L’argent gratuit a enflammé les actions et les obligations ; maintenant, c’est au tour du pétrole et des prix à la consommation… et les autorités veulent continuer sur cette voie.
Le problème, avec l’argent de la planche à billets, c’est qu’il fausse et détruit l’économie réelle. A mesure que la quantité de « monnaie » augmente, la richesse réelle – les biens et les services tels que mesurés par la croissance du PIB – diminue.
Depuis l’an 2000, la Fed a multiplié ses détentions de masse monétaire par plus de 20. La croissance du PIB US, cependant, a été divisée par deux. Entre 1950 et 1999, la croissance réelle du PIB atteignait en moyenne 3,6% par an. De 2000 à 2020, elle était en moyenne à 1,8%.
La nouvelle monnaie se traduit d’abord par une hausse des prix des actions et des obligations (parce que la Fed achète des obligations afin de faire baisser les taux d’intérêt… et de financer les excès de dépense du gouvernement).
Plus tard, elle se montre dans les prix à la consommation. D’après la tournure que prennent les choses actuellement, ce « plus tard » est pour bientôt.
Selon le Wall Street Journal :
« Le pétrole bondit au-dessus de 80 $, stimulé par les pénuries d’approvisionnement
La hausse prolongée des prix du pétrole devance certaines autres matières premières industrielles, une divergence qui reflète les paris selon lesquels les pénuries d’approvisionnement en énergie compenseront tout ralentissement de l’économie mondiale.
Le brut américain a augmenté de 1,5% à 80,52 $ le baril lundi [dernier], clôturant au-dessus de 80 $ pour la première fois depuis la fin de 2014 et portant à 125% son ascension depuis la fin d’octobre dernier.
Goldman Sachs prévoit un pétrole à 90 $ le baril d’ici la fin de l’année. »
Nervosité croissante
Pendant ce temps, à la Fed, Mme Yellen se projette dans l’avenir.
A mesure que les prix à la consommation grimpent, les consommateurs vont devenir nerveux. Ils vont mettre la pression sur leurs représentants afin que ces derniers mettent fin au « vol » de leur argent via l’inflation.
A un moment ou à un autre, lorsqu’une nouvelle hausse du plafond de la dette sera nécessaire… les gens pourraient même se rebiffer. Mieux vaut se débarrasser dès maintenant du plafond en question !
En plus de la suppression des limites à la dette, Mme Yellen milite aussi pour un « taux d’imposition minimum » mondial pour les entreprises. Le taux américain est actuellement de 21%. L’Irlande, dans le même temps, a un taux de 12,5%. Selon Mme Yellen, les Irlandais trichent. De Bloomberg :
« Mme Yellen est convaincue que l’accord mondial sur l’impôt sera adopté par le Congrès US.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s’est dite confiante […] dans le fait que le Congrès acceptera l’accord mondial sur l’impôt minimum conclu par 136 pays. »
Le cas irlandais
L’Irlande est devenue la deuxième nation la plus riche d’Europe (sur la base du PIB par habitant), en grande partie grâce à deux choses : son faible taux d’imposition des sociétés et son appartenance à l’Union européenne.
Qu’est-ce que les Irlandais ont à gagner en ne taxant pas lourdement les profits des entreprises ?
Aux Etats-Unis eux-mêmes, les Etats se font concurrence entre eux pour attirer électeurs et entreprises. Si l’on se base sur les données de l’entreprise de déménagement U-Haul, les Américains déménagent des Etats « bleus » (démocrates) chers et lourdement taxés, vers les Etats « rouges » (républicains), plus souples et moins imposés.
Il est plus difficile pour les gens de déménager d’un pays à un autre, mais il n’y a aucun doute que bon nombre des entreprises les plus profitables et à la croissance la plus rapide au monde se sont installées en Irlande pour profiter d’un taux d’imposition plus bas.
Tant que les gouvernements – nationaux ou locaux – doivent se faire concurrence, les politiciens ne peuvent pas trop augmenter les taxes ou se rendre trop désagréables. Sinon les gens « votent avec leurs pieds »… et s’en vont.
Ce que Mme Yellen souhaite – aussi bien en éliminant le plafond de la dette… qu’en égalisant les taux d’imposition –, c’est leur couper les pieds.
Ces deux mesures permettront en effet aux élites de taxer, dépenser et imprimer plus facilement… tout en laissant les citoyens se traîner à genoux, à la recherche d’une porte de sortie.
1 commentaire
Il est » amusant » de voir que les Etats bien gérés et économes, se font traiter de tricheurs par les Etats corrompus , mal gérés et en faillite.