Les deux se mélangent souvent dans le langage, mais l’expérience récente des banques centrales montre bien à quel point elles sont différentes.
L’idée fausse selon laquelle la monnaie et les ressources naturelles constituent une richesse est répandue chez les intellectuels et autres érudits, et même parmi les économistes. Les choix de politique économique et monétaire qui prévalent actuellement reflètent cette idée fausse hélas profondément ancrée.
Songez au fait que depuis la crise financière de 2008, les grandes banques centrales ont injecté dans l’économie plusieurs milliers de milliards de dollars, d’euros, de yens, etc., et ont monétisé une part croissante des dettes publiques, en se fondant sur l’hypothèse que davantage de création monétaire et de dépenses publiques financées par la dette résoudrait tous les problèmes. Pourtant, la situation économique ne cesse de se détériorer.
De même, la plupart des pays en développement sont dotés d’immenses ressources naturelles. Pourtant, malgré une telle abondance, la plupart des habitants de ces régions vivent dans une grande pauvreté en comparaison, par exemple, au niveau de vie de la population suisse.
Il apparaît clairement qu’imprimer de la monnaie n’a rien résolu dans le monde développé, tout comme le fait d’avoir de vastes ressources naturelles n’a rien résolu dans les pays sous-développés, et la confusion répandue de la monnaie et des ressources naturelles avec la richesse est en partie responsable.
La monnaie n’est pas de la richesse
Les systèmes économiques des sociétés modernes sont fondés sur l’échange indirect. Les sociétés de troc (c’est-à-dire d’échange direct) ont disparu depuis longtemps et la monnaie est utilisée depuis des milliers d’années en tant qu’intermédiaire dans les échanges de biens et services.
Le concept de monnaie est apparu spontanément au fil du temps sur les marchés, avec l’utilisation comme premières monnaies d’échange de marchandises telles que les pierres précieuses, la peau d’animaux et les coquillages. La monnaie métallique, en particulier l’or et l’argent, est ensuite devenue la forme de monnaie la plus universellement utilisée et acceptée.
Depuis 1971, nous vivons dans un système de monnaies fiduciaires (c’est-à-dire une monnaie non convertible dont l’offre potentielle est illimitée) dominé par le dollar américain. Bien que différents systèmes de monnaie fiduciaire aient déjà été essayés à de nombreuses reprises et dans de nombreux endroits, le système actuel dominé par le dollar américain constitue le tout premier essai d’un système de monnaie fiduciaire à l’échelle mondiale.
Cependant, la monnaie continue d’évoluer et nous avons vu apparaître récemment une nouvelle forme de monnaie révolutionnaire : le bitcoin, la première et principale cryptomonnaie.
Pendant des milliers d’années, nous avons appréhendé et mesuré les biens, les services, les salaires, la richesse, les entreprises, les échanges commerciaux et le patrimoine des individus en argent, c’est-à-dire en unités d’une devise donnée. L’activité économique et la production d’un pays sont mesurées et communiquées sous la forme de valeurs monétaires. Étant habitués à appréhender la richesse en termes d’unités monétaires, les « experts », autant que les profanes, confondent généralement l’argent avec la richesse.
La monnaie ne doit pas être confondue avec la richesse, il s’agit simplement d’un outil. Il est essentiel d’éviter cette confusion. Saisir ce concept est absolument crucial. Il est peut-être encore plus vital que les responsables gouvernementaux le comprennent compte tenu de l’importance et des ramifications des choix de politique publique.
La monnaie est un outil merveilleux et éthique que les humains utilisent pour faciliter l’échange, le stockage, l’évaluation et le transfert de valeurs économiques (c’est-à-dire de biens et de services) à travers le temps et l’espace. La monnaie, qu’elle soit créée malhonnêtement (c’est-à-dire les monnaies fiduciaires) ou créé honnêtement (par exemple, l’or et le bitcoin), n’est pas et ne sera jamais une richesse en soi.
Les ressources naturelles ne sont pas plus de la richesse
Le pétrole est la matière première la plus importante de notre époque, et donc la plus lucrative que peut détenir une nation. Pourtant, alors que le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole exploitables au monde, sa population continue de vivre dans la misère et de souffrir de la faim, son économie est en ruine, la criminalité a explosé et des centaines de milliers de vies sont en danger en raison du manque d’accès aux soins et médicaments vitaux. Plus de six millions de Vénézuéliens (environ 20% de la population) ont quitté le pays depuis 2015 en raison de l’effondrement économique et de l’hyperinflation provoqués par les politiques socialistes des présidents Hugo Chavez et Nicolas Maduro.
Le Ghana est le plus important producteur d’or en Afrique, pourtant sa situation économique reste précaire et le pays présente un risque élevé de défaut de paiement. La population est de plus en plus mécontente du gouvernement et des manifestations ont eu lieu dans un contexte d’inflation élevée, de pénuries et d’une dégradation globale du pouvoir d’achat.
De la même manière, l’Angola est le deuxième producteur de pétrole en Afrique et le quatrième producteur mondial de diamants. Pourtant, l’Angola reste un pays sous-développé, avec environ 54% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté multidimensionnelle. La situation est similaire au Nigeria, premier producteur de pétrole en Afrique.
Nous pourrions évoquer de nombreux autres exemples, mais nous verrons plutôt demain pourquoi cette confusion existe et quelle ressource permet en réalité d’obtenir la plus grande richesse.
Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici.
1 commentaire
Grosse erreur. l’effondrement économique du Venezuela n’a pas été provoqué par les politiques socialistes des présidents Hugo Chavez et Nicolas Maduro , mais bien par l’embargo américain…