** Croissance, croissance, croissance. Ils n’ont plus que ce mot à la bouche, dans les médias. On est passés du "moins pire que prévu" au "mieux que prévu", et tout le monde est ravi. L’économie est en train de revenir à la normale… sauf que, comme l’explique Bill Bonner ci-dessous, c’est rigoureusement impossible. La "normale" telle que nous la connaissions a changé ; les repères ne sont plus les mêmes, les cigales insouciantes se sont muées en fourmis prudentes.
On peut se féliciter du succès des plans de relance et autres mesures gouvernementales ; il n’en demeure pas moins qu’ils ne servent qu’à maintenir debout de véritables zombies économiques.
L’Allemagne et la France "renouent avec la croissance", pouvait-on lire ce matin dans La Tribune. Dans les deux pays, l’indice PMI des directeurs d’achats est repassé au-dessus de la barre des 50, qui sépare la récession de la croissance. Si les gouvernements n’avaient pas mis la main à la poche, en serions-nous là ?
** Et regardez un peu du côté américain : "c’est la première fois que l’indice d’activité de la Fed de New York est positif depuis près d’un an", annonce le site Investir.fr. "En outre, l’indice des indicateurs avancés de l’économie américaine tel que publié par le Conference Board est ressorti en hausse pour le quatrième mois consécutif, tout en étant conforme aux attentes des analystes".
Mais parallèlement, le chômage continue de grimper, grimper, et grimper encore : 15 000 inscriptions hebdomadaires supplémentaires ont été annoncées hier (sur la période du 8 au 15 août), à 576 000, alors qu’on attendait un repli à 550 000. Le chiffre de la semaine dernière a été révisé à la hausse.
Si la croissance reprend, où sont les nouveaux emplois ? Pourquoi n’embauche-t-on pas de travailleurs pour répondre à cette nouvelle demande ? Comment les chômeurs toujours plus nombreux parviendront-ils à relancer la croissance ?
** Mystère et boule de gomme… mais les marchés semblent apprécier cette confiserie, puisqu’ils continuent de grimper. Le CAC 40 est repassé au-dessus des 3 500 points, à 3 505,32 à la clôture hier, soit une hausse de 1,59%. A Londres et à Francfort, le FTSE et le DAX étaient à égalité, avec +1,43%.
Aux Etats-Unis aussi la journée d’hier a été placée sous le signe de la hausse, avec un Dow Jones qui s’est adjugé 0,76% à 9 350 points… un Nasdaq qui nous a gratifiés d’un joli +1,01% à 1 989 points… et un S&P 500 qui n’était pas en reste avec +1,09% et 1 007 points.
L’or s’en est ressenti — l’once a perdu 3 $ entre le premier et le second fixing à Londres, pour clôturer à 940 $. Et le pétrole n’a pas beaucoup bougé, avec un baril de WTI New York à 72,54 $.
Françoise Garteiser,
Paris