▪ Aujourd’hui, nous continuons notre face-à-face avec Gary Shilling, John Mauldin, Justice Litle… et les autres.
D’un côté… les gens qui regardent le bon côté des choses.
De l’autre… votre correspondant.
D’un côté se trouve un groupe de gens — intelligents, pleins de bonnes intentions, avec les faits et la logique de leur côté. Ils disent que les Etats-Unis sont en route pour une nouvelle période de prospérité, nourrie par une démographie vigoureuse et plus d’énergie.
De l’autre, il y a votre correspondant… avec son propre point de vue. Il pense que les Etats-Unis sont en route pour une Apocalypse zombie menée par le Pentagone, le Congrès US et des industries de connivence d’un bout à l’autre du pays.
Qui a raison ? Peut-être que le moment est bien choisi pour nous confesser… et admettre que nous nous trompions complètement sur les tendances que nous avons vues se développer fin août. Jusqu’à présent au moins, les actions continuent de grimper et l’or de baisser — exactement le contraire de ce que nous avions prévu.
Ces tendances vont-elles se poursuivre ? Ou bien M. le Marché ne fait-il que nous embrouiller… attendant que nous baissions notre garde avant de jouer son coup ?
Nous n’en savons rien. En attendant…
La Fed a tranché…
… et décidé de maintenir son assouplissement quantitatif en l’état. Pas un centime de plus, pas un centime de moins. Ce n’est pas étonnant. Le simple fait de mentionner une réduction du QE peut faire s’effondrer les marchés dans le monde entier. Pourquoi prendre le risque ? Mieux vaut retarder, tergiverser… gagner du temps… et faire en sorte que la situation deviennent le problème d’un(e) autre.
Nous maintenons donc notre drapeau d’Alerte au Krach — comme un avertissement, non comme une prédiction.
Votre correspondant, au passage, a donné sa chance à Barack Obama. Il a annoncé être prêt à servir les Etats-Unis d’Amérique en tant que chef de la Réserve fédérale. D’une manière ou d’une autre, ces injections de mucho crédit de la part de la Fed doivent cesser. Et quand ce sera le cas, ce sera l’enfer.
Aucun économiste ayant une réputation à protéger ne voudra le faire. Que ce soit une Yellen ou un Kohn, il ergotera et hésitera… il bidouillera et temporisera… jusqu’à ce que ce Titanic heurte un iceberg.
Ce ne serait pas la même chose si nous étions aux commandes de la Fed. Nous enlèverions nos mains du gouvernail… et laisserions M. le Marché faire ce qui lui plaît. Les résultats seraient absolument épouvantables tandis que les investisseurs paniquent… que l’économie coule et que les zombies tombent à la mer.
Mais ça ne durerait que quelques mois. Ensuite, les investisseurs et les entrepreneurs sérieux viendraient s’échouer sur le rivage… et pourraient commencer à reconstruire sur des bases bien plus solides.
A ce jour, le commandant en chef a résisté à la tentation de décrocher son téléphone.
Hé, Barack… un coup de fil et vos problèmes financiers sont terminés. Si nous nous occupions de l’affaire… vos inquiétudes au sujet d’une reprise molle seraient bientôt de l’histoire ancienne. Hé hé hé. Mais c’est une histoire pour un autre jour.
▪ Mieux vaut un verre à moitié plein… ou pas
Notre histoire pour aujourd’hui, c’est qu’un groupe d’économistes est devenu des optimistes. Ils voient le verre à moitié plein. L’autre moitié arrive et le boit. Cul sec !
Oui, cher lecteur, voici Gary Shilling avec d’autres raisons pour lesquelles l’économie américaine mènera le monde dans les années qui viennent :
"Les Américains n’ont guère d’autre choix que d’épargner. Contrairement à ce qui se passait dans les années 80 et 90, ils ne font plus confiance à leur portefeuille boursier pour remplacer l’épargne afin d’éduquer leurs enfants et de financer une retraite anticipée. Le plongeon de l’immobilier après de lourds refinancements hypothécaires a éliminé une bonne partie de la valeur immobilière qu’ils utilisaient autrefois pour financer des dépenses excessives. Les baby-boomers ont été de mauvais épargnants et ils ont désespérément besoin de continuer à travailler et d’épargner bien plus pour leur vieillesse".
"A mesure que le taux d’épargne augmentera, les dépenses croîtront plus lentement, l’inverse de ce qui s’est produit quand le taux d’épargne est passé de 12% au début des années 80 à 1%. Les dépenses de consommation se sont développées plus rapidement que le revenu après impôts — d’environ un demi-point de pourcentage par an — et cela a nourri l’économie interne".
Voilà qui s’appelle regarder les choses du bon côté ! Ces 30 dernières années, la prospérité des Etats-Unis voguait sur une marée montante de dette. Les ménages américains doivent désormais affronter la réalité, dit Shilling. Il pourrait dire que leur niveau de vie doit décliner — alors qu’ils sont contraints de payer des choses qu’ils ont consommées il y a des années de ça. Ou il pourrait dire que l’économie américaine restera enlisée… ou que moins de gens trouveront un emploi…
Mais non… Gary prend les citrons que la vie lui offre et en fait… une concoction vraiment répugnante.
Les épargnants américains mettront désormais de côté environ 1 200 milliards de dollars par an, estime-t-il. Hourra ! Mais attendez… Où ira cet argent ? Il ira financer les déficits fédéraux. Pensez-y, cher lecteur. Au lieu de gâcher l’argent des étrangers pour leurs guerres zombie et leurs programmes de sangsues, les autorités dépenseront l’épargne du public américain.
Eh bien, si c’est là le verre à moitié plein… donnez-le-nous vide !