▪ Qu’est-ce qui fait parler dans les couloirs de la Chronique Agora en ce moment ? La nouvelle idée de Bill Bonner, bien entendu. Tant de fanfare, tant de flonflons, tant de suspense… Après la hausse de l’or, le déclin du dollar et plus récemment le déclin de l’empire américain… que nous réserve Bill pour cette nouvelle année ?
Et une très jolie formule, ma foi : "Le passé doit devenir l’Histoire pour que l’avenir puisse devenir le présent".
Bill continue en expliquant que "lorsque les gens essaient de vivre aux dépens les uns des autres, cela fait naturellement naître des rivalités et du ressentiment. Les plus pauvres veulent des aides et des allocations-chômage. Les plus riches veulent des réductions d’impôts et des contrats gouvernementaux. Les autorités essaient de tout donner à tout le monde — et surtout à leurs amis. Ensuite, elles font faillite et tout le monde s’énerve".
C’est là qu’en est l’Occident actuellement. Il suffit de voir l’exaspération et les tensions qui règnent un peu partout en Europe et aux Etats-Unis pour s’en convaincre. Quelque chose doit céder. Selon Bill, ce ne sera pas joli à voir — il suffit de se rappeler la Révolution française ou l’essor de Hitler en Allemagne avant la Deuxième guerre mondiale.
Mais allons-nous nécessairement en arriver là ? Tout comme le timide rayon de soleil qui passe à travers mes rideaux ce matin, cher lecteur, je me suis dit qu’il fallait un peu d’optimisme malgré tout. Je me suis donc tournée vers Jean-Claude Périvier, rédacteur en chef de la lettre Défis & Profits, qui a un avis bien différent sur la question — et le fait savoir :
"Je ne suis pas d’accord avec la plupart des ‘Cassandre’ au sujet des Etats-Unis", confiait-il à ses lecteurs il y a quelques jours. "Leur économie reste la première économie du monde, quoi que l’on en dise. Naturellement, je ne nie pas et je ne sous-estime pas les problèmes colossaux auxquels ils doivent s’attaquer, mais — pour avoir travaillé pendant 13 ans pour une société informatique américaine –, je sais que les Américains sont résistants et capables d’imaginer des solutions. Souvenez-vous du programme spatial APOLLO : en moins de 10 ans, les Etats-Unis ont rattrapé leur retard, réglé les difficultés, pris de l’avance et réussi l’exploit d’envoyer des hommes sur la Lune. Ils sont capables d’efforts collectifs surprenants s’ils ont une vision et une conviction".
"La Chine m’impressionne par son développement accéléré", continue Jean-Pierre. "Mais regardez : qui a inventé Facebook ? Qui a inventé Twitter ? Qui est, malgré tout, à la pointe de l’innovation ? Pas la Chine. Elle produit à bas coûts. Pour l’instant. Mais cela ne durera pas éternellement, tout au plus deux ou trois décennies. Elle copie, elle reproduit, avec talent. La perversité des contrats de vente avec transfert de technologie éclate enfin au grand jour et la punition va être sévère pour les groupes occidentaux qui ont privilégié le profit à court terme. Déjà les TGV chinois vont damer le pion aux TGV français ou allemands dans les pays émergents. Et les usines chinoises de construction d’Airbus ouvrent, en grand, la porte à des avions chinois aussi performants que les avions occidentaux mais moins chers".
Conclusion : dans 10 ans, la Chine sera peut-être au sommet du monde (et aux commandes des trains les plus rapides de l’univers), mais pour 2011, nous devrions avoir encore un peu de marge de manoeuvre.
Et vous, chez lecteur, qu’en pensez-vous ? Chine/Etats-Unis, décadence ou reprise… que nous réserve 2011 selon vous ? N’hésitez pas à me faire part de vos prévisions. J’espère avoir le plaisir de vous lire… et en attendant, je vous souhaite un très bon week-end.
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora