelque peu surestimées. La production actuelle de la Libye est de l’ordre de 1,5 million de barils par jour sur les 90 millions quotidiens nécessaires pour faire tourner l’économie mondiale.
Je ne suis évidemment pas devin mais je pense surtout que les marchés sur-réagissent par essence. Le mieux est de conserver son calme et d’appliquer un « wait and see » de bon aloi. Pour les investisseurs, l’opportunité est surtout bonne pour prendre des bénéfices alors que les marchés américains, notamment, ont enchaîné une série historique de bonnes performances : 90% de séances positives. Sauf que si les choses s’améliorent lentement sur le plan macro-économique, il n’y a pas de quoi non plus grimper aux arbres et justifier de telles performances boursières. Méfiance donc.
▪ Or ce mois-ci, je voulais proposer à mes lecteurs une valeur dans le secteur du caoutchouc dont le chiffre d’affaires m’a très favorablement impressionné. D’autant que les prévisions communiquées par Michelin sur le cours moyen auquel pourrait évoluer le caoutchouc en 2011 seront de toute façon très favorables pour la société.
Cependant, les événements de Côte d’Ivoire et l’incertitude qui y règne avec un risque non négligeable de guerre civile m’ont convaincu de choisir une valeur moins exposée au risque géopolitique. Car mon choix initial réalise plus de la moitié de sa production dans ce pays et malgré le discours plutôt rassurant de la direction, je ne suis pas en mesure d’évaluer le risque d’embrasement du pays. Better safe than sorry en résumé… Ce qui ne m’empêchera de revenir sur cette valeur très prometteuse dès que le temps se sera éclairci en Côte d’Ivoire.
Vous l’aurez compris, ce sacré volatile noir dont l’ombre se profile aux quatre coins du monde avec pour effet de peser sur le cours des matières premières (cacao, pétrole…) crée une très grande… volatilité.
[Jean Chabru est le rédacteur en chef de Small Caps Profits, un service de recommandation ultra-efficace se concentrant sur les petites valeurs. Spécialisé dans le segment des small et midcaps, Jean Chabru et son équipe de spécialistes mettent à votre disposition l’une des plus grandes bases de données françaises sur les petites valeurs. Le but ? Vous positionner sur des petites valeurs explosives avant le reste des investisseurs… et attendre que le marché s’en aperçoive et fasse monter les cours !]
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