Elon Musk pensait sans doute pouvoir appliquer ses recettes à la politique. Mais la machine fédérale américaine ne fonctionne ni à la logique, ni à l’efficacité. Elle tourne à l’argent magique, cette poussière monétaire qui fait tout tenir… jusqu’à ce qu’elle disparaisse.
« Vous croyez, comme moi, à la magie ? » – Lovin’ Spoonful
Pauvre Elon Musk. Il mérite une sorte de médaille. Il est à la fois l’homme le plus brillant et le plus déroutant à s’être jamais sali les mains dans la politique nationale.
Sa société SpaceX a joué un rôle clé dans le retour des astronautes sur Terre. Des millions de personnes dépendent de son système Starlink pour leurs communications. Plus de six millions de conducteurs ont acheté ses voitures. Et plus de 600 millions de personnes utilisent le réseau X. C’est un génie, un véritable enfant prodige.
L’équivalent moderne d’Auguste après la défaite d’Antoine. De Napoléon après son sacre. Au sommet. Intouchable.
Fort de ces triomphes dans l’espace commercial, il allait de soi qu’il connaîtrait un succès tout aussi éclatant en politique.
Mais il se comporte comme s’il était né la veille. The Irish Star rapporte ses propos lors d’une apparition sur Fox News :
« J’ai été choqué. Ce niveau de haine et de violence de la part de la gauche… Je pensais que les démocrates étaient censés être le parti de l’empathie et de la bienveillance, et pourtant ce sont eux qui tirent les balles. Tesla est une entreprise pacifique, nous n’avons jamais rien fait de nuisible. Cela n’a aucun sens. »
La politique n’a rien à voir avec la paix. Ni avec le fait de faire des choses productives. C’est une sale affaire, faite de confrontations, de calomnies, de mensonges, de guerres, de meurtres, de prisons, d’impôts, de fraudes et de mensonges, y compris l’inflation et les tarifs douaniers. Ce n’est pas un moyen d’accroître la richesse, mais simplement de la redistribuer, du public vers les initiés.
Sous sa forme apprivoisée et respectable, avec ses élections, ses Parlements et son esprit de consensus, elle peut paraître tolérable. Mais si l’on ôte le manteau fragile de la civilisation, il ne reste plus que la violence et la haine.
Même dans sa version plus respectable, le financement fédéral repose sur l’impôt et l’emprunt. Mais il y a un aspect plus profond, plus malsain à tout cela. Voici une autre révélation rapportée par CoinTelegraph :
« Le tsar de la réduction des coûts du gouvernement américain, Elon Musk, affirme avoir trouvé au moins 14 ‘ordinateurs monétaires magiques’ au sein du gouvernement fédéral, capables d’envoyer de l’argent à partir de rien. Elon Musk a déclaré que ces ordinateurs, présents dans plusieurs départements fédéraux – notamment le Trésor, la Défense, la Santé et les Services sociaux – peuvent essentiellement émettre des paiements et envoyer de l’argent à partir de rien. »
D’où pense-t-il que l’argent vienne ?
Elon tente de réduire le gaspillage et d’introduire davantage d’efficacité dans les finances fédérales. Les démocrates, de leur côté, dénoncent les coupes dans leurs programmes favoris. On pourrait croire que l’ère de l’argent magique touche à sa fin.
Ce n’est pas le cas.
Au mois de février, tous les records ont été battus. Selon les chiffres officiels, les recettes fédérales se sont élevées à 296 milliards de dollars. Mais les dépenses, elles, ont atteint le double, laissant un déficit de 307 milliards de dollars.
A notre connaissance, c’est la première fois que le gouvernement fédéral dépense plus du double de ce qu’il encaisse. Pour chaque dollar perçu, deux dollars – et un peu de poussière – ont disparu.
L’écart a été comblé, bien sûr, par de l’argent emprunté. Mais sans la poussière magique, tout s’effondrerait. C’est l’argent né de nulle part qui soutient le marché boursier, qui permet des déficits de plusieurs centaines de milliards, qui irrigue l’économie d’endettement et gonfle artificiellement les profits des entreprises.
Sans lui, il n’y aurait pas 37 000 milliards de dollars de dette nationale. Le Dow Jones ne flotterait pas au-dessus des 40 000 points. Et les autorités fédérales seraient contraintes d’abandonner bon nombre de leurs projets extravagants — y compris, peut-être, l’empire lui-même.
Le problème avec l’argent magique, c’est justement qu’il est magique. Il peut surgir de nulle part, « imprimé » à la demande par les autorités fédérales.
Mais il peut aussi s’évaporer. Ces cinq dernières années, des milliers de milliards de dollars de valeur réelle – dans les prix des actifs, voire dans la dette elle-même – se sont évaporés sous l’effet de l’inflation.
Et ce n’est pas fini.
1 commentaire
« La politique n’a rien à voir avec la paix. Ni avec le fait de faire des choses productives. C’est une sale affaire, faite de confrontations, de calomnies, de mensonges, de guerres, de meurtres, de prisons, d’impôts, de fraudes et de mensonges, y compris l’inflation et les tarifs douaniers. Ce n’est pas un moyen d’accroître la richesse, mais simplement de la redistribuer, du public vers les initiés. »
Oui, c’est sans doute une raison pour que les peuples s’en mêlent. Il ne feront pas pire que les élites, car ce n’est pas possible.