La guerre contre le cash s’intensifie dans le monde. En Inde, la démonétisation brutale des billets les plus circulants a déclenché une panique. Comme partout, de mauvais arguments sont avancés pour défendre une mauvaise cause, l’ingérence de l’État dans nos vies privées.
Le premier ministre indien Narendra Modi a, dans le secret le plus total, élaboré un plan pour « démonétiser » soudainement tous les billets de 500 et 1 000 roupies (soit environ 6,5 euros et 13 euros). Ces coupures constituaient plus de 80% de la monnaie en circulation. Son annonce passée le 9 novembre a été suivie d’une panique générale chez les Indiens. Beaucoup ont cru que ces billets étaient subitement devenus inéchangeables. Les médias rapportent qu’une femme habitant dans le Télangana, se croyant ruinée, s’est suicidée.
Les Indiens ont cependant jusqu’au 30 décembre 2016 pour échanger leurs coupures auprès des banques commerciales et de la Banque centrale. Mais les énormes files d’attente attestent que la panique n’a pas été enrayée.
On peut se demander à quoi joue le Premier ministre avec cet effet de surprise, d’autant plus qu’il était apparemment, comble du cynisme, délibérément recherché. Signe du profond mépris exprimé par certains dirigeants à l’encontre des populations qu’ils se plaisent à dominer, cette action irresponsable n’a engendré aucun effet utile. Elle a simplement désorganisé l’économie dans certaines parties du pays.
Ces faits nous rappellent à quel point le monopole de l’émission de la monnaie confère à la classe politique un pouvoir incommensurable et inacceptable sur nos vies.
Manifestement ce pouvoir n’est pas suffisant pour rassasier la cupidité de ceux qui le détiennent. La lutte contre les coupures de 500 et de 1 000 roupies illustre en effet la volonté des autorités d’accroître encore plus leur contrôle sur le commerce. Les arguments mis en avant manquent souvent d’originalité. Ici comme ailleurs, on évoque la lutte contre le terrorisme, l’évasion fiscale et la corruption dans l’administration : des arguments d’une piètre qualité à l’image de la cause défendue.
La première source de corruption est dans le pouvoir
Tout d’abord, on ne lutte pas contre la corruption en concentrant toujours plus de pouvoir entre les mains de la bureaucratie. La source de la corruption réside dans le pouvoir. Combattre la corruption requiert donc de réduire les pouvoirs des bureaucrates sur la société. La lutte contre l’argent liquide s’inscrit dans une démarche diamétralement opposée.
Quant à l’argument du terrorisme, il est vrai qu’il est à la mode. Cette forme de criminalité préoccupe de plus en plus les populations. Les politiciens en profitent donc pour instiller la crainte en extrapolant le risque pour mieux étendre sur nos frêles épaules la « protection » de l’Etat sécuritaire. Il n’empêche que ce n’est pas la disparition des grosses coupures qui va décourager les criminels les plus habiles. Ces derniers trouveront toujours un moyen de financer leurs opérations. Combattre l’argent liquide ne fait donc que compliquer la vie des plus modestes.
Cette lutte contre le cash est donc avant tout motivée par l’obsession de s’attaquer à la vie privée qui constitue un des derniers remparts pour sauvegarder nos espaces de liberté. Garantir notre sécurité implique donc de rechercher des moyens de soustraire nos transactions des radars des bureaucrates.
Les Indiens se tournent vers les Bitcoins, les pierres et les métaux précieux
En l’espèce, le cash réduit la capacité des gouvernements à traquer et à taxer les échanges productifs, que ce soit par la fiscalité ou la politique monétaire (le cash réduit la capacité des gouvernements à imposer des taux d’intérêt négatifs sur les dépôts bancaires).
Bien sûr, vous trouverez bien quelques bons petits soldats de la bureaucratie pour vous expliquer l’importance de l’impôt pour garantir notre bonheur. Il est important de ne pas se laisser abuser par ces discours. Le pouvoir accordé à quelques-uns pour confisquer les biens de tous les autres n’a jamais enrichi ne serait-ce qu’une civilisation, et ceci depuis l’aube de l’humanité. La prospérité des sociétés humaines se construit en protégeant la liberté d’entreprendre de toute interférence qui viendrait la compromettre.
Fort heureusement il existe aujourd’hui quelques contre-pouvoirs pour tempérer ce contrôle politique sur nos vies. Les Indiens l’ont eux-mêmes bien compris. Les médias locaux rapportent en effet que la mesure du Premier ministre a augmenté la demande d’actifs alternatifs comme les Bitcoins, les pierres et les métaux précieux.
De la Grèce à l’Inde en passant par Chypre et l’Argentine, il semble que les peuples développent des réactions similaires contre les assauts qu’ils peuvent subir de la part de leurs classes dirigeantes respectives. Signe que personne ne se laisse heureusement dépouiller impunément.
Si votre banque va mal et que vous ne voulez pas que votre argent serve à la renflouer, votre seule recours sera le cash. Avez-vous signé notre pétition « non à la société sans cash » ? Si ce n’est pas déjà fait, merci de soutenir cette action en allant ici !
1 commentaire
pendant ce temps aussi en Chine, en bourse sur les metaux…