▪ Vous ne connaissez sans doute pas Zhang Yuyan ? Moi non plus… jusqu’à ce mercredi matin. Ce Chinois est le « directeur de l’institut de politique et d’économie mondiale à l’académie des sciences sociales chinoises ». Pour avoir un titre pareil, il est sans doute un bon petit soldat du régime…
Eh bien figurez-vous que ce M. Zhang a déclaré lors de sa dernière conférence de presse : « la dépréciation du dollar est la tendance prévue à long terme ». C’est une des premières fois qu’un économiste chinois fait une sortie aussi nette sur la tendance de la devise américaine et surtout sur l’inquiétude que cela génère en Chine.
▪ Pas de doute, la Chine est inquiète pour son trésor de guerre…
La politique de dévaluation compétitive menée par le Trésor US et la Fed pour doper l’économie américaine, n’est pas du goût de la Chine qui voit ses montagnes de dollars de réserves fondre comme neige au soleil.
________________________
Retrouvez tous les conseils et analyses de Sébastien Duhamel au jour le jour…
… et engrangez grâce à eux des gains potentiels de l’ordre de 105,56%, 95,77%, 84,62%, 77,43%, 109,38%.
Comment ça ?
________________________
La Chine veut bien financer le déficit de la cigale américaine, mais sûrement pas si le pays tire à boulets rouges sur ses économies. L’avertissement est net : Pékin est prêt à lâcher Washington si ces derniers n’envoient pas de signes clairs de préservation de la valeur du billet vert.
▪ … Et menace la dette américaine
La Chine, premier créancier des Etats-Unis, met ainsi sous pression les décideurs américains, et en premier lieu Ben Bernanke. Or ce dernier est pris en étau, avec deux camps qui s’affrontent au sein même du comité monétaire.
– D’un côté, les partisans d’une hausse de taux visant à envoyer un signal rassurant aux créanciers et aux agences de notations.
– De l’autre, ceux qui veulent abreuver les marchés de liquidités pour préserver les résultats en trompe-l’oeil d’une croissance poussive.
Une chose est sûre : les Etats-Unis ont besoin de financer leur dette astronomique et ne peuvent se permettre d’inquiéter davantage encore leurs prêteurs. Une hausse de taux sera inévitable, surtout qu’un invité surprise arrive dans le débat : l’inflation !
▪ L’inflation va sonner la fin de la récréation
L’inflation, encore ignorée et minorée par les chiffres américains, est de retour et se moque bien de savoir si l’emploi s’améliore ou si la confiance des consommateurs est au beau fixe. Le seul remède pour lutter contre l’inflation : une hausse des taux. Voilà qui va sonner la fin de l’argent facile aux Etats-Unis.
Les marchés vont pouvoir reprendre leurs droits après une période d’intenses manipulations et de sauvetages artificiels en tout genre. Je traduis : les spéculateurs vont massivement se dégager de leurs positions. Je m’explique…
▪ La fin du dollar carry trade
Grâce à des taux historiquement bas, le dollar, à l’instar du yen, est devenu un vecteur du carry trade. On emprunte des dollars à bas coût, puis on les vend pour les placer dans des devises rémunératrices comme le dollar australien. Objectif : encaisser le différentiel de taux.
Que va-t-il se passer si la Fed remonte ses taux ? Les spéculateurs pris en étau vont devoir vendre leurs positions en catastrophe et racheter du dollar pour rembourser leurs emprunts. Ce dégagement massif provoquera alors une forte poussée du billet vert.
C’est la clé des marchés des changes dans les prochains temps : la réduction naturelle des écarts de taux au nom de la maîtrise de l’inflation.
▪ Euro : en attendant la chute…
Nous voici donc aujourd’hui avec un dollar condamné par tous, et qui a de très bonnes raisons de rebondir demain. En face, l’euro est à des plus hauts de 15 mois face au billet vert. Et poursuit sa hausse en attendant l’implosion d’une Zone euro sans gouvernance ni sans conviction. Pourquoi monte-t-il ?
Tout simplement parce que tout le monde est focalisé sur la hausse des taux de Jean-Claude Trichet, en s’imaginant que les mauvaises nouvelles sont déjà intégrées dans les cours.
Erreur ! Croyez-moi, les mauvaises nouvelles ne sont pas encore arrivées. La Grèce, le Portugal, L’Espagne, l’Italie et la France (oui, vous avez bien lu) ne pourront supporter un resserrement monétaire sans voir leur croissance retomber comme un soufflé.
▪ Euro/dollar : retour vers les 1,2850 ?
La paire évolue actuellement autour des 1,4293. La zone des 1,4350 correspond à une forte résistance. Si la paire devait échouer à franchir cette résistance à la hausse, malgré la hausse de taux, l’euro dollar pourrait alors se retourner vers 1,3750 puis 1,3500 dans un premier temps.
EURUSD, graphique hebdomadaire.
Ensuite, si la Zone euro s’enfonce dans la crise, c’est la zone des 1,2850 que nous viserons.
Mon conseil : la paire va chuter. Il est très difficile de savoir quand… mais il est facile de savoir pourquoi.
[NDLR : Comment profiter de cette situation de bascule ? Simple : il faut faire comme les abonnés à FxProfitTrader : placer des « pièges à profits », rigoureusement, patiemment… puis attendre les résultats ! Mardi dernier, cela a rapporté des gains de 600 euros et 212 euros (sur la base d’un portefeuille de 10 000 euros) aux lecteurs qui ont suivi les conseils de Jérôme. Pour profiter de ses prochaines recommandations, c’est par ici…]
[Jérôme Revillier est issu de l’industrie spatiale européenne. Passionné de finance, autodidacte, il a passé plusieurs années à chercher un marché de référence, pour finalement se spécialiser sur le Forex. Cette autoformation financière et son expérience technique lui permet de trouver toujours des opportunités originales et parfois à contre-courant de la pensée de la sphère financière. Quelques traders privilégiés suivent ses recommandations quotidiennes dans le cadre du service FxProfitTrader.]
Note : Cet article vous a plu ? Pour recevoir tous les jours l’édition complète de La Chronique Agora par e-mail, il suffit de vous inscrire.