▪ Nous abordons le dernier épisode de notre série sur la manière dont la devise, l’économie et le gouvernement des Etats-Unis ont évolué ces 44 dernières années.
Cette période n’a pas été choisie au hasard. C’est le 15 août 1971 que la transformation du dollar a été achevée. Ce n’est pas la seule raison des changements que nous constatons — il faut aussi compter avec l’ouverture de la Chine, la fin de l’Union soviétique et l’invention de l’internet, pour n’en nommer que quelques-unes. La nouvelle forme du dollar était le changement le moins visible et, selon nous, probablement le plus important.
Le dollar basé sur le crédit a fait naître une nouvelle économie — laquelle a changé la manière dont les gens pensent et la manière dont leur gouvernement fonctionne. A présent, des dark pools financiers déterminent quels candidats sont présentés… et une branche entièrement nouvelle — le Deep State, l’"Etat Profond", qui n’est pas mentionné dans la Constitution — opère en coulisse du processus visible de gouvernement démocratique.
Les Américains ont voté pour Barack Obama en 2008 parce qu’ils voulaient un changement par rapport aux politiques de l’ère Bush. Or rien n’a changé. Pourquoi ? Parce que la partie était truquée. Obama avait critiqué la guerre en Irak ; il avait promis de remettre le Pentagone dans les rangs. Au lieu de ça, les dépenses de "sécurité" ont grimpé à leurs plus hauts niveaux depuis la Deuxième guerre mondiale. C’est l’oeuvre du Deep State.
On trouve toujours des gens plus prêts que d’autres à brutaliser, voler et se conduire comme des idiots |
Dans une société, on trouve toujours des gens plus prêts que d’autres à brutaliser, voler et se conduire comme des idiots. Et si un gouvernement a un dessein légitime, c’est bien celui d’empêcher ces gens de faire du mal à leurs voisins. Pourtant, au cours du temps, ils infestent le gouvernement lui-même et les secteurs qui y sont liés. Ensuite, au lieu de maintenir ces perturbateurs sous contrôle, le gouvernement leur donne de l’autorité, des financements et même une sorte de pseudo-responsabilité. Leurs exactions, illusions et vanités deviennent une politique publique. L’un de nos lecteurs décrit ce qui se passe ensuite :
"On ne peut plus faire ce qu’on veut dans son jardin, nos communications sont surveillées (internet et téléphone), nos forces de police ne sont plus là pour nous aider mais sont militarisées et réagissent à n’importe quelle situation comme s’il s’agissait d’une menace mortelle. Notre gouvernement essaie désormais de contrôler tous les aspects de nos vies. Le plus récent est bien entendu médical — mais qu’on ne me lance pas sur le sujet."
▪ La sécurité… un enjeu-clé (hélas)
Toutes les grandes industries — l’éducation, la santé, la finance — attirent ces nuisibles. Mais un secteur en particulier les attire, comme un tas de fumier attire un troupeau de porcs. Bientôt, ils fourragent et se vautrent dans le plus gros tas de ressources mal dépensées de l’histoire.
Ils vous aboient dessus pour que vous enleviez vos chaussures dans les aéroports. On essaie de creuser une mare dans son jardin… ou de laisser son fils adolescent travailler dans la ferme familiale — et ils veulent en faire une affaire fédérale. Ils fouinent et espionnent, cherchant des secrets qu’ils pourront utiliser contre vous. Ils taxent. Ils régulent. Ils contrôlent. Ils ont pris le mors aux dents… et on ne peut plus les arrêter.
Chez lui, l’Américain moyen commet trois délits par jour sans s’en rendre compte, selon l’avocat Harvey Silvergate. L’ancien sénateur Jim Webb décrit ce qui en résulte :
"Nous avons 5% de la population mondiale et 25% de la population carcérale mondiale connue. Nous avons un taux d’incarcération cinq fois plus élevé que celui du reste du monde. Nous avons un système d’incarcération de masse.
Il n’y a là que deux possibilités : soit nous avons le peuple le plus maléfique de la Terre, soit nous nous trompons radicalement sur la manière d’approcher la justice criminelle".
Mettre les autres en prison… ça rapporte, pour certains |
Ce qu’il ne mentionne pas, c’est que mettre les autres en prison… ça rapporte, pour certains. L’industrie du goulag gagne de l’argent sur chaque prisonnier, et fait pression pour que les sentences minimum soient durcies.
Cela rapporte tant, à domicile et à l’étranger, que les profiteurs ne se contentent pas d’aller chercher des monstres à massacrer, comme l’avertissait Adams : ils créent des monstres.
▪ La guerre, ça rapporte gros
Après la dissolution de l’Union soviétique, en 1989, ce qu’Eisenhower appelait "le complexe militaro-industriel" s’est retrouvé confronté à sa principale menace : il n’avait plus d’ennemi plausible. Il s’est donc mis à piétiner toute une série de pseudo-ennemis, tous risiblement inférieurs au Pentagone. Ceci dit, avec toute sa puissance de feu… toute sa technologie avancée… toutes ses centaines de milliards de dollars dépensés — peu des 11 guerres menées par les Etats-Unis depuis 1989 se sont soldées parce quoi que ce soit qu’on pourrait appeler une victoire claire ou honorable. Au lieu de ça, un gâchis mène à un autre. Un ennemi devient un ange ; un allié se transforme en diable.
On pourrait imaginer que le public s’en rendrait compte et retrouverait ses esprits. Peut-être que toutes ces dépenses, ces rodomontades et ces bombardements ne rapportent pas vraiment ? Peut-être que ça crée plus d’ennemis que ça n’en élimine ?
Mais c’est bien le principe. Pour le commun des mortels américains, une guerre n’est guère plus qu’une Coupe du Monde aux enjeux mortels. Ils poussent des hourras pour l’équipe de la mère-patrie ; ils saluent leurs héros et haïssent l’ennemi — même quand ils ne savent pas avec certitude qui est cet ennemi. Ceux qui sont aux commandes, en revanche, ont un autre programme. Une défaite les satisfait autant qu’une victoire. La victoire, et la paix qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale, les ont quasiment mis en faillite. C’est la guerre qui rapporte, pas la paix. Et elle rapporte gros.
Dans l’ensemble, le secteur de la défense a environ 1 000 milliards de dollars à dépenser chaque année. On peut acheter beaucoup de votes, avec une telle somme. Et on peut construire beaucoup de belles maisons dans les banlieues de Virginie.
Le Deep State est aux commandes, à présent. La partie est truquée.
4 commentaires
Lisez Jim Rickards
» THE END OF MONEY »
Pierre
Je le soupçonnais depuis longtemps, Bill est un dangereux terror… Comme la NSA, les yeux et les oreilles du Deep State, surveille tout le monde, il serait imprudent d’écrire le mot en entier. Un drone tourne déjà autour de la maison.
Bravo Bill !
Notre salut dépend d’une certaine dose de conspirationnisme.
Ce que l’on nous interdit de voir et de montrer existe forcément.
Et si certaines intuitions « complotistes » ne redoutent plus d’être
stigmatisées, c’est grâce à des gens crédibles tels que vous.
Bon courage!
Bravo, très lucide, pas complotiste mais lucide.
Les dark ou deep power existent bel et bien et sont très puissants.
Très intéressant, merci !