▪ Nous nous débattons tous pour essayer de sortir les pays du sud de l’impasse de dettes dans laquelle ils se sont mis. La croissance est en panne sèche. D’après l’OCDE, la croissance économique européenne devrait reculer de 0,1% en 2012. Source de risques importante pour l’ensemble de l’économie mondiale, se permettent-ils de rajouter.
L’organisation prévoit malgré tout une croissance de 3,4% au niveau mondial pour cette année. Et, pour l’année 2013, la croissance serait revue à la hausse avec 0,9% de croissance prévue au niveau de la Zone euro et 4,2% au niveau mondial. L’OCDE explique toutefois qu’il y a « une forte incertitude sur les perspectives économiques » et déclare « qu’un scénario beaucoup plus sombre reste plausible ».
En général, toutes les prévisions sont revues à la baisse au fur et à mesure des trimestres qui s’écoulent, ne l’oublions pas. Alors, quand l’OCDE précise que les pays d’Europe du Sud vont très certainement subir de nouveaux reculs de leur croissance, cela devient très inquiétant. Avec un niveau de -5,3% en Grèce, -3,2% au Portugal, -1,7% en Italie et -1,6% en Espagne, il est difficile de rester optimiste, surtout lorsque le chômage reste en hausse avec une prévision de 11,1% pour 2013 au niveau de la Zone euro, contre 10,8% en 2012.
Le déficit actuel de la France est de 4,4% avec une croissance de 0,4% pour 2012. Mais, attendu que chaque semestre ces chiffres de prévision sont revus à la baisse, il y a peu de chances au final que les 0,4% de croissance soient atteints.
Comme notre ratio d’endettement s’accroît mécaniquement, il y a tout lieu d’estimer que celui-ci devrait passer de 86% à fin 2011 à 88,4% à fin 2012. Ceci ne prend même pas en compte les différentes mesures annoncées dernièrement au profit de l’Europe et des banques espagnoles… La France est en première ligne au côté de l’Allemagne pour contribuer à la garantie du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du mécanisme européen, le fameux MES. Et il faut rajouter tout récemment l’intervention à hauteur de 100 milliards pour les banques espagnoles…
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Pendant que l’Europe agonise…
… depuis 2008, un continent enregistre en toute discrétion plus de 5% de croissance moyenne annuelle
Un facteur bien particulier pourrait lui permettre de démultiplier cette croissance dans les années qui viennent.
Voici comment miser sur cette lame de fond qui pourrait venir bouleverser la donne économique mondiale — avec à la clé, des gains potentiels de 260%, 70%, 75%…
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Si l’on prend en considération tous ces postes, où la France intervient à hauteur de 20%, notre dette publique atteindrait 89,2% du PIB à fin 2012. C’est là où cela devient particulièrement inquiétant ; en l’absence de mesures fortes de redressement budgétaires, selon les estimations de la Cour des Comptes, notre ratio d’endettement atteindrait 100% du PIB en 2017 et 108% en 2020 !
Christine Lagarde a tout dernièrement déclaré, en tant que directrice du FMI, que « la communauté internationale devait oeuvrer dans trois directions : lutter contre la dette, réformer le système financier et assurer une croissance solide ». Or si l’on prend la seule Zone euro, difficile de faire pire qu’actuellement.
▪ La Cour des Comptes rend son verdict
La Cour des Comptes n’a pas accouché de cadavres sortis du placard comme le nouveau gouvernement s’y attendait (l’espérait ?). Au contraire, la Cour a reconnu que le pays avait mis en place des réformes budgétaires pour amener un retour à l’équilibre. Cependant, elle a également reconnu que ce n’était qu’un début.
En 2011, le déficit public s’est ainsi établi à 5,2% du PIB, en baisse de 1,9 point par rapport à l’année 2010. En revanche, elle insiste sur le fait que la France doit continuer dans cette voie difficile et que 2012 et surtout 2013 seront des années charnières. Car la France doit impérativement conforter sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires européens comme de ses créanciers.
Nous (le gouvernement surtout) devons garder en mémoire que la France s’est engagée à baisser son déficit public à 4,4% en 2012 et à 3% en 2013, ce qui nécessite des mesures immédiates alors que, parallèlement, il va déjà falloir compenser un manque à gagner sur les recettes de l’ordre de 6 à 10 milliards d’euros. Et pour l’année 2013, ce sera pire.
En se basant sur une révision de la croissance à 1%, ce qui est encore trop optimiste à mon goût, l’effort à fournir s’élèverait à 33 milliards d’euros. Une somme conséquente qui devrait se répartir entre hausse des recettes et réduction des dépenses. Lorsque l’on parle de hausse des recettes, à moins de revenir d’un séjour prolongé dans la cinquième dimension, cela veut dire en bon français « augmentation des impôts ».
Pour la baisse des dépenses, c’est une refonte structurelle de l’appareil étatique et de la fonction publique qui est nécessaire. Sauf que là… nos gouvernants sont peu imaginatifs — baisser le salaire du président et des ministres, rouler en voiture moins luxueuse et prendre le train au lieu de l’avion… sont des efforts certes appréciables, mais qui restent symboliques.
Il faut repenser la fonction publique et le système social entier de notre pays car ils sont obsolètes dans ce contexte économique conjoncturel, mais également dans un système global qui a évolué depuis les 50 dernières années. Toutes les administrations devraient désormais être restructurées.
Winston Churchill en son époque avait promis des larmes et du sang ; les Français doivent aujourd’hui envisager ce type d’austérité. Il faudrait que le gouvernement et les Français comprennent que « rigueur » n’est pas un gros mot ; il veut tout simplement dire « ajustez vos dépenses à ce que vous gagnez réellement, afin que vos comptes ne soient plus dans le rouge ».
Nous avons, depuis 30 ans, vécu à crédit ; nos systèmes sociaux actuels fonctionnent à crédit. Maladie, vieillesse, toutes ces mesures auxquelles nous sommes tous habitués ne peuvent pas rester en l’état. Les causes sont structurelles (démographie vieillissante) et conjoncturelles : nous n’avons, en ce moment, plus les moyens de les financer.
Nos hommes politiques de tous bords, ont voulu faire croire que vivre à crédit était indéfiniment possible car la croissance sera indéfiniment au rendez-vous. Aujourd’hui, la croissance est cassée. Et le mur de la dette s’élève, jusqu’au moment où il va s’effondrer. Ce jour s’approche…
La Cour des Comptes précise que l’augmentation des recettes ne devrait que venir compléter les économies sur les dépenses, et devrait en priorité porter sur la remise en cause des niches fiscales ou sociales précédemment mises en place. Elle recommande également à titre temporaire une augmentation par le biais d’impôts à l’assiette la plus large possible, en pensant notamment à la TVA ou à la CSG.
La TVA sociale, que le précédent gouvernement voulait mettre en place, est oubliée ; en ce moment même, le gouvernement est en pourparlers avec les partenaires sociaux concernant, entre autres, les réformes sur la CSG.
[NDLR : Dans le dernier numéro de Vos Finances, Frédéric Laurent fait le point sur ce qui vous attend en matière de fiscalité dans les mois qui viennent : ISF, donation… Retrouvez sans attendre ses recommandations pour préserver votre patrimoine et votre pouvoir d’achat !]