** Hip hip hip hourra pour le Dow Jones Industrial Average !
– Le vénérable indice boursier a enregistré un nouveau sommet historique cette semaine — cela en fait plus de 20 sur les 30 dernières séances. Ce sont des statistiques dignes d’être gravées dans le marbre… lorsqu’on les compte en dollars.
– Lorsqu’on la mesure en euros, cependant, la performance du Dow devient médiocre… au mieux. En termes d’euros, le Dow n’a pas enregistré un seul record ces trente dernières journées boursières… ni même lors des 300 dernières séances. En fait, le Dow libellé en euro n’a pas battu de record en clôture depuis le 5 juin 2001.
– Et alors ? L’important, c’est que le Dow grimpe, non ?
– Eh bien… oui et non. Les Américains continuent en effet de gagner de l’argent en Bourse, mais cet argent ne les rend pas plus riches — parce qu’il perd de son pouvoir d’achat sur la scène internationale.
– Il est vrai, par exemple, que le rebond des marchés US a engendré un rendement de 40% (en dollars) ces six dernières années. Mais même ainsi, un investisseur positionné en dollars s’en serait bien mieux tiré en échangeant simplement ses dollars en 2001 contre à peu près n’importe quelle classe d’actifs — y compris des obligations étrangères ou des métaux précieux. Les obligations libellées en euros ont doublé, approximativement, ces six dernières années, tandis que l’or grimpait de 150% environ.
– Vos correspondants de la Chronique ne se fatigueraient pas à de telles rétrospectives si nous ne pensions pas qu’elles nous donnent quelques indications sur l’avenir. Si le faible dollar n’est pas uniquement un souvenir historique des six dernières années, mais également une caractéristique semi-permanente de la scène financière mondiale, les investisseurs feraient bien d’envisager de se diversifier par le biais de classes d’actifs montrant une capacité plus convaincante que celle du billet vert de conserver leur pouvoir d’achat mondial.
** Les Américains ont créé une étrange sorte de prospérité, aux Etats-Unis. Le cours des actions y grimpe, tandis que la devise baisse — ce qui a pour effet de les faire se sentir plus riches, même si ce n’est pas le cas. Parallèlement, cette étrange prospérité a tendance à accorder une portion croissante du butin national à ceux qui conduisent déjà des Ferraris, et possèdent des maisons à Greenwich… Aspen… et Key Biscayne.
– "En d’autres termes", observait Bill Bonner lundi, "les riches deviennent plus riches ; les pauvres deviennent plus pauvres. Nous n’avons rien à en dire… mais ce n’est pas le cas de tout le monde… Le ratio salaires les plus élevés/salaires les plus bas a grimpé de 1 000% depuis l’administration Johnson".
– L’élargissement du fossé entre riches et pauvres n’a pas échappé à notre attention. Nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises… et nul doute que nous aurons encore à en parler.