Un bien triste jour à Paris. Durant cette Semaine sainte… l’un de ses monuments les plus beaux et les plus sacrés a pris feu.
L’incendie de Notre-Dame a été maîtrisé aux environs de 3h du matin. L’aube venue, les Parisiens ont trouvé Notre-Dame « défigurée, mais toujours debout ».
Ses poutres de chêne – dont certaines dataient du XIIème siècle – étaient carbonisées et fumaient encore. La toiture s’était effondrée.
C’est « catastrophique », dit un ami qui vit non loin.
Notre-Dame prend feu
La fumée s’échappe des tours de la cathédrale
Les gargouilles de la cathédrale face au brasier
Brennt Paris ?
Adolf Hitler a essayé de détruire Notre-Dame. Il avait ordonné à son représentant sur place, le général Dietrich von Choltitz, de faire sauter tous les monuments de la ville, ses ponts, ses gares – tout.
Il voulait que l’on rase la ville. Hitler savait que les Alliés reprendraient rapidement Paris (ils avançaient depuis la Normandie), mais il insista pour qu’ils trouvent « un champ de ruines » à leur arrivée.
Le 16 août 1944, Hitler aurait téléphoné à Choltitz. « Brennt Paris ? », aurait-il demandé (« Paris brûle-t-il ? »)
A ce moment-là, deux choses avaient changé. D’abord, Choltitz avait compris du côté de quelle équipe les dieux de la guerre étaient passés… et il s’imaginait sans mal devant un tribunal militaire allié ou un peloton d’exécution une fois tout cela terminé. Une situation qu’il préférait affronter en tant que sauveur de Paris plutôt qu’en tant que son destructeur.
Deuxièmement, il était désormais convaincu que der Führer était fou. Ce n’était qu’une question de temps, raisonnait-il, avant qu’Hitler ne perde complètement la tête, que la guerre se termine sur une défaite et que les fantasmes du régime nazi prennent fin.
Selon un récit, il aurait répondu à la question d’Hitler par le sarcasme :
« Oui, Notre-Dame brûle. Les ponts ont tous sauté. Et je brise personnellement les vitraux de la Sainte-Chapelle ».
Plus coupables que les rustres
Ce n’était pas Hitler que craignait Choltitz, mais les combattants de la Résistance française. Ils tiraient sur les troupes allemandes restantes depuis les toits de la ville.
Choltitz tenta de passer un accord avec eux. Il voulait bien se rendre – mais restait prudent concernant à qui se rendre. Bon nombre des combattants étaient indisciplinés ; ils auraient pu le pendre immédiatement.
Le 24 août, une unité de l’armée française entra dans la ville ; le lendemain, Choltitz se rendit dès l’instant où les soldats arrivèrent à son quartier général, dans l’hôtel Meurice.
Plus tard, Choltitz fut détenu dans une prison anglaise avec d’autres officiers. Leurs conversations furent secrètement enregistrées. Durant l’une d’elle, le général reconnaissait son erreur :
« Nous sommes tous coupables. Nous avons tous suivi le mouvement, nous avons pris les nazis à moitié au sérieux au lieu de dire ‘allez au diable avec vos insanités’. J’ai trompé mes soldats en les poussant à croire à ces sottises. J’ai terriblement honte de moi. Peut-être sommes-nous même encore plus coupables que ces rustres ».
Aujourd’hui, 75 ans plus tard, peut-être qu’un unique visage déformé, depuis son puits de cendres en enfer, prend un plaisir démoniaque…
… à voir Notre-Dame ainsi ravagée.
Empêcheurs de tourner en rond
Mais nombreux sont ceux – les « rustres » – qui pensent pouvoir cogner, plier et arnaquer le monde pour lui donner une meilleure forme.
Oui, cher lecteur, Hitler a disparu… mais les empêcheurs de tourner en rond demeurent. Aux Etats-Unis, les experts semblent divisés en deux camps.
Dans le premier – où vivent les socialistes et gauchistes assortis –, on pense que le capitalisme est un terrible échec… et qu’il faut l’abandonner.
Dans le deuxième – qui attire les financiers et les républicains –, on pense que le capitalisme est précieux, voire indispensable. Mais, disent-ils, il a besoin d’une réforme.
Notre tâche, aujourd’hui et demain : tenter de comprendre quelles sottises sont les plus dangereuses. Celles des benêts à gauche ? Ou celles des idiots à droite ?