▪ Le FOMC a annoncé cette semaine qu’il ne bougerait pas. Oui, il va peut-être falloir intervenir à l’avenir. Mais pour l’instant, il n’abandonne pas de sa position de relance monétaire… pas plus qu’il ne l’augmente.
Le marché boursier ne savait pas si c’était positif ou négatif… si bien qu’il n’a pas fait grand-chose. Mais l’or s’est envolé vers un nouveau record.
Officiellement, la récession est derrière nous. C’est la bonne nouvelle. Officiellement, elle a pris fin en juin 2009.
La mauvaise nouvelle, c’est… et alors ? Récession ou pas, les gens ont du mal à trouver des emplois et à joindre les deux bouts. L’économie continue de se traîner en grinçant. C’est une Grande Correction…
Selon les derniers chiffres en date, il y a plus d’Américains sans emploi aujourd’hui qu’il n’y en avait lorsque la récession a pris fin. Mardi, le département du Travail US a annoncé que le chômage total a chuté dans trois Etats sur quatre durant le mois d’août. Dans l’ensemble, l’économie américaine a perdu 54 000 emplois, faisant grimper le taux de chômage à 9,6%.
▪ Le lecteur se posera peut-être des questions devant une croissance si insaisissable qu’elle permet aux gens de s’appauvrir alors même que les chiffres sont positifs. Est-ce un paradoxe, un oxymore ou un mensonge pur et simple ? Comment se fait-il que l’économie se "développe" tandis que les chiffres clés permettant de mesurer la situation financière d’un ménage ne se sont pas améliorés, voire s’aggravent ? Le chômage est identique ou pire qu’il y a un an, selon les chiffres employés. Les prix de l’immobilier sont clairement en baisse. Les gens ne gagnent pas plus d’argent. Et leur principal actif — leur maison — voit sa valeur décliner. Alors quel sens y a-t-il à dire que la croissance s’améliore ?
Ce n’est que le signe d’extérieur d’une corruption intérieure. Personne ne veut mourir, qu’il s’agisse d’un chien errant, d’une banque ou d’une entreprise. Ou même une profession tout entière. Si on lui en donne l’opportunité, elle survit par la ruse… et utilise une crise pour étendre son pouvoir d’influence et sa richesse.
La SEC, par exemple, est clairement incapable d’empêcher les grandes fraudes — comme dans le cas de Madoff — même lorsqu’on lui met le nez dedans. Les régulateurs sont également incapables de s’apercevoir de la plus grande bulle de l’histoire de l’humanité.
Bien entendu, on pourrait dire la même chose de la Fed, qui a non seulement échoué à voir la bulle arriver, mais qui a contribué — avec Fannie Mae et Freddie Mac — à la créer.
Eh bien, maintenant, la SEC a de nouveaux pouvoirs, titre un journal. Idem pour la Fed. Elles se sont "adaptées" aux nouveaux défis, selon la presse. Des progrès ont été faits. Oui, on a progressé sur la route pour les Enfers !
Si l’on en croit le NBER (Bureau américain des recherches en économie), la plus longue correction depuis la Grande Dépression n’a provoqué qu’un recul de 4% du PIB — au maximum. Rien du tout, en d’autres termes… si bien que les autorités doivent s’en féliciter. Comme le dit Charlie Munger, "les renflouages étaient absolument nécessaires pour sauver notre civilisation". Et ils ont fonctionné.
Le partenaire de Munger, Warren Buffett, est tout prêt à leur attribuer le mérite d’un autre grand succès. Il n’y aura pas de récession en double creux, selon lui. Une nouvelle réussite pour l’équipe nationale. On peut ajouter de nouvelles améliorations à ces merveilles. Les banquiers centraux et ministres des Finances de la planète se sont mis d’accord sur de nouvelles règles bancaires. Au vu de ces réussites, franchement, qui pourrait s’empêcher d’être optimiste quant à l’avenir de la race humaine ?