▪ La journée de vendredi a été placée sous le signe de l’emploi américain… ou disons plutôt sous le signe du manque d’emploi.
Tout est à la baisse : le nombre d’emplois créés, les précédentes statistiques, le taux de participation.
162 000 postes ont été créés (hors secteur agricole) en juillet, selon le département du Travail US — alors qu’on en attendait 184 000. Les mois précédents se révèlent tout aussi décevants, avec des révisions dans le mauvais sens : 188 000 emplois créés en juin contre 195 000 en première estimation, et 176 000 en mai contre 195 000 en première estimation là aussi.
Le taux de chômage lui-même recule certes, à 7,4% de la population active contre 7,5% attendus… mais le taux de participation passe de 63,5% en juin à 63,4% en juillet.
Nous voilà donc avec une légère baisse du chômage… mais une diminution des emplois créés, dans une économie qui ne semble vraiment pas tirée de la pire crise économique qu’elle ait connue depuis 1929.
Ne vous inquiétez pas, cher lecteur : selon Todd Schoenberger, associé chez Landcolt Capital, à New York, et cité dans Investir – Les Echos, ces chiffres sont certes « terrifiants pour la rue », mais « formidables » pour les marchés boursiers.
Mais oui ! C’est élémentaire — et vous savez pourquoi, naturellement. Allez, reprenons tous en choeur avec Todd : « la Fed va continuer avec le QE et remettre à plus tard ses intentions de lever le pied sur les rachats d’actifs ».
Qui eût cru que des Bisounours puissent être aussi cyniques ?
▪ Les marchés dans le vert !
En tout cas, M. Schoenberger avait vu juste — au moins sur la séance de vendredi. Le Dow Jones a grimpé de 0,19% pour atteindre les 15 658,36 points. Le S&P 500, de son côté, s’est adjugé 0,16% à 1 709,67 points. Et le Nasdaq a clôturé de son côté à 0,38%, soit 3 689,59 points. Le CAC 40, côté français, a connu une petite journée, prenant 0,07% à 4 045,65 points.
Les statistiques de l’emploi — et les conclusions qu’on peut logiquement en tirer sur la politique de la Fed — ont eu le même effet positif sur le billet vert : l’euro/dollar a grimpé de 0,53% à 1,3276… et que dire du T-Bond US à 10 ans, qui a reculé de huit points de base, à 2,6245% ?
L’or a repris du terrain lui aussi — gagnant 23,5 $ l’once au second fixing de Londres, pour rejoindre les 1 309,25 $. « Le prix de l’once a regagné 7% [en juillet], son meilleur mois depuis janvier 2012 », explique Les Echos. « Le sursaut tranche avec les trois mois d’hécatombe qui ont précédé, au cours desquels l’or avait perdu un quart de sa valeur ».
On dirait que le métal jaune n’a pas dit son dernier mot…