Les politiciens honnêtes devraient songer à limiter leur propre pouvoir et à dépenser le moins possible. Trump ne met pas au pas le deep state, il est à sa botte.
Le président des Etats-Unis a apparemment perdu son sang-froid la semaine dernière durant sa discussion avec les démocrates. Il a tapé du poing sur la table et a quitté la pièce.
Il s’agissait d’argent — 5,7 Mds$ pour être précis –, la somme nécessaire pour construire un mur le long de la frontière sud des Etats-Unis.
L’argent n’est pas « que de l’argent ». C’est du temps — notre temps. C’est notre existence. C’est ainsi que nous comptons les points dans la vie.
Or si l’on se fie au tableau de scores actuel, nous sommes perdants.
Parmi les théories du gouvernement démocratique se trouvent certaines des affirmations les plus folles, les plus extravagantes et les moins exactes de la mythologie moderne.
L’idée générale : les foules élisent les meilleurs et les plus intelligents — ou du moins pas les plus bêtes et les plus vénaux — pour les représenter à la tête du pays.
Donald Trump, la créature du Marigot
Là, avec leur tête bien faite et le coeur fermement accordé à ce que désire « Le Peuple », ils travaillent pour le bien du pays.
Plus précisément, ces gens — dont Mme Ocasio-Cortez, Chuck Schumer, Mitch McConnell… et Donald J. Trump lui-même — sont chargés d’administrer l’argent du pays, en gardant en tête que chaque sou qu’ils dépensent provient du temps d’un pauvre contribuable et de la sueur de son front.
Tricheurs, compères et zombies
Hélas, pour cause d’inattention, d’illusions et d’achat de votes avec l’argent des autres, le temps leur a échappé. Depuis 1969 — il y a un demi-siècle — aucune administration n’a pu équilibrer le budget fédéral (le prétendu « excédent » des années Clinton n’était une fraude comptable).
La dette fédérale n’a pris qu’une seule direction : la hausse. Année après année. Républicains après démocrates.
Ces dépenses, dont 21 000 Mds$ de temps emprunté à l’avenir, ont soutenu une vaste masse de tricheurs, compères, zombies et empêcheurs de tourner en rond — le Marigot, en d’autres termes.
Il semblait donc que le vent mauvais appelé Donald J. Trump puisse en réalité être bénéfique, asséchant certains des étangs les plus profonds et les plus visqueux de la région de Washington.
Le Congrès peut bien argumenter, bluffer et fulminer : en fin de compte, c’est le chef de l’exécutif qui l’emporte. En tant que garant du bien de la nation, il aurait pu simplement dire non au Marigot.
Lorsqu’on lui a présenté un budget déséquilibré — gonflé par des milliards de dollars d’allocations et de pots-de-vins, imbibé de sommes versées par les lobbyistes et d’accords gluants passés avec des compères –, il aurait pu refuser de signer et le renvoyer au Congrès.
« Revenez quand vous aurez rectifié vos chiffres », lui aurait-il suffi de dire. « Si j’essayais de gérer mes hôtels comme ça », aurait-il pu ajouter, « je ferais faillite ».
Mais le système tout entier repose sur le copinage et les conflits d’intérêt. Chaque once de magnificence politique se produit aux dépens du temps des citoyens. Les politiciens gagnent du pouvoir en dépensant de l’argent, non en l’épargnant… et ils ne peuvent en obtenir qu’en s’en prenant à ceux-là mêmes dont ils sont censés protéger le temps.
Les politiciens honnêtes, s’ils existaient, réduiraient les dépenses et limiteraient leur propre pouvoir, au lieu de le développer.
Une époque de rêves déchus
Quel bonheur cela aurait été de voir M. Trump intervenir à la télévision mardi dernier… non pas pour proposer de dépenser 5 000 Mds$ sur un mur… mais d’en économiser 985 Mds$ (le déficit projeté pour l’exercice fiscal 2019) !
Nous aurions adoré voir l’expression sur leurs visages avides — Pelosi, Schumer, McConnell… et tous les autres.
Les journalistes auraient pu interroger « l’homme de la rue », à Washington, tandis que les politiciens se battaient pour savoir quelles agences fermer et quels lobbyistes laisser le bec dans l’eau.
Les médias auraient pu capter les mines déconfites des escrocs, comploteurs et autres parasites… alors que, tout soudain, les autorités se voyaient contraintes de réduire les dépenses pour qu’elles correspondent aux revenus.
Notre cœur se gonfle d’espoir et de ravissement rien que d’y penser. Elu pour assainir le Marigot… quel bonheur cela aurait été de voir Donald J. Trump réellement essayer de le faire !
Voilà un combat qui en vaut la peine ! Voilà qui justifierait l’interruption des programmes télévisés et un shutdown gouvernemental ! Pas seulement pour quelques semaines… mais pour des mois.
Hélas, ce n’est qu’un fantasme. Nous vivons une époque de rêves déchus : la révolution internet… les technologies censées augmenter la productivité… les banquiers centraux guidant l’économie vers la croissance et la stabilité — tous se sont réduits à rien.
Aujourd’hui… Donald J. Trump, champion de la « disruption », avait promis de corriger les torts d’un système corrompu et marécageux ; il est arrivé à Wahsington et s’est immédiatement glissé dans les eaux fétides.
Histoire sordide
A présent, nous comptons les points.
En 2016, les Etats-Unis ont engrangé un total de 18 600 Md$ (PIB). A la fin de l’année dernière, marquant deux années de présidence trumpienne, ce chiffre est passé à 19,4 Mds$ — un gain total de 800 Mds$ de revenus.
Mais durant cette période, la dette nationale US a augmenté de 2 000 Mds$ (un rythme encore plus rapide que durant les huit années Obama qui ont précédé).
En d’autres termes, si M. Trump quittait son poste demain, il laisserait le pays 1,2 Md$ plus pauvre qu’il l’a trouvé en arrivant.
Ces deux dernières années, le gouvernement était strictement contrôlé par M. Trump et son parti — qui avaient la main sur la Chambre, le Sénat et la Maison Blanche.
C’est là qu’est toute l’histoire sordide de Wall Street et Washington. Les marchés et l’économie sont gonflés de dette… et personne ne veut que ça s’arrête.
Sinon Trump, alors qui ? Si ce n’est pas en tenant les deux chambres du Congrès, alors comment ? Si ce n’est pas quand l’économie enregistre des chiffres aussi « magnifiques », alors quand ?
Le seul président qui aurait pu arrêter la glissade vers la faillite et le chaos s’est révélé être une Créature du Marigot.
[NDLR : Vos investissements pourraient très bien profiter de la glissade vers la faillite et le chaos. Pour le découvrir et savoir comment vous y prendre, procurez-vous ici le livre de Jim Rickards En marche vers la faillite – Le plan secret de l’élite internationale.]
3 commentaires
» 5 000 Mds$ sur un mur » C’est 5 Mds.
» En 2016, les Etats-Unis ont engrangé un total de 18 600 Md$ (PIB). A la fin de l’année dernière, marquant deux années de présidence trumpienne, ce chiffre est passé à 19,4 Mds$ — un gain total de 800 Mds$ de revenus.
Mais durant cette période, la dette nationale US a augmenté de 2 000 Mds$ (un rythme encore plus rapide que durant les huit années Obama qui ont précédé).
En d’autres termes, si M. Trump quittait son poste demain, il laisserait le pays 1,2 Md$ plus pauvre qu’il l’a trouvé en arrivant. »
Non car d’un coté il s’agit d’un stock, de l’autre il s’agit d’un flux.
Si votre revenu annuel passe de 18 600$ à 19 400$, mais qu’en même temps vous augmentez votre endettement de 2 000$, ca ne veut pas dire que vous êtes 1200$ plus pauvre. Dans ce cas précis vous seriez 2000$ plus pauvre si vos actifs n’ont pas augmenté.
Par ailleurs la dette du gouvernement n’est pas un indicateur global de l’équilibre entre les actifs et les passifs de l’Amérique (secteur privé, ménages etc). Le PIB lui intègre à la fois les activités privés et publics, les dépenses et les investissements. Donc ces deux valeurs n’ont vraiment aucun rapport et on ne peut pas sur la base de ces données dire que l’Amérique s’est appauvrie sous Trump.
M. Bonner : « les foules élisent les meilleurs et les plus intelligents — ou du moins pas les plus bêtes et les plus vénaux »
Je dirais plutôt.Nos démocraties font élire les meilleurs TRICHEURS. Un humoriste disait que le mot Parlement vient de 2 verbes : parler et mentir.
Au temps de la Révolution Française, l’élite dirigeante (députés compris) fut décimée en quelques années par la guillottine. Les survivants se promirent alors de ne plus recommencer.
D’où le « caractère sacré » des Elus et surtout, un système qui organise l’Irresponsabilité politique. Les multiples couches du millefeuille (assemblées,comités, fonctionnaires …)diluent, à l’infini, toute responsabilité.
Donc, nos « Responsables » ne peuvent pas être coupables. Au pire, on leur reprochera de ne pas avoir mis en œuvre les moyens adéquats,
De plus, nos Représentants, ne représentent pas le peuple qu’ils dirigent.Par exemple, aucun petit fonctionnaire ou ouvrier à l’A. Nationale, alors qu’ils sont des millions dans le pays.
Selon moi, il existe une infime Caste sociale (moins de 1 % de la population) qui forme la nébuleuse socio-politique : le Deep State. On y trouve les Elus, mais aussi leur vivier : haute et moyenne fonction publique, conseillers politiques, journalistes, bras-droits, petites mains … C’est ce vivier qui choisit, selon les modes du temps, la personne qui a le plus de chance d’être élue. Ne pas oublier les lobbies qui avanceront l’argent qui fera l’élection et que l’élu fera rembourser au Peuple en favoriser certains intérêts au détriment des autres, Peuple compris.
Un tel système n’a rien de démocrate au sens originel du mot. Il ne peut gérer un pays qu’au bénéfice des lobbies les plus puissants du moment. Trump en est bien l’exemple. Mais il serait illusoire de croire que nos Démocraties puissent accoucher d’une autre forme d’Elite, ni proposer de solutions valables aux défis économiques et sociaux du moment.
Dans nos démocraties, un ou une élu/e peut-il /elle être honnête ? Vouloir limiter son rôle et celui de l’Etat ?
Il serait temps d’étudier de près les démocraties antiques. Elles avaient leurs défauts, mais n’étaient pas fondées sur l’élection qui montre bien ses limites de nos jours.
Ps : Je pense qu’une dette est un passif. Seul un bilan, même provisoire, peut dire s’il y a eu création de richesse. Si ma dette m’a permis de réaliser des bénéfices grâce à une machine, une maison … (gains de productivité, me loger )tant mieux, mais le bénéfice ou la perte n’apparaitra qu’en cas de revente.