La Chronique Agora

Guerre nucléaire : devons-nous nous y préparer ? (1/2)

Les Etats-Unis et leurs alliés ont donné leur feu vert pour lancer des attaques sur le territoire russe.

Le chemin vers la troisième guerre mondiale continue. Le soutien des Etats-Unis et de l’OTAN apporté à l’Ukraine dans la guerre avec la Russie ne porte pas ses fruits, mais cela ne les empêche pas d’intensifier la guerre, avec de nouvelles armes et de nouvelles tactiques.

La Russie a répondu à l’escalade par d’autres escalades, à chaque étape.

A quel moment les dirigeants de l’Occident dotés de bons sens (s’il en reste) marqueront-ils une pause, considéreront-ils que la guerre est perdue en Ukraine, procéderont-ils à une désescalade et chercheront-ils à conclure un traité pour mettre fin à la guerre ?

Aucun signe ne va dans cette direction pour le moment. En réalité, tous les signes pointent vers la poursuite de l’escalade, la voie la plus certaine vers une guerre nucléaire. Quels ont été les points positifs de cette escalade ?

L’Occident a fourni à l’Ukraine de l’artillerie de précision de type HIMARS, mais la manoeuvre a échoué car les Russes ont rapidement appris à bloquer le mécanisme des systèmes GPS, donc les missiles ont été déviés de leur cap.

Cela ne signifie pas que les Russes abattent ou dévient tous les missiles que lance l’Ukraine. Certains passeront toujours. Mais leur efficacité a été limitée par rapport aux attentes.

Les Etats-Unis et l’OTAN ont aussi fourni à l’Ukraine des chars Abrams, des chars Leopard, des tanks Challenger et des véhicules de combat Bradley, qui ont été laissés en feu sur le champ de bataille. Ils nécessitent une maintenance intensive que l’Ukraine ne peut pas nécessairement fournir et qui est souvent inadaptée aux conditions du champ de bataille ukrainien.

D’ailleurs, beaucoup de soldats ukrainiens ont admis avoir une préférence pour les équipements fabriqués en Russie plutôt que ceux de l’OTAN.

Pas d’armes merveilleuses

Pendant ce temps, les systèmes anti-missiles Patriot ne peuvent pas abattre les missiles hypersoniques russes, et ils ont été détruits un à un, pour un coût d’un milliard de dollars chacun.

Les F-16 sont les prochaines armes merveilleuses qui ont été promises, mais la Russie possède le système de défense aérien le plus sophistiqué au monde. De nombreux avions seront abattus par les batteries antiaériennes russes S-400 et d’autres systèmes.

Ces avions sont aussi de vieux modèles provenant des vieux stocks obsolètes de l’OTAN. Et ils ne peuvent même pas être pilotés par des Ukrainiens, puisqu’ils lisent à peine l’anglais (les manuels d’entraînement et de maintenance sont en anglais) et n’ont pas assez de temps pour s’entraîner. Cela prend environ deux ans pour devenir un pilote de chasse F-16 compétent ; les Ukrainiens disposent à peine de six mois pour tout apprendre.

Les F-16 ne conviennent pas non plus pour en raison des conditions souvent difficiles des terrains d’aviation en Ukraine (ils ont besoin de pistes impeccables pour éviter que des débris ne soient aspirés dans leur moteur au décollage).

Ils peuvent être opérés à partir des bases de l’OTAN, mais cela ouvrirait une autre boîte de Pandore.

Le dernier projet absurde de l’OTAN

Quel est le prochain projet absurde de l’OTAN ? Le voici : les Etats-Unis et leurs alliés ont donné leur feu vert pour lancer des attaques sur le territoire russe au moyen de missiles balistiques ATACMS, fabriqués aux Etats-Unis qui possèdent une portée d’environ 300 km.

Ces attaques ont frappé des cibles civiles comme la ville russe Belgorod, et des cibles militaires critiques, comme les réseaux d’alerte radar des missiles nucléaires russes. Ces deux types d’attaques vont susciter une réponse sévère de la part de la Russie, notamment la destruction définitive de l’ensemble du réseau électrique ukrainien.

L’attaque sur le système d’alerte russe est particulièrement provocante. L’Ukraine a utilisé des drones fournis par le Royaume-Uni pour frapper ce système de radar utilisé par la Russie pour détecter les missiles balistiques intercontinentaux à tête nucléaire en approche.

Les Etats-Unis et la Russie adhèrent déjà à ce que l’on appelle la doctrine du « lancement sur alerte ». Cela signifie que si vous détectez des missiles nucléaires en approche, vous n’attendez pas qu’ils atteignent leur cible.

A la place, vous préparez une contre-attaque aussitôt que vous détectez les missiles. Quand il s’agit d’une guerre nucléaire, soit on a recours à cette tactique, soit on accepte la défaite.

Le monde se retrouve sous une épée de Damoclès. Le fait de toucher une installation radar, faisant partie intégrante d’une défense nucléaire, crée un angle mort dans cette défense et rend la gâchette encore plus sensible et susceptible d’être appuyée.

Nous verrons dans notre prochain article les conséquences des décisions prises par l’Ukraine et les Etats-Unis.

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