Ditto, Revolut, N26 : ce trio concurrence férocement les banques classiques. Ditto est le dernier venu et comblera les grands voyageurs.
Au fil de nos chroniques des innovations sur le secteur bancaire, nous avons eu l’occasion de passer en revue l’offre d’une bonne dizaine d’établissements. Aujourd’hui, je voudrais mettre les projecteurs sur une fintech française dont je n’ai pas encore eu l’occasion de vous parler : Ditto.
Rien à voir avec Beth Ditto, la chanteuse des Gossip, mais vous allez voir que l’offre de la banque est assez rock’n’roll !
Une création française sous magistère britannique
Ditto Bank est née dans l’esprit du français Sylvain Pignet, ancien secrétaire général de Travelex, un groupe britannique spécialiste des services de change. Depuis 2015, Sylvain Pignet a dirigé la conception et le lancement de cette nouvelle banque mobile à la tête d’une équipe organisée en mode start-up au sein de la filiale française du groupe Banque Travelex SA. Un bel exemple d’intra-entrepreneuriat !
Lancée en version bêta en août 2017, Ditto a officiellement pris son envol commercial en France le 16 février dernier.
Une « vraie banque » centrée sur la gestion multi-devises
Ciblant comme Revolut le créneau des comptes multi-devises, Ditto s’adresse aux voyageurs d’affaires, aux expatriés, aux travailleurs transfrontaliers et, dans une moindre mesure, aux étudiants à l’étranger (il faut être majeur pour rejoindre Ditto) et aux fervents touristes.
Au coeur de l’offre de Ditto se trouve la possibilité de disposer au sein d’une même application de plusieurs comptes courants libellés dans potentiellement 27 devises, tous reliés à une seule et même carte bancaire « intelligente ».
L’innovation apportée par cette Mastercard Gold consiste à permettre de régler des transactions à l’étranger en imputant automatiquement la dépense sur le compte courant de la devise concernée. « Si le client ne dispose pas de la somme suffisante sur ce compte, la carte débitera celui qui est le mieux approvisionné », précise le site banques-en-ligne.fr. Cette fonction a valu à Ditto de remporter au mois de septembre un prix organisé par la Revue Banque.
Alors que Revolut n’est pas (encore) une « vraie banque » (elle attend sa licence bancaire européenne pour le 1er semestre 2018, suite à sa demande déposée en Lituanie), Ditto détient le statut d’établissement de crédit et est enregistrée à ce titre auprès de l’ACPR et de la BCE.
Des tarifs élevés mais transparents, pour un panel de services simples à utiliser
La formule est simple : 9,90 € par mois pour couvrir toutes les opérations du type retraits d’argent, achat ou vente de devises, règlements de transactions et virements internes et externes, en euros comme en devises, + maximum 1% de commissions de change (en fonction du pair), montant dégressif en fonction du volume concerné. Il n’y a pas de frais cachés tels que pratiqués dans les banques traditionnelles : Ditto joue la carte de la transparence et de la simplicité d’utilisation.
Les tarifs sont donc supérieurs à ceux de Revolut, ce qui destine Ditto avant tout à une clientèle aisée, bien qu’aucune condition de revenus ne doive être remplie pour rejoindre la banque.
Voici un comparatif des tarifs de Ditto, Revolut et N26 à jour du 20 février réalisé par le site billetdebanque :
Source : billetdebanque.panorabanques.com
N26 ne propose certes pas de compte multi-devises, mais son offre classique est gratuite (les retraits en DAB en devises étrangères sont néanmoins facturés 1,7% du montant du retrait) et son offre Black ne coûte que 5,90 € par mois pour des retraits en devises illimités.
Alors que Revolut propose une assurance voyage géolocalisée à 1 € par jour activable et désactivable automatiquement, la Mastercard de Ditto inclut un pack d’assurance et assistance spécial voyageurs avec toute une série de garanties :
Banque secondaire pour voyageurs mais qui vise à devenir une « vraie » banque
L’objectif de Ditto est de devenir la banque secondaire de ceux qui ont besoin d' »une banque qui voyage avec eux ». Courant 2018, la banque ambitionne de regrouper 80 devises pour optimiser la vie financière des grands voyageurs, là où Revolut ne permet de gérer que 26 devises.
Si elle n’aspire pas encore de remplacer la banque principale de ses clients, cette néobanque mobile pour globetrotters ne compte pas non plus en rester là.
Selon le site banques-en-lignes.fr, Ditto s’oriente « dans un premier temps vers les offres de crédit : crédit à la consommation, crédit revolving, découvert autorisé. A terme, d’autres services seront proposés aux clients et notamment de l’épargne ».
Pour le site billetdebanque, Ditto pourrait bientôt « proposer à ses usagers un découvert, une solution de paiement mobile, des crédits instantanés liés au voyage et des produits d’épargne. »
« Notre produit a été conçu pour le monde et non pas uniquement pour le marché français », affirme Sylvain Pignet. « Elle poursuivra son déploiement dans 20 autres pays, au rythme d’un pays par mois », relève le site banques-en-ligne.fr.
Quoi de neuf chez Revolut & N26 ?
La banque britannique et sa concurrente allemande continuent de creuser la brèche qu’elles ont ouverte sur le marché français. Au mois de février, elles ont toutes les deux franchi le palier des 200 000 clients hexagonaux.
Source : Le JDN
Si le combat semble équilibré en France, la situation n’est pas la même à l’international : Revolut revendique en effet 1,5 million de clients là où N26 n’en compte « que » 500 000.
Revolut, la fintech britannique, revendique avoir été rentable en décembre et en janvier. Avec de tels résultats, seulement un peu plus de deux ans après son lancement en juillet 2015, elle aborde sereinement son lancement aux Etats-Unis et en Asie.
Depuis le 15 mars, Revolut permet à ses clients situés en Zone euro de recourir au prélèvement automatique pour régler leurs factures. La néobanque étant basée à Londres, certains débiteurs risquent de refuser la mise en place de ce type de règlement.
La résolution de ce problème ne devrait néanmoins pas trop se faire attendre puisque « Revolut a […] déjà annoncé le déploiement prochain d’IBAN pour les clients français, une fois obtenue sa licence bancaire européenne », comme l’explique cBanque. Par ailleurs, la néobanque a annoncé qu’elle sera « bientôt » compatible avec Apple Pay.
Du côté de chez N26, la croissance est bonne. La banque a annoncé une offre N26 Metal à 14,90 € par mois qui inclura des offres exclusives de ses partenaires. Avec le lancement en France au mois de décembre de son offre de crédit à la consommation, elle a devancé Revolut sur ce plan :
Source : Le JDN
(* Pour ce qui est de l’offre de cryptomonnaies de Revolut, je renvoie le lecteur aux limites que j’avais relevées dans un précédent article.)
N26 devrait s’attaquer aux marchés britannique et américain dès 2018.
Vivement que ces deux jeunes pousses chassent sur les mêmes terres, ce qui nous garantit de nouvelles innovations. Bonne chance à elles et que le meilleur gagne !
3 commentaires
il n y a pas que l offre qui compte
et le confort d utilisation pour l utilisateur justement?
je regarde n26 et je peux vous dire que par exemple les interfaces avec l utilisateur sont nulles ,mal visibles,mal expliquées, c le fouilli en un mot
quand au tchat c est on vous rappellera
Quant aux messages c est du style on vous rappellera dans un ou deux jours
le client est coincé a l autre bout du monde ,inimaginable de lire cela
en outre on dirait que le service client est fermé le w-e……
@weingarten jean claude
Le service client de N26 est ouvert le weekend, et de mon vécu personnel tout se règle instantanément par Livechat soit sur l’application, soit sur leur site Internet. Je n’ai jamais eu de « on vous rappelle » ni à poireauter deux jours, tout est toujours réglé le jour J. Le seul truc légèrement abusé chez N26 selon moi, c’est l’envoi de la carte en deux jours facturé 25€ contre 0€ si on attend deux semaines. Recevoir sa carte sous deux jours c’est effectivement rapide mais 25€ pour un envoi express je trouve que c’est un peu abusé.
Mais la Palme d’or du service client revient selon moi à Revolut. Même fonctionnement que N26, mais la sympathie en plus. Et le truc vraiment cool, lorsqu’on fait une demande pour chatter avec un conseiller, si il y a de l’attente, on peut fermer notre téléphone et continuer à faire ce qu’on faisait puis lorsque le conseiller est disponible, on reçoit une notification sur notre téléphone. J’en ai fait l’expérience un mardi soir vers 23h00, j’ai reçu la notification vers 00h30 mais je ne l’ai vu que 15 minutes plus tard et le conseiller était encore disponible pour s’occuper de mon problème. Le seul bémol est que toute la conversation avec le conseiller est en anglais. Pour certains, comme moi, ce n’est pas un problème tandis que pour d’autres c’est très problématique (bien que ça ne soit pas normal de ne pas comprendre l’anglais dans un pays aussi développé que le notre).
Par contre dans l’article on parle du trio Ditto-Revolut-N26, je ne sais pas vraiment si on peut parler de trio dans la mesure où Ditto est totalement inconnu au bataillon. Les seuls vrais leaders de la banque mobile sont pour l’instant N26 et Revolut. A la limite on pourrait parler de Qonto qui commence à se faire une place mais elle est réservée aux professionnels et je la trouve un peu plus contraignante que les deux autres en version Business.
Bonjour
Quid des garanties financières des fonds versés sur ces comptes ? Et pourquoi ne pas parler de Transferwise ?
Notre argent est logé dans des banques anglaises (Barclays : Transferwise, llyod’s : Revolut), lesquelles ouvrent leurs bases en Europe, Brexit oblige…
En France, on nous raconte que nos fonds sont garantis jusqu’à 150 k€, puis 100 et maintenant 70, alors que l’on devine que ce ne peut être le cas…
Donc est-ce vraiment une question à se poser ?
Merci pour votre avis.